dimanche 17 octobre 2021

Cette nuit, j’ai rêvé à toi…


Ce doit être surement parce que je t’ai halluciné sur la rue Rachel hier. Même grandeur, même démarche de gars trop grand qui prend trop de place. Même coupe de cheveux, si on peut appeler ça une coupe. Même stature.

Je me suis baissée sous mon volant. Je ne voulais pas que tu me vois. Même si je savais très bien que c’était impossible que tu sois-là.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu un peu mal en dedans. Tsé, ça m’arrive occasionnellement de m’ennuyer de mon ancienne vie. Avec le temps, c’est devenu qu’un simple souvenir et c’est très bien ainsi.

Je me suis revue étendue par terre, la face sur la céramique de la cuisine et j’ai eu un frisson, un sentiment qui s’apparente à la peur.

Je suis revenue chez moi et j’ai fait le tour de l’appartement, celui que je me suis appropriée. J’ai regardé partout. Pratiquement plus de traces de toi, mais il en restait tout de même quelques-unes. J’ai repris le vieux mot que tu avais griffonné et que j’avais gardé en back-up sous le levier de la cuisine. Tsé, celui où il est marqué que tu me trouvais dont ben belle quand je dormais et qui se termine par ch’t’aime en criss. Ben, je l’ai pris et il est allé rejoindre ses compagnons dans laboîte situer dans la plus haute tablette du garde-robe.

Fait que, j’ai eu une folle envie de repeindre ma chambre. Cette couleur que j’avais choisie pour toi. Même si tu chialais continuellement que je décidais toujours tout, en vérité, je te demandais toujours ton avis. Pour qu’au final, tu finisses par me dire que tu t’en fous…

Ça fait partie du processus. J’ai lavé les murs, trié les armoires pour vérifier qu’il ne restait plus aucun back-up nulle part. Je t’efface un peu plus, une journée après l’autre. Certainement qu’il m’arrive de penser à toi, spécifiquement lors de mon premier coup de rouleau de peinture. Je me suis rappelée lorsque nous avons aménagé dans notre premier appartement, que nous avions fumé du cannabis et que nous nous prenions pour des maîtres peintres à rire comme deux vieux ados. C’est devenu qu'un simple souvenir et c’est très bien ainsi.

Je suis sobre depuis quelques semaines. Un grand besoin de lucidité après un été où je me suis pas mal étourdie. Il était nécessaire que je me retrouve, dans ma tête. J’ai envie d’être encabané dans mon cerveau. Du ménage et une nouvelle couleur de peinture aide toujours à replacer les esprits. J’embrasse ma solitude et je vis avec mes souvenirs.

Depuis, j’ai une petite pensée pour toi. À chaque fois que les gens me demandent si j’ai eu de tes nouvelles, je leur réponds avec une drôle de face. Pourquoi j’en aurais !? En occurrence, j’ai tout de même de belles images qui me viennent en tête. Parfois, j’aime imaginer que tu te sors le supposé privilège que tu as dans les culottes pi qu’à chaque fois, tu penses à moi. Pire, que tu penses à moi qui prend des hormones ou pire encore qui porte ta progéniture.

Pi là, dans ma face, j’ai un sourire mesquin…

J’espère que tu sens mon parfum partout et que tu m’hallucines tout le temps. J’ose espérer que je hante ta conscience, que je suis un paréidolie continuel dans ta vie.

Pi là, je me ressaisie. Je ne suis pas une personne méchante. Je préfère penser au maître peintre entre deux coups de rouleau sur le mur en me disant, tu n’es qu’un souvenir et j’aimerais que tu restes ainsi.

 

 

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