lundi 28 décembre 2020

Joyeux Noel à ce qu’ils disent…

Honnêtement, ce n’est vraiment pas parce que c’est Noël, mais la douleur est très grande aujourd’hui. Je me suis réveillé de même, c’est tout.

Noël, c’est quoi en 2020? Une journée comme une autre. Il pleut, même pas de neige. Noël se cherche autant que moi.

Pour mon père c’est important, car c’est peut-être son dernier. Je suis sortie pour lui faire plaisir. J’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’ai rien… à part ma peau… Malgré cela, il est content. Il s’est mis beau pour moi. Je ne suis pas capable de le regarder dans les yeux. Je me sens coupable. De gâcher probablement encore plus son dernier Noël.

« J’suis pas capable de croire qu’y faut que je m’arrête icitte…  Mais je suis tout seule, pi de toute façon ça  m’fait trop mal»

Je n’étais pas prête. C’est arrivé trop vite. J’ai juste une face. Un "fucking smocky eyes". En plus, je ne me trouve pas si laide. La seule façon que j’ai trouvée de me donner de l’allure, mais surtout, la seule façon que j’ai trouvé de me donner la force de sortir. Rendu au « outfit » j’ai flanché. Papa cette année, c’est en mou que tu vas me recevoir. Mais j’ai une face qui essaie d’affronter la réalité.

« Mon corps c’est un pays en guerre sur le point de finir(…) J’ai faim, j’ai frete… Je suis trop faible pour me lever deboute… On vahisser le drapeau blanc, un point c’est toute…. »

Tout ce que voulait c’est  boire vite pour m’endormir vite. Fallait j’arrive chez mon père. J’ai essayé papa de te donner ton Noël. C’était supposé d’être moi qui te recevais en grand. Je t’ai dit de rien calculé pour moi. Mais tu ne m’as pas écouté. Tu voulais me faire plaisir. Mais il y a rien qui va me sourire. J’allais juste faire acte de présence. Rien capable de manger, mais le liquide rentrait bien. Je me sentais démuni vis-à-vis de cette fête de l’amour, vis-à-vis de mon père. Tout ce que j’avais à offrir c’est ma carcasse faible qui braille au bout d’une table. J’ai quand même bien été accueilli. Cette année, fallait faire à semblant de tellement de choses. On se les dit, on parle de rien. Une heure plus tard, je dors. J’ai même dit à ma sœur : Occupes-toi de tes petits, montre leur la magie de Noël, moi je n’ai rien de magique en ce moment. Je ne voudrais pas qu’ils associent Noël au négatif. Encore un peu de conscience ici.

Ils ont tous fait pour que je me sente bien, même si je n’avais pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… rien… à part ma peau…. J’ai essayé, je voulais lui faire plaisir, je ne voulais pas le tué. J’ai quand même encore un cœur dans mon désespoir.

 « J’entends le téléphone qui hurle, j’ai des amis. J’voudrais tellement pouvoir me lever pour leur parler. Leur dire allô! C’est moi, j’suis correct…chu toujours en vie »

Mon père est allé me coucher durant le souper. Je ne pouvais rien donné de plus, même pas alcoolisé, juste dans la réalité. Il voulait tellement que je « tof » mais qu’est-ce que je pouvais donner… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… rien… à part ma peau….

« Ces derniers jours, j’ai dû vieillir de quatre milleans(…) chu pas pressé… j’attends la mort… »

Il est encore tôt. Tout le monde dort. Mon père est sur le divan et je m’en veux. Je m’en veux qu’il doit s’occuper de moi quand cela devrait être le contraire. Moi, je suis réveillé. À qui parler??? Faut encore que je vive avec moi. J’avais envie de réconfort, mais je me sens tellement démuni.

Je mets mes écouteurs, j’écoute de la musique question de ne pas être tout seul. . J’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’ai rien… à part ma peau… Je sors fumé, c’est beau dehors, le brouillard. Il me fait penser à toi. J’ai encore tellement d’amour pour toi et je m’en veux. C’est contre moi que je suis fâché. C’est là que je m’en veux. De ne même pas te haïr. D’encore penser que c’est  un mauvais rêve duquel je vais me réveiller. En plus, je sais que nous ne sommes pas loin. Je bois le vin que personne ne voulait question que je ne fais pas de connerie. « Joyeux Noël mon cœur » c’est le poignard qui m’a tué ce soir.

J’ai tout gâché papa. Ma faiblesse, et je m’en voudrais toute ma vie. Pi la je te flatte les cheveux sur le divan et j’en ai autant dans les mains. Je m’en veux d’avoir gâché « ton » Noël. Probablement, ton dernier… Je vais m’en vouloir toute ma vie. Pi toi, tu me lances  « Je suis content que tu sois là » Sais- tu comment ça fait mal Papa? Oui, il y a mon poignard en ce moment, mais il y a toi. Ça quand même été toi le premier homme de ma vie. Mais là tu dors et je viens de te border. Probablement, la meilleure action que j’ai faite aujourd’hui. Je t’aime, c’est Noël et je bois le vin que personne ne voulait. .

 J’avais rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’avais rien… à part ma peau…

Comme dans mon petit monde, ma musique dans mes oreilles. Il faudrait que j’aille dormir. Mais il y a encore quelqu’un au bout du fil qui veut savoir comment je vais. Non, je ne suis pas seul et il y a aussi mes regrets qui m’accompagnent. Sinon j’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe…  rien… à part ma peau…

 (Inspiration: Mon père et Les Colocs-Dehors Novembre- Dehors Novembre)

vendredi 25 décembre 2020

Couché sur le ventre

Couché sur le ventre, mon cœur bat tellement fort comme s’il voulait me sortir de la poitrine et me rappeler qu’il est encore là.

 J’ai essayé de dormir. J’ai vraiment essayé. Malgré tous les bons soins de ma mère, c’est finalement l’angoisse qui a repris le dessus. Je repense au scénario des dernières journées. En fait, c’est comme un film sur « repeat ». Pi quand j’y repense, lui en dedans, il veut sortir. Cette douleur qui se passe dans cette région et qui fait tellement mal. Je n’ai jamais vécu cette douleur auparavant. Comme il y a déjà eu une première fois, je vous confirme que la deuxième peut littéralement vous tuer. Je suis là, quand je suis tombé pour le sommeil profond, c’est un spam violent qui m’a finalement réveillé. J’avais chaud, littéralement en sueur. Non, tu ne dormiras pas ma fille. Continu de te flagellé.

J’ai trainé ma carcasse toute la journée et je la traine encore à une heure moins quart. Je mange la pointe de pizza que je n’ai jamais été capable de manger. Rien avaler depuis 24 heure et là, je la trouve « fucking » bonne. Il y a n’en plus. Juste ça, me rappelle comment je suis à boute et j’ai envie de pleurer parce que j’en aurais mangé d’autress. Je me sens comme une enfant de 8 ans. Le « big picture » est quand même beau quand on y repense : 38 ans, chez maman, cocu et se sépare à quelques jours de Noël. Monsieur Legault, c’est moi qui aurais dû faire votre conférence de presse pour le temps des fêtes. À voir ma situation, le monde se contenterait de leur petite bulle familiale avec joie en cette année 2020.

La journée ne semble ne jamais vouloir finir…

J’ai hâte qu’à finisse en « criss »

Moi, je la trouvais belle notre vie. Et même si nous étions dans un moment difficile, une petite période de transition, je n’ai jamais lâcher le bateau. Et dans tes textos, juste de la marde. Juste des réponses floues. Tu m’accuses encore de tout. Moi, j’ai juste envie de te dire comment que je me sens. Je veux te partager ma peine et ma souffrance. Que tu la ressens car c’est violent et intense. Tu n’as même pas l’air d’avoir une once de regret. Cela rajoute à la souffrance que j’ai en dedans.

Pendant ce temps chez ma mère, je traine ma carcasse, je braille ma vie et me ramasse le visage sur la céramique froide de la cuisine à 38 ans. Aucun contrôle sur moi. Mais je me sens quand même paisible parce que je « feel » comme si j’avais 8 ans.

3h30, je ne dors toujours pas. Fait que je me traine vers la bouteille de gin que j’ai amené en urgence si je n’arrivais pas à dormir et là je tombe tranquillement dedans. Je sais que ce n’est vraiment pas bien, mais c’est la seule chose qui me calme et me résonne. Je me sens comme une loque humaine. Pire encore depuis que tu es venu chercher tes affaires à notre appartement. Je me sens comme un déchet social. Tsé un vulgaire déchet. Une vidange. Je n’avais vraiment aucune valeur à tes yeux? C’était quoi tout ça? Un rêve? Imagine si j’avais été là pour voir le spectacle. Tu m’aurais écrasé avec tes grands pieds comme une vieille marde? Pourquoi tu n’as pas pris un de tes couteaux et que tu ne me l’as pas rentré dedans à la place? La douleur aurait été moins longue.

Ma mère m’a flatté les cheveux, j’ai 8 ans. Je voudrais qu’elle me sert dans ses bras comme quand j’étais une petite fille. Mais là elle dort. Et je pleure en silence dans sa maison endormie.

J’ai eu la brillante idée d’aller fumer une cigarette et j’ai eu un violent étourdissement. J’ai la tête qui tourne, j’ai le vertige. J’ai pris une grande respiration de peur de m’effondrer. Toi, qu’est-ce que tu fais pendant que tu m’achèves? Tu te trempes le pinceau?

Et l’autre recommence de plus bel. Je mets mes mains sur mon cœur et j’essaie de le calmer de le réconforter. J’ai 8 ans et je suis chez ma mère. Je vois l’heure avancer.

Mais la journée reste interminable.

J’ai hâte qu’elle finisse en « criss »

Je veux que cela cesse, car je n’en peux plus. Je sais bien qu’il s’agit d’une question de temps, mais même le temps n’est pas avec moi.

Je traine ma carcasse vers le lit car il faut que tout s’arrête. Je rampe littéralement. Couché sur le ventre, mon cœur bat tellement fort comme s’il voulait me sortir de la poitrine et me rappeler qu’il est encore là, mais aussi pour me rappeler qu’il bat maintenant pour moi. 

mardi 22 décembre 2020

Un cadeau mal emballé

Je n’arrive pas à dormir, je tremble beaucoup trop. L’émotion vient de ressurgir et cette fois, je n’ai aucun contrôle. Je ne me souviens plus la dernière fois que j’ai mangé. À jeun dans tous les sens du terme. Je n’ai pas succombé à la bouteille car honnêtement, cela n’en valait pas la peine.

Je fume par exemple, je fume en « criss ».

J’ai peur de moi. Je sais de quoi je suis capable dans ces moments-là, autodestruction et flagellation. C’est moi contre moi. Toi tu n’as été que la cerise sur le Sunday.

C’est que je l’ai eu en pleine face. Je n’ai rien cherché, c’est arrivé comme un cadeau mal emballé. Maintenant, je tremble, je suis secoué, je ne peux contrôler mon corps en choc. Je « shake » en « câlisse ».

Dans mes deux textes précédents, je vous ai dit que j’avais craqué, qu’il y avait quelque chose qui avait basculé, mais là, je suis achevé. Complètement à terre. 2020, n’aura pu être qu’un cauchemar interminable. En thérapie, on dit un cadeau mal emballé question que tu puisses ravaler ta pilule plus facilement. Pour être très transparente, la pilule ne passera pas comme ça. Alors, je me donne le droit de ne rien contrôler et de « shaker » comme une personne atteinte de la maladie de Parkinson. J’essaie de me calmer… Comme j’ai été beaucoup trop raisonné aujourd’hui, le corps te rattrape et là, tu dois te faire une raison.

Va falloir que tu te relèves, que tu t’aimes et que tu te soignes fille. Lâches-toi pas, il te reste juste toi.

Je suis chanceuse, je suis « fucking » bien entouré et mon amie dort dans mon lit. Elle travaille demain, venue me donner du réconfort. J’ai de la valeur pour elle et elle m’aime. Le lit tremblait sous mes  « spams » et elle mérite son repos avant le travail, car travailler en ce moment il n’y a rien d’évident. Je me suis permis un petit passage dans son « gin » par ce que rien ne me fera dormir à par l’ivresse qui fait oublier. Je ne voulais pas me rendre là. J’ai résisté. Rien ne me fera dormir sauf une caresse avec l’alcool. C’est nul, je sais, mais l’insomnie et les mouvements incohérents de mon corps m’empêchent de tomber profondément.

Je m’allume une autre « clop », j’essaie de me raisonner. Je m’enfarge dans ses affaires au milieu de l’entrée, car je veux qu’il parte le plus vite possible et que je me réveille de cette histoire que je vais avoir oubliée.

Ça aura été une journée comme ça aujourd’hui. Je me suis réveillé tout croche en pleurant. J’avais du mal à trainer ma carcasse, mais je devais me lever, j’avais un rendez-vous, un moment pour moi, une façon de relaxer et une manière de reconnecter avec moi-même. C’est un peu ça le travail d’une fille qui a eu une grosse année et qui est en arrêt de travail. Ça l’air qu’il faut que je prenne soin de moi, mais pour l’instant j’ai l’impression qu’un poignard m’a traversé et qu’on s’amuse à faire un va-et-viens pour que mes entrailles sortent. Je ne sais pas si c’est un fantasme, mais j’aurais besoin de sortir de mon corps, de ma tête. Il y a rien qui peut faire plus mal en ce moment. Il me faut un plan.

Tsé, quand tes amis te disent que la vie est bien faite et que tu as juste envie de leur sacrée une claque au visage même si tu sais qu’ils ont raison. Mais, comme je vais me raccrocher à ce qu’il me reste, des amis extraordinaires, ma force,  mon village, parce que « osti » que je suis bien entouré. Je me dis qu’ils ne peuvent qu’avoir raison. Je vais me sortir de là avec eux et je ne serais jamais seule. Des fois, il m’arrive de douter de moi, mais ils sont toujours là pour me dire que je suis incroyable. Il faudrait bien que je commence à les croire.

Je m’allume une autre cigarette, c’est tout ce qui peut rentrer depuis quelques heures et le gin sans tonic, sans glace et sans diluant. J’aimerais me réveiller et croire qu’aujourd’hui n’a jamais existé. Mais, « tsé », rien n’arrive pour rien et tout fini par ce savoir. Mon intuition m’a guidé sans que je cherche. C’est arrivé comme ça, sous mes yeux, comme un cadeau.

Ok, j’ai envie de jamais me réveiller, mais il y a une petite voix, une présence en moi qui me dit que je dois m’accueillir et prendre soin de moi. J’ai « crissement » hâte de voir ce qui se cache derrière ce cadeau mal emballé parce que je ne sais pas qu’est-ce que peut être la belle surprise. En ce moment, je vois noir et j’ai vraiment envie de voir le fond de la bouteille. J’ai envie de me faire mal, mais une infime partie de moi me dit de ne pas lâcher, que je ne suis pas seule.

Je vais aller me refiler, comme un ivrogne qui doit atteindre le bas fond afin de faire sortir le méchant. Et pourquoi pas une autre « clop » au passage. Tant qu’à se faire du mal, aussi bien le faire comme il faut. Je sais qu’il n’ y a rien de correct là-dedans, mais c’est la seule solution pour le moment. Anyway, je ne contrôle aucun de mes tremblements. En plus, je dois toujours traverser la barricade, ses affaires qui trainent dans l’entrée et qu’il doit venir chercher au plus sacrant, car je vais mourir de devoir les enjamber à tous les jours. Il y a quand même des limites au masochisme.

Je l’ai trouvé par hasard, comme ça, sur un plateau d’argent. Mon copié-collé comme j’aime bien dire. Est-ce que l’on dit lâche quand la chair est faible? Je me pose encore la question. En ce moment, je remercie le ciel de n’avoir jamais été enceinte. Cela m’aurait tué en toute franchise. Je m’aurais probablement avorté moi-même. La douleur aurait été trop grande. Même le gin cul sec ne me fait rien, je suis de marbre.

Impossible de dormir là-dessus. Mon corps veut me faire souffrir. Parce que oui, ma belle, tu vas finir 2020 en douleur. Joyeux Noël à ce qu’il dise. Ton « fucking » ça va bien aller, je vais te le faire ravaler en ! »/$%?&. T’as beau pas être seule ma fille, et une chance que tu l’es pas, clairement tu sais très bien que cela aura été ta mort.

Fait que, Docteur Docteur, je vais devoir venir vous voir, mon pénis est en constante érection faudrait remédier à ça. Quand le message est adressé à une fille « shooter » qui doit avoir 10 ans de moins que toi et qui ressemble à tout ce que tu « stalkes » sur Instagram. Ça fait mal en « câlisse ». Qu’en moins de quelques heures ta vie bascule et que ce n’est même pas toi la cause. C’est l’osti de lâche qui aime que tu parais bien dans son décor. Faut tu pardonne ma fille. Faut que tu t’aimes. Que tout à coup que ton corps à lâcher, que tu ne peux rien contrôler, c’est ben normal. Je me donne quand même se droit là. Mais va falloir que je me relève.

Je me trouve quand même bonne de ne pas avoir disjoncté sur celle-là. Ça servait à rien que je me donne plus de gorgées sures. Je me demande encore si au moins ça en valait la peine? Par contre, j’ai bien pris soin de répandre la nouvelle. Parce que s’il fallait que l’on me voie en sa présence, je veux que quelqu’un aurait la décence de me « crisser » une claque. J'ai épargné sa mère. Je me suis dis qu'il serait pas mal fière de lui dire comment il est un homme. 

Alors, il est où le cadeau mal emballé de 2020, parce qu’après que mon père à un cancer incurable, les traitements hormonaux qui donnent des « mood swing », les déceptions récurrentes chaque fois que tu as tes règles et cette découverte, elle est où la super surprise que je devais recevoir, parce que là tu me scies en deux. 

vendredi 18 décembre 2020

Ma lettre pour toi

Vautrer sur mon divan, j’ai mal… Mal de vivre, mal de pleurer, mal en dedans. Depuis quelques semaines, ma vie à basculer…

Je fermais les yeux pour éviter la réalité.

C’est que de ce temps-là, j’aurais besoin d’une bouée de sauvetage afin d’éviter que je me noie. J’ai compris avec regret que je ne pouvais m'appuyer sur toi.

Pourtant, tu as l’air si fort…

Je recherche notre proximité, mais la distance nous éloigne. Même quand tu es tout près, tu es loin…

Je n’ose plus me rapprocher peur du rejet ou de l’indifférence et je ne sais faire quelles simagrées afin que tu me regardes avec tes yeux d’avant.

Dit moi ce qui se passe dans ta tête.

J’aimerais pouvoir te prendre dans mes bras, mais tu te dissipes comme le brouillard. Tu es ici mais tu n’es pas là. 

Inatteignable.

Ça fait mal, mal en dedans, mal tout le temps…

Voilà ce qui a été l’élément déclencheur. J’ai craqué. Je ne me suis jamais sentie aussi sans repères depuis un long moment. J’ai envie de rien. J’aimerais dormir profondément afin de ne pas devoir affronter mes peurs. Tel est ma faiblesse.

J’ai peur de te perdre, peur de commencer à nouveau, peur de recommencer autre chose….

Je me sens comme un yo-yo avec lequel tu joues au gré de ton humeur. Je suis étourdi, je n’ai plus aucun contrôle, tu peux faire ce que tu veux avec moi.

C’est toxique. Je me suis encore une fois laissé prendre au piège. Je me rends.

À force de jouer avec moi, je ne sais plus sur quel pied danser. Je n’ai plus envie de jouer. Tu finiras par avoir raison de moi.

Ma petite voix surgit pour tout saboter? Non, elle veut une simplement créer une réaction.

J’anticipe…

J’imagine ce qui va se passer…

-       Je pense que je ne vais pas reprendre les hormones le mois prochain !? Ça sert à rien.

-       

-        Honnêtement, je ne te comprends plus. Est-ce que tu m’aimes encore?

-         

-       Dit quelque chose!!!!

-       Sais pas…

C’est à ce moment que tilter devient le mot avec toute sa valeur. Encore pire, j’ai disjoncté. Je tremblais. Mes phrases étaient incohérentes. J’entends encore mon cri, mon angoisse.

-      -PAAAAAAAAARRLE!!!!!!!

Il aurait fallu un enregistrement pour comprendre, pour m’entendre. La pression venait de lâcher, j’étais incontrôlable, hystérique. Je croyais que nous avions un plan commun, cette même vision. Ce fut un rendez-vous raté. Tu as bien spécifié que nous n’allons pas dans la même direction.

Maintenant, je me mets à nu. Je me dois d’être honnête envers moi-même, mais aussi envers toi. . Mais ici, j'ai le souvenir de l'attente interminable d'une crème glacé. Un copié collé d'une situation déjà vécu, mais cette fois-ci, j'ai les deux pieds dans la neige. Je croyais que la vie sans toi était une mort imminente. Une corrélation qui n’a pas de sens. Tous le monde à droit à une deuxième chance, mais une troisième?

À moi qui ai décidé de m’aimer, de me mettre au centre de mes priorités, j’ai vendu ma vie sur kijiji et je me suis choisi.

samedi 12 décembre 2020

Welcome en 2020

  Peut-être que tu n’as plus envie de faire l’amour avec moi?

-          Peut-être!

WTF!!! La bombe était larguée. Il me semble avoir manqué un bout de ma propre vie….

Il faut dire que cela fait longtemps que je ne suis pas venue par ici. Sans oublier que cette année, nous y avons quand même gouté. J’ai peur. Je pense que je n’ai jamais eu peur de cette façon auparavant. Mais peur de quoi? D’affronter la réalité?

J’ai vécu cette année dans mon petit monde de licornes. J’ai même perdu ma petite flamme et de ma créativité tel un robot. Un super mécanisme de défense que je me suis construite au fil du temps et qui me rend, selon moi, indestructible. J’ai cette façon de me mettre des lunettes roses, de devenir un personnage fictif, de me mettre en veille et de n’avoir aucune place pour moi. Cette façon de m’inventer que tout est positif, que nous apprenons des situations en mettant sur une tablette inaccessible mes émotions et mes sentiments. Cela finit toujours par nous rattraper.

Pour revenir au sujet principal, j’ai figé. Je sentais que le divan voulait m’avaler. Au sens figuré, j’aurais rêvé qu’il m’aspire afin que je disparaisse. Je ne l’avais jamais senti venir. C’est vrai que depuis quelques semaines, nous avions beaucoup de difficultés à nous retrouver. Nous avions perdu cette proximité qui fait de ses couples qu’ils sont si forts. Nous nous étions perdu en chemin dans une sphère ou le travail, la routine et le quotidien sont rois. C’est probablement le plus grand défi des couples d’aujourd’hui.

Moi, je n’en voulais pas des enfants… Beaucoup trop peur de mettre au monde un mini humain qui sera rongé par le mal du monde, par mon propre mal. J’ai toujours pensé que c’était injuste de faire cela à un petit être pur et innocent. Puis un jour, l’homme a semé une graine… non, je ne suis pas tombé enceinte, mais il m’a fait comprendre que pour lui c’était vraiment important. J’ai tourné dans une spirale pendant quelques années entre la peur et le désir. J’ai longtemps cru que c’était de ma faute. Soi qu’il n’était pas suffisamment voulu, soi que j’étais effrayé à l’idée d’être incapable de pouvoir m’en occuper ou même de l’aimer.

Puis un jour, j’ai eu l’appel… J’ai eu envie d’utiliser le super pouvoir qu’ont les femmes de pouvoir donner la vie. De ressentir cette magie dans mon ventre. Encore à ce jour, je n’ai jamais été enceinte… Il faut imaginer le lot de déception accumuler. Sans doute que cela n’a pas aidé à notre cause….

Avec raison, je suis toujours hanté par le même souvenir. Mon père qui me prends la main en me disant : Toi, ce serait vraiment spécial si tu avais un enfant. Je crois que je n’avais jamais vu mon père aussi ému. Dans mon souvenir, je lui faisais comprendre que ce n’était pas pour moi afin qu’il ne soit pas déçu si je ne pouvais pas lui offrir ce qu’il souhaitait du plus profond de son cœur. Il y a eu les enfants de ma sœur pour panser son manque. En parallèle, j’ai cet autre souvenir qui me fait mal en dedans. Mon père qui me prends par la main et me dit : j’ai peur de mourir ma fille…

En début d’année, nous avons reçu la nouvelle qui fait basculer la vie, un cancer des poumons très avancé. Mon père avait trop attendu avant de se rendre à l’hôpital. J’ai beaucoup pleuré et pour être honnête, je pleure encore beaucoup. Malgré que vivre le moment présent prend tous sons sens, l’angoisse finit par te saisir en chemin car tout peut se terminer du jour ou lendemain. J’ai souvent cette réflexion entourant la mort. Personne n’est à l’abri car c’est la fatalité de chaque être humain. Pour certain, cela arrive beaucoup trop tôt.

Fais que j’ai enlevé mes lunettes roses qui me faisaient voir des arcs-en-ciel où s’était indiqué « ça va bien aller » parce que non, ça ne va pas. Vous comprenez que le sujet principal m’a fait chavirer. J’ai essayé de m’accrocher à ce que je considérais mon pilier, mais je suis incapable de l’atteindre. Mes repères sont disparus et mon corps a commencé à me parler. Avant que lui aussi me lâche, je me suis donc accorder le droit de mettre une pause, de prendre du recul et de prendre du temps pour moi. Une décision qui ne fut pas facile, car je suis de ceux qui ne savent pas arrêter.

Je veux reprendre mon souffle, respirer à nouveau et essayer de vivre mes émotions au gré de mes réflexions. Probablement que de cette façon, je trouverai les réponses.

 

Bye bye 2020, j’ai vendu ma vie sur kijiji pour retrouver qui je suis.

« Un appel à redonner un peu de sens à nos vies. On s’étourdit. On va trop vite. On oublie d’être là (…) C’est… comme… ça…qu’on… est… censé… vivre. Mais on oublie tout le temps » Léa Stréliski