dimanche 10 octobre 2021

Cœur d’artichaut



Je m’invente des histoires dans ma tête. C’est pour ça que j’écris. Il faut que ça sorte. Je m’invente des histoires tout le temps pi des fois, j’ai l’impression que c’est moi.

Mes idées tourbillonnent sans cesse entre mes deux oreilles. Mon imagination déborde. Souvent, je me sens comme dans un film de Ricardo Trogi. J’aime ça m’inventer des scénarios à l’eau de rose. J’ai un cœur d’artichaut.

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

Sur la piste cyclable qui relie Masson jusqu’au parc Jarry, j’ai un rush de dopamine. Il faudrait que je rencontre un vieux. Tsé, un vieux qui a déjà fait sa vie. Comme ça, il ne m’achalerait pas pour avoir des enfants. Faudrait aussi qu’il aille déjà des enfants. Comme ça, il ne peut pas être un trou d’cul. Pi certainement, faudrait qu’il aille au moins une fille parce que là, il ne peut vraiment pas se permettre d’être un trou d’cul… Je pense…

J’étais déjà partie dans une nouvelle histoire. J’aime l’image, j’aime la rêverie, j’aime l’imaginaire. J’anticipe déjà être en amour, le rush qui va avec. Mon cœur qui palpite, les sueurs froides dû à la nervosité, ma dyslexie vocale, sorte de bégaiement, les yeux qui brillent et mon éternel sourire niaiseux. Je suis un cœur d’artichaut.

Quelques kilomètres plus loin, je croise un dude avec qui j’ai échangé quelques phrases sur une application et j’éclate de rire. La vie c’est en live que ça se passe, parce que de règle générale sur les réseaux c’est rempli de pas games ou de fantômes. Son pace de réponse était établi sur quelques jours et comme la plupart, il avait probablement oublié de me répondre après quelques temps. Même la personne avec qui nous avions conclu la transparence m'a fait le coup. 

La question, pourquoi as-tu swipé à droite alors ?

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

J’envisage un film à la Xavier Dolan. Ce serait plus intéressant. Le vent dans la face sur ma trottinette, à défaut d’avoir un longboard. Longue histoire courte, j’ai commencé à faire du longboard après avoir vu le film Mommy. La marque de guerre sur ma cuisse droite me rappelle le succès que j’ai eu. L’option qu’il me restait pour vivre mon scénario, la trottinette.

Dans cette histoire, sur ma trottinette, je serais libre. Je serais amoureuse avec des papillons dans le ventre pi toutes, pi toutes. C’est le syndrome du cœur d’artichaut.

Il me semble qu’il n’y a aucune chanson d’amour qui s’appelle Stéphanie…

Je pourrais en inventer une, un peu trouble, mais au combien intense.

Je pourrais tomber par hasard sur un sexy facteur. Tsé, avec des beaux mollets, en quête identitaire avec qui je pourrais me reconstruire. Un genre de Laurence Anyways saveur Stéphanie. Je pourrais montrer à mon sexy facteur comment je suis magique. C’est inconsistant un cœur d’artichaut.

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

Ma vie, c’est de la rêverie, de l’imaginaire, une comédie musicale. Quand je vais à l’épicerie, je m’amuse à me mettre une playlist jazzy. Et Hop! Me voilà dans La la Land dansant parmi les humains qui ne savent plus par où marcher depuis qu’ils ont enlevé les flèches au sol. Puis dans le rayon des céréales, je foncerais sur mon mini wheats en faisant ma grande finale de pas chassés.

Je m’invente des histoires dans ma tête. C’est pour ça que j’écris. Il faut que ça sorte. Je m’invente des histoires tout le temps pi des fois, j’ai l’impression que c’est moi.

J’ai le cœur qui fait facilement trois tours. Je m’en veux d’être un peu fleur bleue et de penser que tout ça reste encore possible. Je suis en amour avec l’amour. Je suis un cœur d’artichaut.


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