Mes idées tourbillonnent sans
cesse entre mes deux oreilles. Mon imagination déborde. Souvent, je me sens
comme dans un film de Ricardo Trogi. J’aime ça m’inventer des scénarios à l’eau
de rose. J’ai un cœur d’artichaut.
Derrière mes écouteurs, j’ai
l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…
Sur la piste cyclable qui relie
Masson jusqu’au parc Jarry, j’ai un rush de dopamine. Il faudrait que je
rencontre un vieux. Tsé, un vieux qui a déjà fait sa vie. Comme ça, il ne
m’achalerait pas pour avoir des enfants. Faudrait aussi qu’il aille déjà des
enfants. Comme ça, il ne peut pas être un trou d’cul. Pi certainement, faudrait
qu’il aille au moins une fille parce que là, il ne peut vraiment pas se
permettre d’être un trou d’cul… Je pense…
J’étais déjà partie dans une
nouvelle histoire. J’aime l’image, j’aime la rêverie, j’aime l’imaginaire. J’anticipe
déjà être en amour, le rush qui va avec. Mon cœur qui palpite, les
sueurs froides dû à la nervosité, ma dyslexie vocale, sorte de bégaiement, les
yeux qui brillent et mon éternel sourire niaiseux. Je suis un cœur d’artichaut.
Quelques kilomètres plus loin, je croise un dude avec qui j’ai échangé quelques phrases sur une application et j’éclate de rire. La vie c’est en live que ça se passe, parce que de règle générale sur les réseaux c’est rempli de pas games ou de fantômes. Son pace de réponse était établi sur quelques jours et comme la plupart, il avait probablement oublié de me répondre après quelques temps. Même la personne avec qui nous avions conclu la transparence m'a fait le coup.
La question, pourquoi as-tu
swipé à droite alors ?
Derrière mes écouteurs, j’ai
l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…
J’envisage un film à la Xavier
Dolan. Ce serait plus intéressant. Le vent dans la face sur ma trottinette, à
défaut d’avoir un longboard. Longue histoire courte, j’ai commencé à faire du
longboard après avoir vu le film Mommy. La marque de guerre sur ma cuisse
droite me rappelle le succès que j’ai eu. L’option qu’il me restait pour vivre
mon scénario, la trottinette.
Dans cette histoire, sur ma
trottinette, je serais libre. Je serais amoureuse avec des papillons dans le
ventre pi toutes, pi toutes. C’est le syndrome du cœur d’artichaut.
Il me semble qu’il n’y a aucune
chanson d’amour qui s’appelle Stéphanie…
Je pourrais en inventer une, un
peu trouble, mais au combien intense.
Je pourrais tomber par hasard sur
un sexy facteur. Tsé, avec des beaux mollets, en quête identitaire avec qui je
pourrais me reconstruire. Un genre de Laurence Anyways saveur Stéphanie.
Je pourrais montrer à mon sexy facteur comment je suis magique. C’est
inconsistant un cœur d’artichaut.
Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…
Ma vie, c’est de la rêverie, de
l’imaginaire, une comédie musicale. Quand je vais à l’épicerie, je m’amuse à me
mettre une playlist jazzy. Et Hop! Me voilà dans La la Land dansant
parmi les humains qui ne savent plus par où marcher depuis qu’ils ont enlevé
les flèches au sol. Puis dans le rayon des céréales, je foncerais sur mon mini
wheats en faisant ma grande finale de pas chassés.
Je m’invente des histoires dans
ma tête. C’est pour ça que j’écris. Il faut que ça sorte. Je m’invente des
histoires tout le temps pi des fois, j’ai l’impression que c’est moi.
J’ai le cœur qui fait facilement
trois tours. Je m’en veux d’être un peu fleur bleue et de penser que tout ça
reste encore possible. Je suis en amour avec l’amour. Je suis un cœur
d’artichaut.
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