C’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien...
Nouvellement sur les réseaux de
rencontre, j’avais besoin de matériel pour ma recherche. Aussi, parce que je
m’emmerdais en crisse. Allons voir s’il y a du nouveau stock. Allons voir si je
ne peux pas retrouver mon inspiration.
J’avais eu mon lot de gars trop
confortable pas disponible, d’amour polytruc, de dude trop intense qui ne
comprenne pas le message et d’ancien, ancien ex qui te rappelle pour s’excuser,
de passé réglé, de passé non-réglé, de couple ouvert, de juste pour un soir,
des tonnes d’émojis pour sauver des caractères et pour couronner le tout, des
photos de chest où on y voit même pas la tête. Bien sûr, je passe les demandes
de soumission et la succession de matchs sans aucune conversation.
Est-ce si compliqué de rencontrer
en crise sanitaire avec ou sans enfants ?
Peut-être que je ne connais plus
les codes ? Ou bien peut-être que c’est moi qui envoie mal mes intentions ?
S’il y a une chose que j’ai
comprise en 2021, c’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien.
Même s’il a de la répartie, qu’il
démontre beaucoup d’intérêt, le ghost n’est jamais bien loin. Même si tu
réussis à développer quelque chose de stable, bien établie qui ressemble à une
relation « normale » dans la franchise et la transparence, « pouf! »
disparu dans la brume. Il y a probablement juste moi qui trouvais ça simple et
agréable. Possiblement le fruit de mon imagination ?
Pis des fois, c’est aussi juste
une histoire de deux minutes et quart. C’est rendu un fléau. Pi des fois, ce sont des discussions de fifilles qui finissent toujours de la même façon.
Je lui écris ? J’attends que ce soit lui ?
Il ne m’a pas encore répondu. Je pense que tu devrais l’effacer…
Pourquoi est-ce si compliqué?
Crisse, on est des êtres humains dotés
de parole. Il me semble que nous avons encore la capacité de parler…
Franchement, ça va m’inspirer un
roman à succès.
Depuis mon retour sur les sites de rencontre, je retrouve peu à peu l’inspiration. Il me manquait du croustillant à raconter. Ma vie était bien trop tranquille. Pis des fois, je m’en veux
d’être encore fleur bleue et de penser que tout ça c’est encore possible.
Fait que, je me suis permise de
frencher avant la fin de l’année. Je m’étais pourtant promise de de ne pas
retourner sur les réseaux de rencontre avant 2022. Au diable les principes, ma
vie est plate et je m’emmerde solide.
J’ai fait la rencontre de Jean
Bitch. Grand, cute, drôle, bon sens de la répartie… Par contre, j’ai vite compris qu’il était
préférable de m’envoyer des messages vocaux parce qu’il écrit comme un enfant
de deux ans. Je l’ai excusé dans ma tête en me disant qu’il ne prenait probablement
pas la peine de se relire ou qu’il est parfaitement bilingue et qu’il mélange
les deux langues à l’écrit.
Certainement, avec les mesures de
fins d’années les options pour une première rencontre furent bien limitées. Je
l’ai donc invité à venir prendre un verre chez moi.
Fuck, il est pas mal plus beau en
vrai et les deux trois verres de vin rouge ont dit à mon inhibition d’aller
prendre une marche.
-
Hey! tu te ressembles pas en photo.
J’ai quand même eu le tact de lui
dire que c’était un compliment, mais Jean Bitch, lui, se trouvait beau sur ses
photos. Premier, failed pour moi, j’pense.
Après une bière, de règle
générale, on oublie vite. Alors, je lui ai servi un verre. Des fois, je me
trouve réellement intelligente.
La soirée se déroulait bien, la
conversation était fluide et son petit accent commençait de plus en plus à me
faire craquer. J’ai surtout adoré sa délicatesse, toujours à me questionner si
je n’étais pas trop gênée, si j’étais correcte. Il m’a même demandé s’il
pouvait se prendre une autre bière qu’il avait lui-même apporté.
-
Pourquoi tu me demandes ça ?
Il voulait simplement s’assurer
que j’étais à l’aise. Inquiète toi pas Jean Bitch, si tu m’avais gossé, je
t’aurais montré la porte. Son petit côté insécure, je trouvais ça super
charmant.
Une belle petite soirée :
pas de blanc, fluide, sympathique et un peu trop de vin rouge. Il s’est
approché comme un chat, tranquillement, et il m’a embrassé. C’était bon…
Il était fier et confiant,
c’était succulent. J’avais oublié ce que pouvait être le plaisir de la chair.
S’il y a une chose que j’ai
comprise en 2021, c’est de ne pas s’emballer trop vite. Ça sert à rien...
Jean Bitch ou monsieur deux
secondes et quart, car c’est le temps qu’il aura été dans mon année 2021,
n’aura été qu’un beau "wrap up". Une façon de dire qu’il aura effacé toutes mes
petites histoires de l’année. Bye bye patient en rut, bye bye lui et bye bye sexy professeur. Maintenant, c’est moi qui ghost.