Sur un divan du Ikea, j’ai
attendu pendant un moment que l’homme de ma vie vienne s’asseoir à côté de moi.
Je regardais autour de moi. Je cherchais les personnes qui ne suivent pas les
flèches par terre. Quel bel endroit pour une première date. Si moindrement tu
as l’imagination un peu débordante, tu peux facilement te
projeter dans une autre vie à travers ton salon rêvé ou la future chambre d’invité.
Entre deux rêveries, j’ai
remarqué un défaut de fabrication sur le divan que j’avais choisi. Un cœur.
Après le coup de cœur
Renaud-Bray, le coup de cœur Ikea.
Depuis ma convalescence, ma vie se passe dans un paréidolie. Je vois des cœurs partout, partout, des bonhommes
sourires et une succession de 11:11. Pi des fois, je me trouve spéciale d’avoir
cette chance. Je sais, nous choisissons bien ce que l’on veut voir, mais c’est
tellement récurrent… Je ne sais plus si c’est simplement un hasard.
L’hiver dernier, au moment où je
pensais que j’étais morte en dedans, mon visage vide, les yeux tristes, les
cernes creusées, mes deux pieds chaussés de mes souliers blancs dans sloche… Il
y avait au moins ça pour me rappeler que j’étais encore vivante. Du moins,
j’aimais penser que j’étais sur le bon chemin. Depuis, ça me suit.
Encore aujourd’hui, les journées où que je plonge dans une zone un peu grise, mon flou artistique comme j’aime l’appeler, je me lève la tête pour trouver un peu de soleil et j’aperçois un nuage en forme de cœur dans le ciel. Ça me donne toujours des papillons dans le ventre, ce genre de petit sentiment de bonheur pour aucune raison. Pi je me dis que je n’ai vraiment pas besoin de personne pour me sentir bien.
Depuis ma convalescence, je vis ma vie dans un paréidolie. Je vois des cœurs partout, partout, des bonhommes
sourires et une succession de 11:11. Ça m'a donner le courage d’affronter l’année
le chest bombé, de me donner la force de me lever ou plutôt de me relever… Même
si certains croient encore que je cache un fond de tristesse ou que j’ai un
masque avec un étrange sourire…
Je pourrais continuer à brailler
sur l’homme que je considérais comme l’homme de ma vie, sur l’abandon, voir la continuelle
succession de trahisons et les vérités non dites ? De continuer à brailler sur la
maladie de mon père, d’anticiper sa mort ? Dans ses moments où je broie du noir,
je me retourne pour aucune raison et j’aperçois une énumération de bonhommes
sourires portant comme message espoir, sourire, amour, danse ou make noize
et j’ai subitement envie de chanter, crier, rire aux larmes et d’aimer. Souriez!
vous êtes en vie que l’artiste nous rappelle. Et là, je baisse la tête. Équipée
de mon sourire niaiseux et je remarque un cœur sur le trottoir. Fallait que je sois
là.
Parfois, les gens me disent que je suis folle, que j’invente. Je me sens toujours dans l’obligation de me justifier, photos à l’appui. Ce n’est pas de ma faute si j’ai le cœur dans sauce, sur ma toast ou dans mon café. Ce n’est pas de ma faute si le bonhomme sourire porte le message dont j’ai besoin aujourd’hui entre espoir et amour. Ce n’est pas de ma faute s’il est 11 :11 le 11 novembre. Ce n’est pas de ma faute si je pense à toi à 2 :22, que mon téléphone résonne et que j’ai une décharge électrique des orteils aux cheveux. Depuis toi, je vois tout ça.
Sur un divan du Ikea, pendant que
j’attendais que l’homme de ma vie vienne s’asseoir à côté de moi et que je
cherchais les personnes qui ne suivent pas les flèches par terre. J’ai remarqué
un défaut de fabrication sur le divan que j’avais choisi. Un cœur. Je sais que
personne ne viendra s’asseoir à côté de moi, mais derrière mon masque, j’ai
quand même les yeux qui sourient. C'est simple, ma vie est magnifique en
paréidolie.