dimanche 24 janvier 2021

Je pensais que le jour où tu allais ressentir ma douleur, j’allais être « fucking » heureuse…

Je n’avais jamais vécu un état de choc comme celui-ci, sorte de crise. Aucun contrôle, tremblement, étourdissement, je ne voyais vraiment plus clair. Complètement ingérable, j’étais seule. Je n’avais pas dormi depuis 3 jours et à peine mangé quelques choses de consistant. J’étais faible et vulnérable. La seule chose qui me semblait évidente, c’est que je voulais mourir, que le fait d’en finir ferait beaucoup moins mal. J’ai même enligné les couteaux durant un instant. J’ai tout de même eu une pointe de décence et un minimum de force pour appeler mon père afin qu’il vienne me chercher. La vie est tout de même bien fait, j’avais rendez-vous chez ma thérapeute cette journée-là. Par chance, je ne sais vraiment pas où tout cela aurait pu mener si mon père ne serait pas venu me chercher. Maintenant, les couteaux sont bien cachés dans le fond d'un tiroir afin que je n’ai pas à affronter leurs regards.

Je me pose encore mille questions et je me demande réellement ce que la vie veut m’apprendre car elle est en train de m’effriter en chemin.

Je pensais que le jour où j’allais apprendre que tu souffrais, j’allais être « fucking » heureuse…

J’ai eu droit à l’effet contraire. Un beau recul de trois semaines en arrière la face sur la céramique de ma cuisine. Je ne pensais pas qu’il pouvait encore me rester des larmes. Je relis nos messages et je trouve cela pathétique : Deux êtres humains brisés, séparés à des endroits où ils ont été un jour ensemble heureux. Tant de rêves que nous devons mettre de côté et pire encore, simplement les oublier.

Un peu plus d’un mois est passé depuis mon arrêt de travail. Fallait je me repose…

À place, j’ai l’impression d’avoir vieilli de 4000 ans. Les journées se suivent et se ressemblent. Depuis quelque temps, je fais des drôles d’affaires. Clairement, je manque de focus et j’ai le TDAH dans le tapis. J’oublie pratiquement ce que je viens de faire. J’ai même failli mettre le feu à mon appartement. J’étais allé me couchant en oubliant toutes les chandelles allumées. Cette semaine, personne ne va venir me faire à manger. Ça tombe mal, pour une fois, j’ai faim. Je vais devoir me gérer. Bien honnêtement, rien de facile. J’ai recommencé à pleurer la journée que j’ai compris ta douleur. Maudite compassion, maudite empathie, maudite amour. Mon visage garde les marques creusées et me rappelle que je suis loin de m’être relevé et que le chemin semble encore trop long. Ce n’est pas la volonté qui manque, mais je n’y arrive toujours pas. Je vis ma vie par intérim depuis déjà plusieurs jours.

Je pensais que le jour où j’allais apprendre à vivre avec moi-même, j’allais être « fucking » heureuse…

Dans la journée, je réussis à fonctionner. J’essaie de prendre le temps de prendre du temps. C’est tellement long, mais j’y arrive. C’est souvent en soirée que tout se corse, un cocktail molotov d’émotions qui passe de la tristesse à la douleur ou de colère à l’incompréhension. Puis là, rien ne devient cohérent et je recherche une réaction. C’est là que je touche le fond. Honnêtement, aujourd’hui, je t’ai bloqué. Je ne peux plus de me faire mal comme ça. Il y a des limites à la flagellation et aussi je me répète que tout ça ne sert à rien. Je le sais très bien. Tu ne reviendras pas.

Je pensais que le jour où j’allais apprendre comment t’effacer, j’allais être « fucking » heureuse…

En me levant ce matin, j’ai décidé que s’en était assez. Je l’ai pas juste trouvé le bas fond. Je l’ai vécu solidement à ne plus me reconnaître. Il y a des limites à l’autodestruction. Ce que tu as appelé ton grand amour ne t’a pas respecté. Il a pensé simplement avec sa graine. Il ne s’excusera pas. Ben trop lâche pour affronter ton regard. Il n’est pas à la hauteur. Il a toujours pensé que me faire plaisir c’était vraiment difficile. Pourtant, je me contentais de bien peu : une bague en plastique, un gros poil de ses sourcils dans une carte, un petit message caché ( que je trouve encore et que je prends soin de bien rangé dans une boîte sur une tablette de ma garde-robe afin de ne plus les trouver) ou un petit bisou avant que tu partes travailler… Je n’avais pas besoin de plus. Je lui ai donné jusqu’à maintenant beaucoup trop d’importance. C’est à moi que je devrais penser, c’est pour moi que je devrais me faire du mauvais sang. Mes amis me le répètent. Je suis bien à la vieille de les croire.

Je pense au jour où je vais avoir oublié et je vais être "fucking" heureuse.

samedi 16 janvier 2021

Une autre lettre pour toi, j'espère, la dernière...

                                            

Je me sens un peu mieux depuis 2-3 jours. Je savais que j’avais un feu en dedans, mais là, il brûle en « crisse » Faut pas je me lâche, faut pas je me lâche. Quelle force, probablement ma plus grande qualité. Je sais quand je tombe, mais je sais vraiment quand il est temps de me relever. Ça dure jamais vraiment longtemps… Je ne me le permets pas… Je ne suis pas un déchet et j’ai encore de la considération pour moi. Je suis une belle personne qu’il faut découvrir. Quoique je sais que je vais avoir besoin de temps cette fois-ci. Beaucoup de temps…

Honnêtement, je me demande d’où elle vient cette force? Je dois bien être la seule à avoir été capable de se sortir d’une dépression avec angoisse et anxiété à 22 ans, sans parents, sans amis, sans antidépresseur, juste avec moi. C’est la première fois que j’ai reconnu ma force. J’en suis encore très fière aujourd’hui et elle m’aide à avancer tous les jours. Mais ça, tu ne l’as jamais vu.

Je suis sur la même soupe depuis deux jours. Une « patante » congelé que ma mère m'a gentiment amenée. En plus, c’est bon. C’est juste rendu plus long mangé maintenant. J’ai mal au cœur assez facilement. J’en mangerais encore, mais je préfère la garder en « backup » au cas où. Pi là, il y a un « dude » qui rêve juste de me faire à manger et j’ai peur de seulement être capable de prendre 2 bouchées. J’ai vraiment rien à luidire, j’essaie. Ça ben l’air que je suis intéressante quand même. Il y a vraiment juste toi qui ne le savais pas. En plus, j’ai vraiment l’impression qu’il n’est pas juste là pour mon beau derrière. Pi ça, malgré la victoire, ça me fait mal. Fait que, je vais continuer à prendre mes douches d’acide pour me nettoyer. Éliminer l’odeur qui reste sur mon corps et mes vêtements. C’est comme si je vivais dans un camp de concentration depuis quelques jours. Il y aura Stephanie avant et Stephanie après. J’ai tellement hâte que ses deux-là se croisent, car je crois qu’elles seront exceptionnelles.

Le pire, c’est que malgré tous les stimuli qui m’entourent, je m’ennuie. Il n’y avait rien de plus « fun », ma vie avec toi. Mais ça, il y avait juste moi qui le savais. J’ai la peau qui chauffe… en guise d’exorcise… de désintoxication… Faut que tu sortes de ma tête, faut que tu sortes de mon cœur, faut que tu sortes de ma peau. Mais, je ne sais pas quand je vais être capable d’y arriver. Même si je chante Noël en espagnol et que j’ai l’impression d’être en voyage, c’est pas assez… je pense à toi et je m’haïs. Au moins, je suis en voyage dans ma tête. Pendant qu’il me regarde frissonner, je n’arrive pas à le regarder dans les yeux. Je prends plaisir de ce qu’il me donne. Et ça, ça me change les idées.

Pi toi? Tellement de questions sans réponses…

Je fais juste t’imaginer avec la fille en plastique… Je me regarde dans le miroir. Qu’est-ce que tu me trouvais? je n’ai vraiment rien de comparable avec elle, elle est refaite de « A à Z ». Avec les faux cils qui ballotent pi toutes…Tout ce que nous haïssions… Pourtant, je t’ai souvent répété que c’était ton genre de fille… Tu me disais que non… Tu chialais quand je mettais du maquillage pour que tu me regardes… Qu’est-ce que je dois comprendre? Quand as-tu commencé à me mentir ?? Quand?

Le maudit miroir… Il est critique à 38 ans. « Anyway », il l’a toujours été. Pi l’autre « dude » me regarde et il se jette par terre. Je pense que je ne dois pas être si mal. Par contre, le foutu miroir me rappelle quand même tous les jours que je ne suis pas en plastique comme elle. Que je vieillis. Que c’est supposé être beau. Qu’est-ce que tu en penses maintenant?

En bonne maso, j’ai enregistré sa photo et ton beau message de patient en rut dans mes photos. C’est tout ce que j’ai à raconter, mais je ne lui dirais pas quand il me fera à manger. « Anyway », pour l’instant,  j’ai pas grand-chose d’autre à raconter. Comme une bonne vendeuse, c’est moi qui pose les questions…. Et il n’y a même pas de blanc… pi lui, il me regarde… Des filles comme  moi dans le catalogue humain, ça reste pas longtemps. Aussi, je ne cours pas plusieurs lapins à la fois, ce n'est pas moi. Je vais garder l’autre « dude » qui veut me faire manger pour ma survie. Tant qu’il me regarde avec intérêt, je vais le garder. Mais ça, toi tu y arrivais même plus.

Pi toi, tu ne voyais pas ce que j’essayais de te montrer? Que la vie était belle? Dans les chansons ou les films qui me faisaient vibrer…  Au lieu de tout ça, tu m’as fait à croire que je n’allais pas. Et je t’ai cru. Je te faisais tellement confiance, je t’aurais suivi partout…. Fallait juste être patient. Mais ça, c’est juste moi qui l’avais la patience.

Qu’est-ce que tu fais? C’est le « fucking » réveillon et je suis seule… Pi je m’ennuie. Ma douche d’acide m’a déjà fait oublier le bel après-midi que j’ai passé. J’en voulais plus parce que je veux tout oublier ce que je ne peux dire. Les voisins se sont calmé en haut. Je vais peut-être capable de dormir. Tsé l’appartement que tu haïssais… Ben je suis encore dedans… Pi je le haïs en « criss » depuis que tu n’es plus dedans…

Je suis contente de me voir fondre sur la balance. Tu sais, je me trouvais grosse… Je pense que tu le savais, je te le répétais tous les jours. Finalement, tu as choisi plus petite que moi, une fille en plastique, une fille qui est loin de me ressembler… Pourquoi tu voulais que je ne porte pas de maquillage? Que j’étais belle sans supposément? Que je n’avais  pas besoin d’artifices?

Fais-toi s’en pas! L’autre « dude » va me faire manger. Je ne devrais pas disparaitre. Réponds-moi donc pour mes questions sans réponses… Tout ce que je voulais c’est un au revoir en adulte civilisé. Une dernière soirée, sans amertume, comme dans le bon vieux temps. Parler, manger, mais surtout rire… Faire assemblant…. Pi t’effacé le lendemain… Mais juste une « crisse » de dernière soirée. Je ne demandais pas grand-chose, juste ça. Je l’ai même pas eu. Et j’essaiede ne pas regarder la porte… Je commence tranquillement à être capable. Je sais que tu es lâche et que tu ne veux pas affronter mon regard.

Pour une fois, je ne suis même pas soûl. J’ai envie de le vivre cul sec. Dans 20 minutes, je vais mourir… Je vais écrire un autre chapitre à mon histoire. Cette fois-ci la mienne. Je vais commencer à regarder ce que je veux, sans toi. Regarder de l’avant à ce qu’ils disent. Même s’il n’a rien à boire, je n’ai même pas succombé au vin « cheap » d’épicerie. Je veux être juste là, le vivre bien comme il le faut. Je suis assis à ta place. J’essaie de me rapproprier l’endroit…

Neuf minutes, je divague dans mes pensées… Tellement que j’arrive même à oublier le temps qu’il est. 12h01, j’ai traversé l’autre bord et je viens de recevoir ton message « cheap » en mangeant le restant de mon bel espagnol. « Bonne année Stephanie, j’te souhaite que 2021 soit clémente avec toi, que l’amour que tu as à donner te soit rendu au centuple. J’espère qu’un jour, on sera prêt pour passer une soirée ensemble entre amis. D’ici là, je t’embrasse. » J’ai eu la décence de corriger les fautes. Même son meilleur ami m’a envoyé un message plus profond. Pourtant, je n'avais pas bâti 10 ans de vie avec lui.

Merci, tu viens de me faire réaliser comment que je méritais mieux et que je t'avais donné beaucoup trop d'attention jusqu'à maintenant. En plus, aucune larme. Juste lucide… J’ai beau être seule, mais je ne suis pas entouré de mondes qui s’en foutent comme toi. Ma vie n’est pas vide, elle est bien remplie. J’essaie de me contrôler, c’est mon corps qui réagit, pas ma tête.

Et je me rappelle que ça fait deux fois que tu me répètes les mêmes conneries. Mais au final, tu changes pas. C’est toujours moi qui ai évolué. Tu tournes en rond depuis tellement longtemps. Je sais que c’est plus facile de jeter la faute sur les autres. Surtout, quand on n’est même pas « game » de s’affronter soit-même. Mais ça, maintenant t’appartient. Je suis déjà ailleurs et je ne l’avais pas encore réalisé.

J’enlève ce qu’il me reste de toi sur mon dos. De tout ce que tu m’as fait à croire depuis 10 ans. De la façon que tu regardais les autres filles quand j’étais à côté de toi et que je faisais semblant que je ne voyais rien. De toutes les fois que je t’ai attendu seule à la maison sans avertissement. Des fois où j’avais besoin de support, mais que je t’ai laissé parler. Je me déculpabilise du fait que toute notre vie tournait à l’entour de toi, même si c’est en quelque sortes de ma faute. Je ferme les yeux sur le projet d’avoir des enfants parce que tu ne seras pas dans le décor. Je mets à la poubelle ma responsabilité d’avoir baisser les bras depuis trois mois, car oui, c’est moi qui portait ce couple à bout de bras et je commençais à être fatigué. Je m’en veux un petit peu de t’avoir jeté dans la « gueule du diable » même si je savais ce qui s’en venait. Bref, je viens de m’enlever 10 ans de vie et pour une fois, je me sens soulager et un peu plus légère.

Je reprends la soupe que j’avais en « backup » et je réfléchis à tout ça. Alors, 2021… J’ai réussi à traverser l’autre bord. Une partie de moi est morte, mais l’autre n’a jamais été aussi en vie.

dimanche 10 janvier 2021

À toi l’enfant que je n’aurai jamais…

 


À toi que nous aurions fabriqué à deux avec amour…

Tu aurais été tellement beau, toi que je désirais tellement. Tu aurais eu probablement notre nez et ses beaux « freckles », mais aussi de merveilleux cheveux frisés. Des yeux bleu-vert et une peau douce et blanche comme le lait. Dans mon fantasme, tu sentais bon et je te serrais fort dans mes bras. Surtout, je ne voulais pas te lâcher et j’allais être là pour toi tous les jours de ta vie pi ça, ça me faisait sourire malgré la douleur. Tu étais beau, certainement la plus belle chose que nous aurions faite ensemble.

Ce qui est le pire, je te vois encore dans mes rêves. À la limite, je te « feel » des fois en dedans même si tu n’es pas là. Je veux juste te dire que pendant 3 ans, tu n’es jamais sortie de mes rêves. Je nous voyais tellement tous ensemble. « Us against the world » pi je trouve ça encore beau. Redéfinir le mot famille ensemble et être à notre façon… Comme nous savions si bien le faire.

Je veux juste te dire que même si des fois j’avais l’air de ne pas savoir ou de pas vouloir, je t’attendais réellement. J'avais tellement hâte de te rencontrer. Nous aurions appris ensemble. Je sais pertinemment qu’il n’y a aucun guide pour nous informer à comment devenir parent. Je t’ai voulu jusqu’au fond de mes entrailles et je ne pourrais t’expliquer la déception que je vivais en silence à tous les mois. Même pas capable d’en parler. Je gardais tout ça pour moi. La vie fait bien les choses, car aujourd’hui, je me console en me disant que c’est vraiment mieux ainsi.

Je n’ai jamais voulu avoir d’enfant. C’était un choix que j’avais fait assez jeune. Je dois être bien la seule petite fille qui n’avait pas une liste de noms et un enfant fictif comme futur. C’est, ce qui aurait été ton père, qui m’a fait germer l’idée et j’ai commencé à rêver en silence de cette belle utopie. J’en ai même frissonné la fois où il m’en a parlé et j’ai tout de suite su que c’était une bonne idée, même si je n’ai rien dit.

Ce dit père, je l’ai aimé en « crisse » comme une belle désaxée, des orteils jusqu’à la pointe de mes cheveux. Je l’aurais suivi jusqu’au bout du monde et tu aurais été avec nous. Une belle image qui fait très mal, car je dois faire une croix là-dessus. Ce qui est beau dans tout ça, c’est que malgré ses erreurs, je sais que tu l’aurais vraiment aimé. Je veux juste t’assuré qu’il est juste un peu perdu en ce moment, mais que je suis convaincu qu’il est bon. Il n’est juste pas habitué à gérer ses émotions comme la plupart des êtres humains. J’aurais aimé être là pour vous le montrer. Je suis encore en apprentissage là-dessus, mais nous aurions approfondi tout ça ensemble…

À toi l’enfant que je n’aurai jamais….

Je ne veux pas que tu penses que je te jette comme un vulgaire déchet. Je ne pourrais pas t’effacer du jour au lendemain. Tu as été un projet de plus de 3 ans. Je me rappellerai toujours la journée que nous avons fêté notre fertilité. Dans un restaurant trop cher et trop chic pour nous, mais on « fittait » en « criss » et c’était ça le plus important. Nous étions en train de te concrétiser et nous étions « fucking » beaux à voir. Un méchant beau souvenir que je vais garder précieusement.

Je n’ai aucun doute que nous aurions été des parents géniaux. Différents, mais extraordinaires… Je t’aurais fait découvrir la diversité, l’ouverture d’esprit et la chance de choisir qui tu veux devenir et ton père t’aurait donné sa fougue, sa témérité et une petite pointe charmante de son arrogance. Bien sûr, c’est moi qui t’aurais appris l’empathie et la patience, mais lui t’aurait fait découvrir de n’avoir peur de rien. La force, la persévérance et la rigueur seraient venues de moi et tu aurais tenu ton goût pour faire la fête de lui. « My god » quelle enfant tu aurais été. J’y pense et j’ai un petit pincement au cœur, même si c’est mieux comme ça.

À toi l’enfant que je n’aurai jamais….

À toi que nous aurions fabriqué à deux avec amour…

Quoique cela me fasse souffrir et que tu ne verras jamais le jour, je veux juste te dire que je ne vais pas t’oublier et que je vais toujours penser à toi. Tu vas rester avec moi, car tu fais partie de mes rêves impossibles. Pour l’instant, je dois me reconstruire et apprendre à vivre avec moi-même. Sache que je veux te garder dans une petite case de ma tête en guise de beau souvenir, même si tu ne verras jamais le jour, parce que oui, je te désirais réellement avec lui.

mercredi 6 janvier 2021

Demain, je vais avoir officiellement 38 ans...

J’avais oublié…

Mais quel jour sommes-nous ??

Dans quelle direction je m’en vais??? 

Qu’est-ce que je veux??? 

Par où je dois commencer ??? 

Je suis réellement perdue… Mais je suis encore là!

Mon père vient de sortir de l’hôpital. Il ne voulait pas me le dire. 

Il va bien? Je ne peux rien dire… J’en sais rien… Il ne dit rien de concret. Les médecins vont rapprocher ses traitements. Je pense que ce n’est pas bon signe. Son temps s’achève parmi nous. Je le vois, je le sais. Papa, pas maintenant, je ne pourrais pas. Je sais que c’est égoïste, mais je ne suis pas prête. J'avais envie de te le dire, car tu as quand même fait partie de ma vie durant 10 ans.

« Ton père est seul? Tu vas le rejoindre? »

« Tu étais où cette année? Les gens meurent seuls, les femmes accouchent seules. Il ne fallait pas faire le « party ». Tsé, il fallait rester dans sa bulle… Tu n’as jamais rien écouté et là, la fille en plastique est arrivée…tu ne comprends rien… Oui, il est seul. »

2020, qu’est-ce que tu veux m’apprendre? J’attends encore les réponses. 

Demain, c’est ma fête. Je vais avoir officiellement 38 ans… Je ne sais pas ce que je veux… Je ne sais pas ce que je vais être demain… Je ne sais pas ce que je vais devenir… et je ne sais pas où tu seras. 

Le pire temps des fêtes « ever ». Je n'ai aucune conscience du temps qui passe. Noël est finalement passé. Moi aussi, j’étais seule, j’ai dérapé. Je vais finir par me réveiller. Je me relève tranquillement. Tout va trop vite...  

Mais quel jour sommes-nous? Quelle est l’importance de le savoir lorsque tu planes dans un mauvais rêve depuis trop longtemps…. J’ai l’impression que cela fait un siècle, mais il y a à peine quelques jours seulement…

Ma créativité va et vient. Une journée je me sens moi, une autre je suis elle ou je suis l’autre...

Aujourd’hui, c’était moi. De retour dans mon corps. Je réalise que demain, c’est ma fête et que je ne dors toujours pas, qu’il est tôt pour aller se coucher, que c’est là l’évidence. Je ne sais même plus si j’ai mal. Je ne sens rien depuis que tu es allé à l’hôpital. Tu étais seul, j’ai eu peur. Je suis gelée. J’attends…

Ce qui est bien de ne rien sentir, c’est que la douleur c’est tout à coup envolée. Je suis là de corps et d’esprit mais aucun ressenti. J’ai l’air de moi, mais ce n’est qu’une entité qui me représente avec un peu de ma personnalité. J’ai pu m’aventurer ailleurs. L’autre s’en foutait. Elle voulait être dans le plaisir et elle avait le droit de vouloir tout effacer. C’est elle qui m’a aidé…

Fallait j’oublie… je me suis arrangé pour… ta version 2.0… Qu’est-ce que tu veux que je lui raconte? J’ai rien n’a dire. J’ai misé sur mon enveloppe. Je ne savais pas que quelqu’un pouvait encore me regarder de même. Je l’ai pris. Je ne l’ai jamais regardé dans les yeux. Ça m’a fait du bien. C’était parfait, mais c’était bizarre… Il voulait rester et je lui ai montré la porte. Il te ressemble, mais en plus vieux et en plus exotique. Mais pas la même grandeur, pas le même parfum.

Il fallait que je prenne une douche, enlever cette odeur qui n’était pas la tienne. 

Tout de même, qu’il est bon de plaire encore… Mais ce parfum, je ne pouvais pas. Fallait que j’enlève tout et que je le jette par terre. Ma chambre sent quelque chose de complètement différent et je ne sais pas si cela m’écœure ou m’aide à passer à autre chose.

Une douche d’acide svp. Enlevé cette peau qui n’est plus mienne.  Je « shake » de plus bel, telle une désintoxication. Il faut que tu sortes de ma peau. C’est toi que je veux et je me trouve pathétique. 

Vas-t’en!!! Je ne veux plus rien de toi. Tout m’écœure, tu m’écœures. Et tout ça, ce n’est pas de ma faute. 

Sort!!!

Demain, je vais avoir officiellement 38 ans et je n’ai rien à fêter à part ma vie passée, celle que je trouvais belle, notre vie. Je continue de me trouver pathétique, même si je sais que tout ça va finir par passer. Mes amis sont plus qu’exceptionnels et honnêtement, c’est ce qui me touche le plus. Je pleure de gratitude quoique je ne suis déjà plus la saveur du mois pour certains.  Demain, ils vont me gérer parce qu’eux, ils m’aiment…. Et veulent me voir heureuse… Pendant que j’attends ma douche d’acide et que j’ai envie de muer.

Je haïs mes voisins de me réveiller chaque nuit, encore plus depuis que c’est mon anniversaire. J’ai froid… J’ai le goût d’aller le dire ma façon de penser. Ils ont changé de fuseau horaire depuis quelques jours. Ironie du sort, pendant que moi, je recommençais à dormir. 

Faudrait je mange...

Peut-être finalement que je devrais les remercier? J’ai déjà éliminé 5 kilos de mon ancienne vie. Je voulais maigrir cette année, il y a au moins ça de bon.

Je grelotte comme s’il faisait -35 et je repense à ce que j’ai fait aujourd’hui pour m’évader… Maintenant, c’est ma fête et je festoie avec le restant de vin rouge que l’autre « dude » avait apporté. J’ai froid, mais j’ai les oreilles qui chauffent. Je suis seule avec moi-même pour mon anniversaire avec en « background » ma « playlist » de fille qui vient de ce fait « domper ». Ma soupe est déjà froide et me roule dans la bouche. J’allais bien depuis deux jours….

Malgré tout, je suis encore là, je le sens. J’ai beau être moi, elle ou l’autre, mais c’est encore moi. Ce soir, le fond de la bouteille ne m’intéresse pas, car je dois me reprendre en main. Être douce avec moi-même afin de gravir cette montagne. Je pense que je vais aller me recoucher.

Ce soir, c’est ma fête... Je repense à ce que j’ai fait aujourd’hui pour m’évader et je me sens un peu libéré…

vendredi 1 janvier 2021

Aujourd’hui, j’ai croisé un père Noël…

Aujourd’hui, j’ai croisé un père Noël…

Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai eu un fou rire de même. C’est quand même fou de voir dans ses moments de solitude que nous vivons tous en ce moment, comment nous avons la force de se rassembler. Même si c’était gris aujourd’hui, j’ai vu un peu de soleil. Merci Père Noël.

J’ai pensé à toi toute la journée…

Je t’ai attendu toute la journée en me disant : il va bien finir par débarqué.

Il n’y a pas juste moi ici qui peux souffrir de même.

Il va bien penser à moi, il va vouloir être avec moi. Je l’ai tu assez regarder la porte.

Je me suis fait ça comme une grande fille. Père Noël, pourquoi tu n’es pas venu cogner à ma porte que je puisse rire une autre fois? Tsé le Noël joyeux comme dans les films.

Ce matin, les 72 appels de « Joyeux Noël » avec en « background » les « tunes » qui vont avec. Je n'avais vraiment pas la force. Il n’était pas loin. Je voulais me sauver l’autre bord du pont. Aucun focus sur la route, je le cherchais. Tout le monde conduit une « ! »/$%?& » de Honda grise papi. C’est là que je t’ai vu Père Noël dans ton « char » et ton beau « suit » rouge.

Je suis reparti de chez mon père ce matin avec le strict nécessaire pour ma survie : Des essuie-tout, de la soupe pi le vin que personne voulait.  J’allais pouvoir vivre. Je n’ai plus de pâte à dents. J’ai pas été « game » de demander. Ma mère est venue aussi me voir en essayant de se mettre une face de fête, même si je sais qu’elle partage ma peine, même si je ne suis pas là. Maudit que je les aime ses deux-là. Merci Père Noël de me les avoir donnés. J’ai beau souffrir, mais je suis vraiment bercé d’amour.

Père Noël, je ne suis pas très fière de ce que j’ai fait ce soir. J’ai tout fait pour rester seule. Ma faute. Et là, je m’en veux d’être une « fucking » humaine. Une humaine brisée avec un paquet d’émotions et de sentiments qui vont s’en dessus-dessous. Je l’ai tu assez regarder la porte. C’est là que la dérape a commencé. J’avais son attention… J’en voulais plus… J’ai même pas besoin de l’écrire. Je me suis étendu par terre. Et là, ma petite voix ma dit : Va donc te coucher Stef. J’ai suivi son conseil. Merci Père Noël de faire qu'elle ne me lâche pas.

Mais, l’histoire se répète, je me suis réveillé en sursaut en plein milieu de la nuit. Pi là, en essayant de manger la soupe poulet et nouille que j’ai même pas été « game » de me faire, qui faisait partie du « kit » de survie, je me suis rappelé ce que j’avais fait. Malgré l’heure, j’ai encore du monde qui veut savoir si je tiens le coup.. Fait que je l’ai encore effacé. Sauf que son numéro, je le connais par cœur. Ma faute.

Mes écouteurs dans les oreilles pour ne pas répandre ma douleur. Un instant de folie, je danse dans ma cuisine. Euphorie du moment. C’est ça être une fille. Noël est fini. Je l’ai tu assez regarder la porte. Merci Père Noël. Je suis encore là, je pense à toi et j’ai envie de rire. Je suis encore là et j’ai le goût de voir le lever du soleil, car je vais me sentir comme lui, renaître après avoir tombé.

Père Noël, je vais continuer de danser. Je suis encore là. Je le sens en dedans. Je ne me lâcherais pas. Ça sera peut-être pas pour toute suite, pour toujours, mais..

Maintenant, Père Noël, comment te dire merci? Je sais très bien que ce n’est pas juste à moi que tu as fait du bien aujourd’hui.