samedi 16 janvier 2021

Une autre lettre pour toi, j'espère, la dernière...

                                            

Je me sens un peu mieux depuis 2-3 jours. Je savais que j’avais un feu en dedans, mais là, il brûle en « crisse » Faut pas je me lâche, faut pas je me lâche. Quelle force, probablement ma plus grande qualité. Je sais quand je tombe, mais je sais vraiment quand il est temps de me relever. Ça dure jamais vraiment longtemps… Je ne me le permets pas… Je ne suis pas un déchet et j’ai encore de la considération pour moi. Je suis une belle personne qu’il faut découvrir. Quoique je sais que je vais avoir besoin de temps cette fois-ci. Beaucoup de temps…

Honnêtement, je me demande d’où elle vient cette force? Je dois bien être la seule à avoir été capable de se sortir d’une dépression avec angoisse et anxiété à 22 ans, sans parents, sans amis, sans antidépresseur, juste avec moi. C’est la première fois que j’ai reconnu ma force. J’en suis encore très fière aujourd’hui et elle m’aide à avancer tous les jours. Mais ça, tu ne l’as jamais vu.

Je suis sur la même soupe depuis deux jours. Une « patante » congelé que ma mère m'a gentiment amenée. En plus, c’est bon. C’est juste rendu plus long mangé maintenant. J’ai mal au cœur assez facilement. J’en mangerais encore, mais je préfère la garder en « backup » au cas où. Pi là, il y a un « dude » qui rêve juste de me faire à manger et j’ai peur de seulement être capable de prendre 2 bouchées. J’ai vraiment rien à luidire, j’essaie. Ça ben l’air que je suis intéressante quand même. Il y a vraiment juste toi qui ne le savais pas. En plus, j’ai vraiment l’impression qu’il n’est pas juste là pour mon beau derrière. Pi ça, malgré la victoire, ça me fait mal. Fait que, je vais continuer à prendre mes douches d’acide pour me nettoyer. Éliminer l’odeur qui reste sur mon corps et mes vêtements. C’est comme si je vivais dans un camp de concentration depuis quelques jours. Il y aura Stephanie avant et Stephanie après. J’ai tellement hâte que ses deux-là se croisent, car je crois qu’elles seront exceptionnelles.

Le pire, c’est que malgré tous les stimuli qui m’entourent, je m’ennuie. Il n’y avait rien de plus « fun », ma vie avec toi. Mais ça, il y avait juste moi qui le savais. J’ai la peau qui chauffe… en guise d’exorcise… de désintoxication… Faut que tu sortes de ma tête, faut que tu sortes de mon cœur, faut que tu sortes de ma peau. Mais, je ne sais pas quand je vais être capable d’y arriver. Même si je chante Noël en espagnol et que j’ai l’impression d’être en voyage, c’est pas assez… je pense à toi et je m’haïs. Au moins, je suis en voyage dans ma tête. Pendant qu’il me regarde frissonner, je n’arrive pas à le regarder dans les yeux. Je prends plaisir de ce qu’il me donne. Et ça, ça me change les idées.

Pi toi? Tellement de questions sans réponses…

Je fais juste t’imaginer avec la fille en plastique… Je me regarde dans le miroir. Qu’est-ce que tu me trouvais? je n’ai vraiment rien de comparable avec elle, elle est refaite de « A à Z ». Avec les faux cils qui ballotent pi toutes…Tout ce que nous haïssions… Pourtant, je t’ai souvent répété que c’était ton genre de fille… Tu me disais que non… Tu chialais quand je mettais du maquillage pour que tu me regardes… Qu’est-ce que je dois comprendre? Quand as-tu commencé à me mentir ?? Quand?

Le maudit miroir… Il est critique à 38 ans. « Anyway », il l’a toujours été. Pi l’autre « dude » me regarde et il se jette par terre. Je pense que je ne dois pas être si mal. Par contre, le foutu miroir me rappelle quand même tous les jours que je ne suis pas en plastique comme elle. Que je vieillis. Que c’est supposé être beau. Qu’est-ce que tu en penses maintenant?

En bonne maso, j’ai enregistré sa photo et ton beau message de patient en rut dans mes photos. C’est tout ce que j’ai à raconter, mais je ne lui dirais pas quand il me fera à manger. « Anyway », pour l’instant,  j’ai pas grand-chose d’autre à raconter. Comme une bonne vendeuse, c’est moi qui pose les questions…. Et il n’y a même pas de blanc… pi lui, il me regarde… Des filles comme  moi dans le catalogue humain, ça reste pas longtemps. Aussi, je ne cours pas plusieurs lapins à la fois, ce n'est pas moi. Je vais garder l’autre « dude » qui veut me faire manger pour ma survie. Tant qu’il me regarde avec intérêt, je vais le garder. Mais ça, toi tu y arrivais même plus.

Pi toi, tu ne voyais pas ce que j’essayais de te montrer? Que la vie était belle? Dans les chansons ou les films qui me faisaient vibrer…  Au lieu de tout ça, tu m’as fait à croire que je n’allais pas. Et je t’ai cru. Je te faisais tellement confiance, je t’aurais suivi partout…. Fallait juste être patient. Mais ça, c’est juste moi qui l’avais la patience.

Qu’est-ce que tu fais? C’est le « fucking » réveillon et je suis seule… Pi je m’ennuie. Ma douche d’acide m’a déjà fait oublier le bel après-midi que j’ai passé. J’en voulais plus parce que je veux tout oublier ce que je ne peux dire. Les voisins se sont calmé en haut. Je vais peut-être capable de dormir. Tsé l’appartement que tu haïssais… Ben je suis encore dedans… Pi je le haïs en « criss » depuis que tu n’es plus dedans…

Je suis contente de me voir fondre sur la balance. Tu sais, je me trouvais grosse… Je pense que tu le savais, je te le répétais tous les jours. Finalement, tu as choisi plus petite que moi, une fille en plastique, une fille qui est loin de me ressembler… Pourquoi tu voulais que je ne porte pas de maquillage? Que j’étais belle sans supposément? Que je n’avais  pas besoin d’artifices?

Fais-toi s’en pas! L’autre « dude » va me faire manger. Je ne devrais pas disparaitre. Réponds-moi donc pour mes questions sans réponses… Tout ce que je voulais c’est un au revoir en adulte civilisé. Une dernière soirée, sans amertume, comme dans le bon vieux temps. Parler, manger, mais surtout rire… Faire assemblant…. Pi t’effacé le lendemain… Mais juste une « crisse » de dernière soirée. Je ne demandais pas grand-chose, juste ça. Je l’ai même pas eu. Et j’essaiede ne pas regarder la porte… Je commence tranquillement à être capable. Je sais que tu es lâche et que tu ne veux pas affronter mon regard.

Pour une fois, je ne suis même pas soûl. J’ai envie de le vivre cul sec. Dans 20 minutes, je vais mourir… Je vais écrire un autre chapitre à mon histoire. Cette fois-ci la mienne. Je vais commencer à regarder ce que je veux, sans toi. Regarder de l’avant à ce qu’ils disent. Même s’il n’a rien à boire, je n’ai même pas succombé au vin « cheap » d’épicerie. Je veux être juste là, le vivre bien comme il le faut. Je suis assis à ta place. J’essaie de me rapproprier l’endroit…

Neuf minutes, je divague dans mes pensées… Tellement que j’arrive même à oublier le temps qu’il est. 12h01, j’ai traversé l’autre bord et je viens de recevoir ton message « cheap » en mangeant le restant de mon bel espagnol. « Bonne année Stephanie, j’te souhaite que 2021 soit clémente avec toi, que l’amour que tu as à donner te soit rendu au centuple. J’espère qu’un jour, on sera prêt pour passer une soirée ensemble entre amis. D’ici là, je t’embrasse. » J’ai eu la décence de corriger les fautes. Même son meilleur ami m’a envoyé un message plus profond. Pourtant, je n'avais pas bâti 10 ans de vie avec lui.

Merci, tu viens de me faire réaliser comment que je méritais mieux et que je t'avais donné beaucoup trop d'attention jusqu'à maintenant. En plus, aucune larme. Juste lucide… J’ai beau être seule, mais je ne suis pas entouré de mondes qui s’en foutent comme toi. Ma vie n’est pas vide, elle est bien remplie. J’essaie de me contrôler, c’est mon corps qui réagit, pas ma tête.

Et je me rappelle que ça fait deux fois que tu me répètes les mêmes conneries. Mais au final, tu changes pas. C’est toujours moi qui ai évolué. Tu tournes en rond depuis tellement longtemps. Je sais que c’est plus facile de jeter la faute sur les autres. Surtout, quand on n’est même pas « game » de s’affronter soit-même. Mais ça, maintenant t’appartient. Je suis déjà ailleurs et je ne l’avais pas encore réalisé.

J’enlève ce qu’il me reste de toi sur mon dos. De tout ce que tu m’as fait à croire depuis 10 ans. De la façon que tu regardais les autres filles quand j’étais à côté de toi et que je faisais semblant que je ne voyais rien. De toutes les fois que je t’ai attendu seule à la maison sans avertissement. Des fois où j’avais besoin de support, mais que je t’ai laissé parler. Je me déculpabilise du fait que toute notre vie tournait à l’entour de toi, même si c’est en quelque sortes de ma faute. Je ferme les yeux sur le projet d’avoir des enfants parce que tu ne seras pas dans le décor. Je mets à la poubelle ma responsabilité d’avoir baisser les bras depuis trois mois, car oui, c’est moi qui portait ce couple à bout de bras et je commençais à être fatigué. Je m’en veux un petit peu de t’avoir jeté dans la « gueule du diable » même si je savais ce qui s’en venait. Bref, je viens de m’enlever 10 ans de vie et pour une fois, je me sens soulager et un peu plus légère.

Je reprends la soupe que j’avais en « backup » et je réfléchis à tout ça. Alors, 2021… J’ai réussi à traverser l’autre bord. Une partie de moi est morte, mais l’autre n’a jamais été aussi en vie.

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