samedi 24 avril 2021

Le mal à dit…

Inspiration...

Déjà trois heures que j’essaie de dormir. Dans mon rêve, j’essayais aussi de trouver le sommeil. Alors, je ne peux même pas dire si j’ai dormi ou pas. Et hop, une autre zopiclone pour faire stopper je ne sais trop quelle angoisse. Mon cœur panique, il fait des culbutes comme si j’avais couru un marathon. Mais il a peur de quoi ?

Je suis prisonnière de ma tête qui portant est vide et je n’arrive toujours pas à mettre le doigt sur le sujet de mon angoisse passagère. Par le temps que mon comprimé pour dormir fasse effet, j’inspire et j’expire profondément afin de me relaxer le cerveau et je repense à moi, il y a quelques semaines. Complètement à terre, dysfonctionnelle, ma bouteille de gin à la main. Le mal à dit.

Expiration...

J’ai eu l’air innocente durant combien de temps ? Est-ce que quelqu’un allait me secouer et me crier que j’étais juste une grosse conne. Tellement de gens que j’ai côtoyé qui me disent que c’est une bonne affaire sans jamais avoir eu la décence de me réveiller. Combien de « elles » j’ai eu devant moi ? Des elles que j’ai probablement invitées dans ma maison…

I dont give a fuck, mais je suis littéralement déclenchée. Moi qui me posait souvent la question, s’il allait bien. Maudite compassion et empathie, je vous rappelle que je suis supposée le haïr.

Inspiration...

Je me console en me disant que je vais bientôt voir l’Amireux et que, ça, ça me fait du bien.

Expiration. Il fait noir. Je pense que je me suis endormie.

Ça fait deux jours que je « feel » tout croche. L’élément déclencheur m’a réveillé. Je ne me souviens plus de la dernière fois que j’ai dormi sous aucun effet. Le mal à dit.

Inspiration...

J’ai la tête pleine. Comment vais-je être capable d’avouer tout ça à l’Amireux sans qu’il me juge ?

-          Hey! Je pense qu’on devrait diminuer notre consommation alcoolique.

Déresponsabilisation, j’ai 8 ans et demi. Je ne suis comme pas « game » de lui dire que j’ai un petit problème depuis maintenant bientôt 5 mois. Ce soir, c’est différent. C’est pour le plaisir. Le mal à dit.

Expiration. Je ne me souviens à moitié de rien. Il fait noir. Je dors à côté de lui, mon Amireux.

Un autre matin où je me suis réveillée encore tout croche, mais où je vais aller courir pour sortir le méchant, faire le vide. Mais ce matin, je me sens fragile et vulnérable. Lui, sa tête pèse trois tonnes sur l’oreiller. J’ai compris que je n’étais pas seule dans cette situation. Notre intimité venait d’être sabotée. Il y avait beaucoup trop de déclencheur dans nos têtes respectives. Le mal à dit.

Inspiration...

Les prisonniers s’en vont courir afin de se libérer.

Expiration...

Encore une fois, de belles discussions. Maudit, c’est encore moi qui parle. J’essaie un peu de projection. J’avais le « motton ». Il m’avait posé la question qui tue : Comment as-tu été capable de demander un arrêt de travail?

Inspiration...

Il a fallu que je me replonge, que je raconte tout encore une fois. Mon « motton » c’est transformé en vulnérabilité. Je pensais que j’avais bien installé ma barricade entre lui et moi. Faut croire que je m’étais trompé.

Expiration...

Je lui ai renvoyé le « motton ». Une belle confidence qui m’a beaucoup ému. Comment pouvais-je rester insensible devant sa situation et sa discrète émotion. J’avais l’impression qu’il parlait de moi, il y a quelques mois. Ce qui m’a le plus touché, c’est quand il m’a avoué qu’il se sentait vide, qu’il ne sentait rien en dedans. Je pense que si je ne mettais pas retenue, je m’aurais noyé avec toutes les larmes de mon corps. Le mal à dit.

Inspiration...

Je suis des semaines en arrière et je comprends entièrement comment il se sent. J’essaie de lui expliquer avec mon seul vécu, mon expérience, qu’il faut savoir s’accorder du temps pour se retrouver. Qu’en étant des petits robots, cela n’avancera à rien mis à part s’oublier. Que la personne la plus importante c’est soi-même et que c’est la seule qui restera avec nous toute la vie. Que nous devons absolument avoir l’urgence de vivre, car nous n’en avons qu’une seule… Il a l’air d’un ordinateur qui s’est mis en veille. Le mal à dit.

-          Tu as peur de quoi ?

Le mot peur est tellement anxiogène. Le mal à dit.

Expiration...

Je "feel" mon Amireux. La vie est une occasion qu’il ne faut pas manquer. J’inspire et j’expire profondément afin de me relaxer le cerveau et je repense à moi, il y a quelques semaines. Complètement à terre, dysfonctionnelle, ma bouteille de gin à la main. Je me félicite d’être encore debout et de ne pas m’avoir mise en veille. D’agir tous les jours comme s’il s’agissait du dernier du reste de ma vie. De simplement, m’avoir choisi.

Inspiration. Je sens la fatigue m’emporter avec elle sans l’aide de rien.

Expiration. Il fait noir. Je pense que je me suis endormie.



dimanche 18 avril 2021

I don’t Give a fuck…

 

Cette semaine, c’est officiellement mon retour au travail. Enfin, je vais pouvoir échanger mon kit en monochrome de gris et mes souliers blancs pour un « outfit » un peu plus sophistiqué pour courir le centre-ville en talon haut sans tomber. Quelle mission excitante!

La vie reprend son cours tranquillement pas vite...

Une semaine tout en douceur, où j’ai reçu une énorme vague d’amour de mes collègues de travail et de mes clients. C’est si bon de se sentir apprécier pour sa personne, mais aussi, dans la reconnaissance du bon service que je leur donne. Je n’ai jamais eu aussi hâte de retourner travailler.

Cette semaine, c’est officiellement mon retour au travail, mais aussi, je vais formellement fermer le livre de notre histoire. Une grosse brique pleine de chapitres de notre vie qui aura durée dix ans.

Une semaine tout en douceur, où j’ai reçu une énorme vague d’amour et d’encouragements de mes amis, de ma famille et de l’Amireux.  Merci, mes personnes d’exception, d’enjoliver ma vie et de me rappeler que je suis belle, bonne, fine, mais surtout capable.

Si je recule d’il y a quelques mois, j’écrivais encore le livre de notre vie. Nous avions tout ce que le monde voulait : une belle histoire d’amour, un chalet, des voyages, des folies, des fous rires, des projets… J’avais peur de rien et tout ce que je voulais, c’est d'être avec toi. Tu étais ma vie, tu étais ma famille, tu étais mon meilleur ami. De plus, je méditais déjà sur le tome deux de notre livre qui commençait avec l’enfant que je n’aurai jamais. Dans mon cas, ce n’est pas moi qui ai frappé le mur, mais c’est le mur qui m’a frappée. Et puis là, je me suis retrouvée devant rien, un livre entre les mains à peine fini.

Malgré la belle semaine qui s’était amorcée, j’avais le vertige. Je vais officiellement devoir fermer le livre de notre histoire et je vais surtout devoir te revoir.

Je ne l’ai pas vu depuis plus de trois mois. C’est certain que j’y repense encore occasionnellement sous forme de « flashback ». Souvent, je me réveille en pleine nuit, en sursaut, en ayant la nette impression qu’il me touche avec ses grosses mains ou qu’il entre dans le lit nuage en essayant de faire « fitter » son grand corps pour venir dormir avec moi. Je ne peux malheureusement pas effacer dix ans de ma vie comme dans le film « eternal sunshine of a spoless mind ».

Je suis humaine et il m’arrive d’avoir des faiblesses. C’est là que je « pop » une zopiclone pour m’endormir et ne plus penser.

Anticipation. J’ai peur de recevoir une décharge électrique dans mon cœur, qu’il arrête de battre et que je recule des semaines en arrière la face à terre sur la céramique de ma cuisine. J’ai fait beaucoup d’efforts pour être devenue ce que je suis aujourd’hui, dans le moment présent et c’est là que je veux rester. Par contre, je suis un être humain et je suis consciente des réactions que je peux avoir. Il s’agit quand même de ma plus grande histoire d’amour, mais probablement, de ma plus grande peine d’amour. J’espère que je vais le trouver laid. J’espère ne rien sentir. J’espère ne pas trop être nerveuse. J’espère ne pas trop avoir l’air conne.

Cette semaine, je vais mettre le livre de notre histoire sur la plus haute tablette de mon garde-robe avec tous nos souvenirs et en terme de matériel, je vais officiellement n’avoir plus rien, juste ma peau.

J’ai dilapidé tout mon Celi jusqu’au dernier sous. J’ai laissé 200$ dedans afin de me déculpabiliser. Je me console en me disant que quand je vais sortir de chez le notaire, je vais être riche.  Ce n’est toujours pas concret ce que je vais faire de toute cet argent, mais bon. Une chose à la fois. J’ai réalisé que je n’avais pas besoin de grand-chose pour être heureuse. Je suis déjà riche de toutes pi en plus, ce n'est pas la première fois que je le dis.

Cette semaine, je vais devoir affronter mes peurs et être dans la même pièce que toi. La veille, l’angoisse m’a prise dans ses bras et j’ai dû outrepasser la posologie de zopiclone pour être capable de dormir au moins 5 heures.

Lorsque je suis entrée dans la pièce, tu n’as même pas daigné me regarder. Par chance, je n’ai rien senti, aucune décharge électrique, aucune tristesse, aucun regret…. Rien…. J’avais un fou rire. Quel malaise pour les employés de ce bureau. J’ai voulu casser la glace au lieu de rire comme une fille beaucoup trop nerveuse.

-          Comment a été la route?

À la limite, j’aurais pu parler de météo et cela aurait été la même chose. Bref, nous étions rendus là et moi, j’étais déjà tellement ailleurs. Quand j’ai vu ton visage, j’ai compris toute la honte et la douleur que tu traversais. Celle que j’avais vécu, il y a de ça tellement longtemps. Tes yeux étaient vitreux, ton regard rougis, cerné, ton teint était gris, tes cheveux désordonnés et tu avais l’air de ne pas sentir bon.

Il a quand même fallu que nous soyons côte à côte. Tu pouvais sentir mon odeur, voir même te planter le nez dans mon cou, tellement tu étais proche. Je sentais le malaise, mais heureusement ce n’était pas le mien.

Lorsque le notaire nous a annoncé les montants que nous recevions, je voulais m’esclaffer, mais comme j’ai encore un peu d'amour et de la compassion pour toi, je n’en ai rien fait. Hashtag franchement mature!

Cette semaine, je vais réellement dire que je suis ailleurs et que j’ai passé à autre chose…

Je m’attendais à ce que tu me fasses des excuses ou du moins que nous ayons une petite conversation de courtoisie. "Next thing i know", j’avais mon longboard dans une main, ma clé usb de l’autre et tu me "shootais" : Bye Stef! Je n’avais même pas eu la chance de placer un mot. Dans ma bagnole, je pouffais de rire. Tout ce que j’avais retenu avec nervosité. Avoir su que tout ça aurait été aussi facile. 

Je suis Stéphanie next level, je suis ailleurs et je ne sens plus rien pour toi.

Finalement, j'ai trouvé le titre de notre livre : I dont give un fuck. 

Fuck, le titre a déjà été pris. 

dimanche 11 avril 2021

Moi aussi, j’ai envie de frencher sur l'autoroute 30.

 


Cette semaine, le printemps « flirt » avec l’été. C’est doux sur le visage, ça sent les bons jours et le monde est « fucking » beau à voir. Cette période de l’année me donne toujours envie de rêver. En fait, je rêve tout le temps, éternelle romantique je suis. Tsé, le printemps, ça me donne toujours envie d’être en amour avec des papillons qui grouillent en dedans, des étoiles dans les yeux, un sourire niaiseux pi toutes pi toutes. Faque je m’imagine danser dans la rue comme dans « La la land », partir en « roadtrip » en chantant « Road Trippin », faire l’amour partout en chemin en toute liberté ou simplement s’arrêter sur l’autoroute 30 pi « frencher » comme des ados sans lendemain, mais surtout, s’en foutre. Tsé, les émotions explosives d’adolescence (soupir)…

Je trouve qu’il y a quelque chose de vraiment romantique avec le « french » sur l’autoroute 30. Pi en plus, ce n’est pas si loin pour un petit moment d’impulsion. Mais bon, nous restons des êtres humains et nous sommes plus souvent pas vraiment « game ». Probablement parce que nous avons tendance à toujours être pogné dans notre tête dans ce mélange d’anxiété, de questionnement et d’anticipation, souvent négative.

Jasons un peu! Est-ce que l’on peut juste arrêter de se poser des « fucking » questions et se ramener dans l’instant présent ? Ça ce peux-tu juste se laisser aller et mettre notre cerveau à « off » deux petites minutes ? Nos pensées ont souvent envie de bifurquer vers l’imagination des événements anticipés et même pire nous le faire vivre sans qu’il ne se soit encore produit. Pourquoi faire compliquer quand tout peut être simple? Pourquoi ne pas faire revivre nos pulsions d’adolescent?

Le monde des adultes peut être tellement complexe pour rien…

-          Tu m’intimides…

-          Pourtant, je suis juste moi, un humain…

Je ne peux expliquer pourquoi, mais cette conversation, je l’ai reçue comme une claque en plein visage. J’étais bien loin de mon scénario de « La la land ». Probablement, parce qu’il me répète souvent que nous sommes rien et qu’à chaque coup, je ne l’avais pas vu venir. « Rien » c’est assez lourd comme mot surtout lorsqu’il signifie néant. Je préfère dire sans étiquette. L’Amireux peut être parfois très difficile à décoder. Non seulement, je dois toujours escalader un mur pour essayer d’aller voir derrière ce qu’il se cache, mais aussi parce que son non verbal ne semble pas cohérent avec ce qui sort de sa bouche ou simplement dans l’action de ses petites attentions.

Un beau débat corporel entre la tête, la bouche, le cœur et le « fucking » moment présent. En même temps, c’est une autre de nos soirées où nous nous sommes dit qu’il fallait être raisonnable, mais où nous avons bu tout ce qu’il restait dans mon cellier. Il se peut très bien que ma perception et mon interprétation de la chose aient été un peu affectées. Alors, pourquoi se poser autant de questions?

-          Peut-être que cette « drive » cache une pointe d’insécurité?

J’avais envie de me fermer, j’étais déçu… J’étais bien loin de mon « french » sur l’autoroute 30.

Qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir me trouver une faille? Je ne peux pas juste bien aller? Est-ce que je peux juste me laisser aller?

Sérieux, c’est certain que j’en ai des insécurités. Je reste un humain, je suis loin d’être parfaite et c’est parfait ainsi. En plus, est-ce qu’il faut que je te rappelle que l’homme que je croyais être l’homme de ma vie m’a trompé et que je me suis retrouver la face sur la céramique de la cuisine le jour de Noël comme une vulgaire merde en désintoxication de traitements hormonaux. Je ne pense pas que je vais être capable de faire confiance à quelqu’un demain matin ni même de m’investir dans quelque chose de sérieux rapidement. Aussi, c’est certain que j’ai ma blessure d’abandon qui s’est agrandi. Donc, merci de me remettre à jour que je ne signifie rien.

Qu’est-ce qu’il y a de mal à être résiliente, forte et d’avoir la capacité de se reconstruire rapidement?

De mon côté, je n’ai pas envie de faire ressortir ses défectuosités. Je l’ai déjà dit que je le trouvais  beau dans son imperfection, ses angoisses et sa petite réserve quand je suis en sa présence. Selon moi, il n’est pas « game » de se laisser porter par la vague sans trop se poser de questions. Je vais donc statuer que le commentaire était pour lui. Peux-tu juste apprécier et essayer de ne rien bousiller ou créer de malaise? Probablement un peu de ma faute, j’ai « caller » dès le début le sans filtre et la transparence 101.

Pi moi, ben je suis mauditement faite et dans ses moments-là, j’ai envie de faire un peu de sabotage. Un ancien système de protection qui revient occasionnellement à la charge. En plus de ma fermeture, c’est l’autre Stephanie qui ressort. Son job, faire de la destruction.

J’ai travaillé tellement fort pour ne pas retomber dans ce « patern ». Mais bon, il revient quelquefois. Le sabotage c’est bien subtil, un peu comme un « flirt » et le mien est toujours à deux volets. Premièrement, j’ai toujours mes petites insécurités de fille qui revient au galop dès que mon petit cœur fait trois tours. Comme si j’avais oublié tout le cheminement que j’avais fait jusqu’à maintenant. Je me remets en position d’infériorité. Franchement, je me suis pourtant promis que personne n’allait me faire sentir comme une personne moyenne. J’imagine que puisque j’en ai déjà pris conscience que le problème est pas mal en partie réglé. Je vais jeter ça entre les mains de ma psy afin d’approfondir tout ça. Deuxièmement, il y a le problème du câlinours phéromones. Je suis libre. Je me sens bien. J’ai repris conscience de mon pouvoir, mais j’ai peur de faire des conneries. Je suis quand même dans une relation exclusive même si l’on n’est rien. Honnêtement, même si rien signifie souvent enfantillage, insignifiant ou néant, je n’ai aucunement envie de saboter ce qui se passe avec l’Amireux, car je crois que j’ai quelque chose à apprendre à travers tout ça.

Faque, avant de tout saboter, je vais me fermer les yeux et rêvasser comme une ado qui « french » sur l’autoroute 30 comme s’il n’y avait pas de lendemain. Pi je vais m’en foutre. (Soupir)

mardi 6 avril 2021

Dans deux semaines, je vais être libéré d’une emprise qui a duré plus de dix ans…


 Je ne l’avais jamais réalisé ainsi. C’était chimique tellement qu’il pouvait être toxique. Et puis moi, amoureuse comme une désaxée, je me suis mis en second plan en m’oubliant moi-même en chemin. Ma vie c’était lui. Donc, l’expression populaire « l’amour rend aveugle » prend tout son sens ici.

La succession des événements, mon arrêt de travail et, appelons-le comme ça pour le moment, mon « amireux », j’ai l’impression qu’un gros poids de 220 livres vient de s’enlever de mes épaules.

Je « feel » tout en légèreté…

J’ai même commencé à marcher sur la pointe des pieds comme si j’étais une « mini »

Je ne l’avais jamais réalisé ainsi. Mon tête à tête imposé avec moi-même a été la plus belle rencontre que j’ai faite cette année. Une découverte extraordinaire. Pi je me dis : WOOOOOW quelle fille! Elle était où durant toutes ces années. Ça aurait été bien dommage que je n’aille pas à sa rencontre. Je l’aime ben elle.

Dans deux semaines, je vais être libéré d’une emprise qui a duré plus de dix ans et je vais être riche en argent et je ne réalise toujours pas. Qu’est-ce que je vais faire quand je vais être riche? C’est juste de l’argent après tout. Anyway, je suis déjà riche de toutes pi à chaque fois, j’ai une grosse émotion de fille qui monte pi je trouve ça beau.

Je « feel » tout en gratitude…

J’ai même commencé à trouver les signes que la vie m’envoyait sur mon chemin…

Je ne l’avais jamais réalisé avant. Je mange des chips en forme de cœur. Je vois des bonhommes sourire partout avec des messages porteurs d’espoir, d’amour et makenoize d’un artiste que j’ai découvert récemment. J’entends les oiseaux chantés et il me semble qu’il fait toujours soleil. Des petites choses que l’on prend bien souvent pour acquis, mais que lorsque l’on s’arrête un peu, le temps de l’instant présent, nous permet de comprendre que ces petites choses-là constituent le bonheur. En plus, il n’y a rien de banal là-dedans.

Je « feel » comme une gamine…

J’ai même commencé à comprendre que rien n’arrive pour rien…

Je ne l’avais jamais réalisé avant ma rencontre avec « l’amireux ». On nous répète souvent que les épreuves de la vie sont des cadeaux mal emballés. C’est toujours difficile de comprendre quand tu as l’impression d’être ensevelie dans ton sac à marde, quand tu le vis à ce moment-là. Il faut tomber, faut se relever, faut s’accrocher. Honnêtement, j’ai passé rapidement à travers la feuille de papier. Pi lui, mon « amireux », ne semble toujours pas comprendre comment j’ai pu faire. Simple, je me suis donné le droit d’arrêter, d’analyser le « fucking big picture », de prendre du recul, de comprendre certaines choses en chemin, d’accepter et de m’aimer. Si on me donnait le choix de changer quelques choses, je ne changerais absolument rien, même la maladie de mon père. J’ai beaucoup appris. J’ai surtout appris à vivre le moment présent, d’aimer sans fin les personnes spéciales qui m’entoure et de leur donner encore plus d’importance. Pour moi, c’est devenu plus qu’un essentiel. Pi je l’ai déjà dit, je suis déjà riche de toutes pi à chaque fois, j’ai une grosse émotion de fille qui monte pi je trouve ça beau.

Dans deux semaines, je vais être libéré d’une emprise qui a duré plus de dix ans…

Je « feel » comme si j’étais une adolescente…

J’ai même commencé à comprendre que, derrière ma succession de cadeaux mal emballés, il y avait une surprise…

Crisse que je l’ai répété en braillant la face sur la céramique de la cuisine : elle est où ma surprise? J’ai beaucoup de compassion et d’empathie pour la fille que j’étais il y a quelques semaines. Pi à un moment, tu vas bien et tu les vois les surprises. Je suis fucking bien entouré pi eux embellissent ma vie à toutes les minutes. Pi à un moment, tu as une surprise qui arrive « sortie d’nowhere un peu comme une fleur qui pousse dans l’ciment »[1] et ton petit cœur fait trois tours. Tsé, un gars qui trouve que les participes passés c’est sexy. Tsé, un gars qui essaie de te dire que tu es belle avec sensibilité. Tsé, un gars qui trouve ça cute que tu te comportes comme une gamine. Pi que même après avoir tombé parce que j’avais mal mis mes souliers, pi que même si j’ai saigné du nez, plugger un kleenex pour arrêter tout ça en essayant d’essayer de boire mon verre de vin, il a encore envie de me voir. Tsé, ce gars-là! Honnêtement, je n’ai jamais été aussi stimulé intellectuellement et en plus, il m’inspire dans ma créativité. Pi parce que tout ça continu de me surprendre, je me laisse aller sur la vague et je me sens bien.

Je « feel » comme si j’étais une « amireuse » aussi…

Pour l’instant, nous n’avons pas d’étiquette et c’est très bien ainsi. Deux êtres humains vivant des situations un peu similaire. Je chante. Je danse. Je souris des yeux. Il y a toujours un fond musical dans mes oreilles. Je me fous de demain. La vie n’attend pas et nous sommes aujourd’hui.

Dans deux semaines, je vais être libéré d’une emprise qui a duré plus de dix ans et je vais simplement vivre le moment présent.

 



[1] Les Cowboys fringants, Banlieue, Motel Capri, 1999, disque.