Quand la vie te donne des
citrons, fais-en de la limonade. Je pense que je peux me partir une business.
« Des fois, on oublie
presque que la vraie vie c’est pas les bières pétillantes pi les fausses
fiertés pis les minutes de retard. Des fois, on oublie que c’est nos défauts
qui sont beaux, que c’est quand on est vulnérable que c’est beau, que c’est
quand on se trompe pis qu’on sait pas trop. C’est ça qui est beau. »[1]
Merci Fourchette.
J’ai relu mainte et mainte fois
ce passage que j’ai reçu comme une gifle au visage. J’aurais aimé avoir écrit
ces mots, car ils expliquent très bien ce que j’ai réalisé à la fin de l’été.
Des fois, ça me prend du temps avant de digérer les choses. Par contre, quand
je plonge de l’autre côté, il n’y a pas de point de non-retour.
Maintenant que je suis devenue le
guru de la sobriété, je veux juste finir l’année. D’ailleurs, le 17 décembre, cela fera un an que j’ai découvert le patient en rut. Un an de
reconstruction. Un an à répéter :
Oui, je vais bien. J’ai mis à la porte la pourriture qui me faisait de l’ombre.
Un an de première fois, seule. Un an de dates et de déceptions. Un
an.
Pour l’occasion, je vais
m’organiser un dance party. Je veux de la musique, de la musique forte. Des
bulles qui pop! Je veux ça bubbly. Mes amis qui dansent partout. Des rires en background
pi des gens qui frenchent. Mon ultimate revival party.
Dans moins de trois mois, l’année
va finir. Maudit que ça l’a passé vite. Un an à répéter : Oui, je vais
bien. Je me suis mise en avant plan. Un an de reconstruction. Un an à recoller
les morceaux. Un an à me poser des questions et à essayer de comprendre. Un an.
Malgré tout, depuis quelques
temps, j’ai un fantasme qui me trotte dans la tête. Ça doit être parce que je t’ai halluciné sur la rue Rachel. Tu viens cogner à ma porte. On se
saute dessus. Je te trouve beau. Clairement, je suis à ton goût aussi. On
french pour la dernière fois. Fuck les blessures. On fait l’amour. Fuck la
douleur.
Tu sens le bon déo. Je suis en extase.
Je panse mes cicatrices dans notre échange corporelle. Cette douce sensualité
éphémère, cette sensualité réparatrice…
Mon cerveau oublie tout. Mon
cerveau efface tout. J’ai soif de toi. On se dévore. C’est mon happy ending,
ma grande finale. Je sais que demain je vais me
dire que c’est avec moi que je devrais faire l’amour. Pas avec mon passé. Mais des
fois, c’est si bon.
C’est ça l’automne… de la
nostalgie à l’état brut.
Pendant les dernières semaines, je me suis réitérée le même discours : Vas-y bubbly. Fonce! Un an à me demander ce que je veux. Un an à répéter : Oui, je vais bien. Un an à faire mes propres choix et mes propres projets. Un an à la découverte de ma nouvelle vie. Un an.
Depuis que je suis devenue le
guru de la sobriété, je vois la vie plus légèrement. J’ai réussi à digérer le
dernier morceau qui passait plus difficilement. Je l’ai finalement eu mon
tête-à-tête. J’ai finalement réussi mon rendez-vous avec moi-même. Malgré les
autres déceptions que j’ai eues cette année, j’ai atteint mon objectif. Je me
suis lancée. J’ai arrêté de me définir à travers mes dates en pensant que c’est de tomber amoureuse qui pourrait me sauver. C’est avec moi que je vais faire
l’amour pi c’est juste moi qui peux me libérer.
La sobriété me va si bien…
Quand la vie te donne des
citrons, fais-en de la limonade. Je pense que je peux me partir une business.
Vas-y bubbly. Fonce!
[1]
Sarah-maude beauchesne, Les fourchettes une vingtaine complexe et sensuelle,
Éditions Hurtubise, 2020, 239 p.
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