lundi 31 janvier 2022

S’il y a une chose que j’ai comprise en 2021

 


C’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien...

Nouvellement sur les réseaux de rencontre, j’avais besoin de matériel pour ma recherche. Aussi, parce que je m’emmerdais en crisse. Allons voir s’il y a du nouveau stock. Allons voir si je ne peux pas retrouver mon inspiration.

J’avais eu mon lot de gars trop confortable pas disponible, d’amour polytruc, de dude trop intense qui ne comprenne pas le message et d’ancien, ancien ex qui te rappelle pour s’excuser, de passé réglé, de passé non-réglé, de couple ouvert, de juste pour un soir, des tonnes d’émojis pour sauver des caractères et pour couronner le tout, des photos de chest où on y voit même pas la tête. Bien sûr, je passe les demandes de soumission et la succession de matchs sans aucune conversation.

Est-ce si compliqué de rencontrer en crise sanitaire avec ou sans enfants ?

Peut-être que je ne connais plus les codes ? Ou bien peut-être que c’est moi qui envoie mal mes intentions ?

S’il y a une chose que j’ai comprise en 2021, c’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien.

Même s’il a de la répartie, qu’il démontre beaucoup d’intérêt, le ghost n’est jamais bien loin. Même si tu réussis à développer quelque chose de stable, bien établie qui ressemble à une relation « normale » dans la franchise et la transparence, « pouf! » disparu dans la brume. Il y a probablement juste moi qui trouvais ça simple et agréable. Possiblement le fruit de mon imagination ?

Pis des fois, c’est aussi juste une histoire de deux minutes et quart. C’est rendu un fléau. Pi des fois, ce sont des discussions de fifilles qui finissent toujours de la même façon.

Je lui écris ? J’attends que ce soit lui ? 

Il ne m’a pas encore répondu. Je pense que tu devrais l’effacer…

Pourquoi est-ce si compliqué?

Crisse, on est des êtres humains dotés de parole. Il me semble que nous avons encore la capacité de parler…

Franchement, ça va m’inspirer un roman à succès.

Depuis mon retour sur les sites de rencontre, je retrouve peu à peu l’inspiration. Il me manquait du croustillant à raconter. Ma vie était bien trop tranquille. Pis des fois, je m’en veux d’être encore fleur bleue et de penser que tout ça c’est encore possible.

Fait que, je me suis permise de frencher avant la fin de l’année. Je m’étais pourtant promise de de ne pas retourner sur les réseaux de rencontre avant 2022. Au diable les principes, ma vie est plate et je m’emmerde solide.

J’ai fait la rencontre de Jean Bitch. Grand, cute, drôle, bon sens de la répartie…  Par contre, j’ai vite compris qu’il était préférable de m’envoyer des messages vocaux parce qu’il écrit comme un enfant de deux ans. Je l’ai excusé dans ma tête en me disant qu’il ne prenait probablement pas la peine de se relire ou qu’il est parfaitement bilingue et qu’il mélange les deux langues à l’écrit.

Certainement, avec les mesures de fins d’années les options pour une première rencontre furent bien limitées. Je l’ai donc invité à venir prendre un verre chez moi.

Fuck, il est pas mal plus beau en vrai et les deux trois verres de vin rouge ont dit à mon inhibition d’aller prendre une marche.

-          Hey! tu te ressembles pas en photo.

J’ai quand même eu le tact de lui dire que c’était un compliment, mais Jean Bitch, lui, se trouvait beau sur ses photos. Premier, failed pour moi, j’pense.

Après une bière, de règle générale, on oublie vite. Alors, je lui ai servi un verre. Des fois, je me trouve réellement intelligente.

La soirée se déroulait bien, la conversation était fluide et son petit accent commençait de plus en plus à me faire craquer. J’ai surtout adoré sa délicatesse, toujours à me questionner si je n’étais pas trop gênée, si j’étais correcte. Il m’a même demandé s’il pouvait se prendre une autre bière qu’il avait lui-même apporté.

-          Pourquoi tu me demandes ça ?

Il voulait simplement s’assurer que j’étais à l’aise. Inquiète toi pas Jean Bitch, si tu m’avais gossé, je t’aurais montré la porte. Son petit côté insécure, je trouvais ça super charmant.

Une belle petite soirée : pas de blanc, fluide, sympathique et un peu trop de vin rouge. Il s’est approché comme un chat, tranquillement, et il m’a embrassé. C’était bon…

Il était fier et confiant, c’était succulent. J’avais oublié ce que pouvait être le plaisir de la chair.

S’il y a une chose que j’ai comprise en 2021, c’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien...

Jean Bitch ou monsieur deux secondes et quart, car c’est le temps qu’il aura été dans mon année 2021, n’aura été qu’un beau "wrap up". Une façon de dire qu’il aura effacé toutes mes petites histoires de l’année. Bye bye patient en rut, bye bye lui et bye bye sexy professeur. Maintenant, c’est moi qui ghost.

mardi 18 janvier 2022

Dans quelques jours, l’année sera terminée…

Dans quelques jours, l’année sera terminée… Pis des fois, je pense que je suis bipolaire.

J’ai vécu à fond ma sobriété et maintenant, c’est le temps des festivités. Mon seul désir, terminer cette année, m’amuser, oublier, pis enfin me dire que j’ai passé à travers la feuille de papier.

J’ai le syndrome de la page blanche depuis quelques semaines. J’ai du mal à mettre en ordre les mots dans ma tête. C’est devenu une succession d’images, d'odeurs et de sentiments. De beaux souvenirs, mais aussi des souvenirs qui font mal. Mon coeur qui veut être léger et mon cœur qui veut se protéger.

J’ai beaucoup perdu dans les derniers mois. J’ai beaucoup souffert aussi. J’ai surtout tellement gagné. Mon sentiment de gratitude est tellement fort, ma résilience l’est encore plus. Pis il y a cette foutue pandémie qui me rappelle que je suis une fucking résiliente maganée.

Je me répète souvent qu’il n’y a rien de pire qui pourrait m’arriver…

À part la perte de mon père.

Dans quelques jours, l’année sera terminée et tout ça sera derrière moi... Pi des fois, je pense que je suis bipolaire.

À pareille date l’année dernière, je commençais tranquillement ma descente aux enfers. Une chute qui fut abrupte. J’ai même voulu mourir. La souffrance et la peine étaient beaucoup trop intense. Je ne pensais pas qu’il était possible d'avoir aussi mal. Ma vie n’avait plus aucun sens. En fait, la vie que j’avais venait de se terminer brusquement.

Pis, j’ai caché les couteaux de la cuisine. J’ai eu peur de ce que j’étais capable de me faire… 

Même si j’étais couchée par terre, la face sur la céramique de la cuisine, en dedans, ça bouillonnait. J’avais encore la capacité de me relever, pousser par cette force surnaturelle. C'est un peu pour ça que je pense que je suis bipolaire.

Pis je l’ai fait. C’est arrivé assez rapidement. Je me demande parfois comment, mais je l’ai fait. Je suis encore debout aujourd’hui. 

J’ai enfermé ma peine dans une petite prison à l’intérieur de ma cage thoracique. Un endroit où elle ne pourrait pas revenir. À l’occasion, je vais encore la visiter pour y ajouter un pansement dessus. Le temps a fait son œuvre et j’ai commencé à guérir.

Mes deux mois de sobriété m’ont fait le plus grand bien. J’ai finalement vu clair. Mes idées étaient davantage organisées. Je me sentais revivre. Je sentais les étincelles. J’étais revenue à moi-même avec mes papillons dans le ventre pour rien, ma succession de 11:11 pis mes coeurs partout, partout. Ou était-ce seulement mon pic de bipolarité?

Dans quelques jours, l’année sera terminée et ça commençait à bien aller.

Je l’ai reçu comme une claque en pleine face. Il avait refait sa vie rapidement comme si je n’avais jamais existé, comme s’il ne m’avait pas émietté le coeur. Comme si… de rien était, comme s’il n’avait rien fait de mal. Comme si…

Je suis tombée dans la noirceur de novembre. Seule…

Ce n’était ni de la douleur ni de la tristesse. C’était quelque chose, mais ce n’était rien. Je pense que c’était bipolaire.

Ma résilience a décidé de prendre une pause et d’être en crisse. Puis, elle est devenue bff avec l’orgueil. Un match malsain.  

Heureusement, je n’ai pas succombé à l’alcool.

J’avais juste une envie, d’être en crisse. Fâchée qu’il s’en sorte bien et que ce soit encore moi qui sois en train de recoller les morceaux cassés, en mode reconstruction. Fâchée que ça finisse bien pour lui et que ce soit encore moi qui vive des montagnes russes.

Pourtant, je n’envie pas du tout cette fille. Je pense que je suis bipolaire.

Dans quelques jours, l’année sera terminée et ce fera un an.

J’ai le syndrome de la page blanche depuis quelques semaines. J’ai du mal à mettre en ordre les mots dans ma tête. Je n’ai surtout rien à raconter. Je travaille comme une défoncée. Je ne « date » même pas. Je n’ai plus de « back up » de chaleur humaine, je les ai tous ghoster. En prime, je suis épuisée de toujours radoter les mêmes histoires. Alors, à la question « pis quoi de neuf » je lance rapidement « ben tranquille ».

Après le dernier épisode de mon père, je me suis enfermée dans la petite prison à l’intérieur de ma cage thoracique avec ma peine. Il faisait noir. J’ai collé un autre pansement. Puis, j’ai décidé d’ouvrir la lumière. J’ai regardé ma peine. Je l’ai serré dans mes bras. Je l’ai accueilli. Cette fois, le coup était moins dure.

Lorsque l’on enchaîne ainsi les fragilités, on débouche sur une force.

J’ai finalement fait le tour. J’ai vécu toutes les premières fois accompagnées de moi. Je me suis même préparée au pire, je suis devenue un ordinateur en vieille. J’ai vécu à fond ma sobriété et maintenant, c’est le temps des festivités. Mon seul désir, terminer cette année, m’amuser et passer à autre chose.

Cette année, j’ai souvent pensé que j’étais bipolaire. En fait, je suis loin de l'être. J’étais seulement en peine d’amour.