vendredi 25 décembre 2020

Couché sur le ventre

Couché sur le ventre, mon cœur bat tellement fort comme s’il voulait me sortir de la poitrine et me rappeler qu’il est encore là.

 J’ai essayé de dormir. J’ai vraiment essayé. Malgré tous les bons soins de ma mère, c’est finalement l’angoisse qui a repris le dessus. Je repense au scénario des dernières journées. En fait, c’est comme un film sur « repeat ». Pi quand j’y repense, lui en dedans, il veut sortir. Cette douleur qui se passe dans cette région et qui fait tellement mal. Je n’ai jamais vécu cette douleur auparavant. Comme il y a déjà eu une première fois, je vous confirme que la deuxième peut littéralement vous tuer. Je suis là, quand je suis tombé pour le sommeil profond, c’est un spam violent qui m’a finalement réveillé. J’avais chaud, littéralement en sueur. Non, tu ne dormiras pas ma fille. Continu de te flagellé.

J’ai trainé ma carcasse toute la journée et je la traine encore à une heure moins quart. Je mange la pointe de pizza que je n’ai jamais été capable de manger. Rien avaler depuis 24 heure et là, je la trouve « fucking » bonne. Il y a n’en plus. Juste ça, me rappelle comment je suis à boute et j’ai envie de pleurer parce que j’en aurais mangé d’autress. Je me sens comme une enfant de 8 ans. Le « big picture » est quand même beau quand on y repense : 38 ans, chez maman, cocu et se sépare à quelques jours de Noël. Monsieur Legault, c’est moi qui aurais dû faire votre conférence de presse pour le temps des fêtes. À voir ma situation, le monde se contenterait de leur petite bulle familiale avec joie en cette année 2020.

La journée ne semble ne jamais vouloir finir…

J’ai hâte qu’à finisse en « criss »

Moi, je la trouvais belle notre vie. Et même si nous étions dans un moment difficile, une petite période de transition, je n’ai jamais lâcher le bateau. Et dans tes textos, juste de la marde. Juste des réponses floues. Tu m’accuses encore de tout. Moi, j’ai juste envie de te dire comment que je me sens. Je veux te partager ma peine et ma souffrance. Que tu la ressens car c’est violent et intense. Tu n’as même pas l’air d’avoir une once de regret. Cela rajoute à la souffrance que j’ai en dedans.

Pendant ce temps chez ma mère, je traine ma carcasse, je braille ma vie et me ramasse le visage sur la céramique froide de la cuisine à 38 ans. Aucun contrôle sur moi. Mais je me sens quand même paisible parce que je « feel » comme si j’avais 8 ans.

3h30, je ne dors toujours pas. Fait que je me traine vers la bouteille de gin que j’ai amené en urgence si je n’arrivais pas à dormir et là je tombe tranquillement dedans. Je sais que ce n’est vraiment pas bien, mais c’est la seule chose qui me calme et me résonne. Je me sens comme une loque humaine. Pire encore depuis que tu es venu chercher tes affaires à notre appartement. Je me sens comme un déchet social. Tsé un vulgaire déchet. Une vidange. Je n’avais vraiment aucune valeur à tes yeux? C’était quoi tout ça? Un rêve? Imagine si j’avais été là pour voir le spectacle. Tu m’aurais écrasé avec tes grands pieds comme une vieille marde? Pourquoi tu n’as pas pris un de tes couteaux et que tu ne me l’as pas rentré dedans à la place? La douleur aurait été moins longue.

Ma mère m’a flatté les cheveux, j’ai 8 ans. Je voudrais qu’elle me sert dans ses bras comme quand j’étais une petite fille. Mais là elle dort. Et je pleure en silence dans sa maison endormie.

J’ai eu la brillante idée d’aller fumer une cigarette et j’ai eu un violent étourdissement. J’ai la tête qui tourne, j’ai le vertige. J’ai pris une grande respiration de peur de m’effondrer. Toi, qu’est-ce que tu fais pendant que tu m’achèves? Tu te trempes le pinceau?

Et l’autre recommence de plus bel. Je mets mes mains sur mon cœur et j’essaie de le calmer de le réconforter. J’ai 8 ans et je suis chez ma mère. Je vois l’heure avancer.

Mais la journée reste interminable.

J’ai hâte qu’elle finisse en « criss »

Je veux que cela cesse, car je n’en peux plus. Je sais bien qu’il s’agit d’une question de temps, mais même le temps n’est pas avec moi.

Je traine ma carcasse vers le lit car il faut que tout s’arrête. Je rampe littéralement. Couché sur le ventre, mon cœur bat tellement fort comme s’il voulait me sortir de la poitrine et me rappeler qu’il est encore là, mais aussi pour me rappeler qu’il bat maintenant pour moi. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire