lundi 22 février 2021

Le Karma du « Blendeur »


Ces derniers jours, mes organes reproducteurs sont en « criss ». Mes ovaires pincent, mon utérus veut sortir et puis moi, je n’ai qu’une envie, me recoudre le vagin.

J’apprécie de plus en plus mes moments de solitude. J’ai finalement amorcé mon tête à tête avec moi-même. Non seulement m’habiller est rendu une tâche si simple, mais je peux aussi maintenant mettre les couteaux dans le lave-vaisselle sans que personne ne vienne me chicaner. J’la comprend Céline quand elle a dit : « C’est moué l’boss ».

Fait que vu que « C’est moué l’boss », j’ai mis mon système génital en pause, déjà blasé d’apprendre l’espagnol. Il est super gentil, fait de la bouffe de façon incroyable, mais j’ai eu le malheur de « frencher ». L’affaire, je n’ai jamais vraiment eu envie d’être en couple. Les enfants, la maison et les deux « chars » ce n’étaient pas pour moi. Fortuitement, à chaque fois que je « french », le « dude » reste. Comme je suis nouvellement sur le marché et que je suis encore un peu brisé, loin de moi la volonté d’avoir quelqu’un de « scotcher ».

L’histoire, c’est que j’ai un très mauvais karma avec les « blendeur ». Il fut un temps où j’en brulais un à tous les trois mois. Pourtant, il me semble que j’avais bien compris le mode d’emploi, que c’était simple, puisqu’il n’avait que quelques boutons. J’ai réussi à faire surchauffer des moteurs, démolir des lames et « fucker » l’étanchéité. Ma mère a voulu régler la situation en m’achetant un Ninja. Nous l’avons échangé deux fois en disant qu’il y avait un défaut technique et que j’étais encore sur la garantie. Mon dernier, le contenant a craqué. Alors, ça ben l’air que ce n’est pas pour moi un « blendeur ».

Comme je n’ai pas grand-chose à dire en ce moment, j’ai raconté ma cocasse anecdote à mon espagnol en lui montrant, qu’effectivement, il est bel et bien craqué. Entre deux verres de vin, c’est toujours très drôle. C’est fou comment les gens semblent étonnés par mon accomplissement. C’est simplement mon karma qui me suit.

J’avais besoin d’une petite pause. Le « dude » est vraiment gentil, fait de la bouffe comme un dieu et il est super attentionné, mais j’ai eu le malheur de le « frencher ». Pire, il remplit mon frigo avec des plats déjà tout faits, m’écrit en émoticônes et m’envoie une cinquantaine de photos par jour le mettant en vedette dans sa propre journée. Mais pire, il m’a acheté un « blendeur » pi même pas « cheap », un Ninja.

Même si je lui ai fait comprendre que c’était beaucoup trop, il n’a rien voulu entendre. Trop intense pour ce que je pouvais offrir en ce moment. En conséquence, j’ai commencé à prendre mes distances et mon système génital s’est mis en grève. Pourtant, je ne lui avais rien promis et je lui avais dit que je n’étais pas dans la meilleure période de ma vie. Ma situation de fille brisée avait le dos assez large. Je n’avais surtout rien dit de plus et il n’avait pas cherché à savoir. Maudit « french » et maudit karma de « blendeur »

J’ai espacé mes réponses et mes interactions. Par contre, mon téléphone me rappelait toujours qu’il existait :

-          Je me sens seul!

-          ?

-          Mi amor, siempre pienso en ti. Soy tan bueno contigo y mi corazón está feliz. Ce que je ressens pour toi ne changera pas.

J’ai donc rangé mon nouveau « blendeur » dans une armoire de la cuisine après l’avoir volontairement laissé dans sa boîte quelques jours. J’allais tracer l’évidence, son karma était déjà destiné et j’étais consciente qu’il était déterminé par la totalité de mes actions. Mes ovaires pincent, mon utérus veut sortir et puis moi, je n’ai qu’une envie, me recoudre le vagin. Mes organes reproducteurs sont en « criss »

lundi 15 février 2021

Une lobotomie par ici.

 




Bon, c’est bien beau la vie en monochrome de gris, j’ai comme une soudaine envie de changements. C’est bien beau de « runer » deux kits, mais là je pense que j’ai fait le tour. J’ai envie d’un nouveau départ…

Ce qui arrive avec les « fresh start » c’est qu’on ne sait pas toujours par où commencer. Je regarde les dizaines de « to do list » qui trainent dans mon appartement. J’en ai littéralement partout. Je dors même avec des cahiers de notes au cas où. Le problème c’est que je dois décortiquer mes listes parce qu’il y a pleins de gribouillis et des notes qui m’inspirent pour mes prochains textes. C’est toujours dans ses moments-là que tu pognes un deux minutes et que la procrastination te prend par la main…

J’ai fini devant mon téléphone. 150$ de linges mous plus loin, toujours dans les mêmes tons, j’avais fait ma folie, j’avais eu mon « fix » et je me sentais bien. Exactement le sentiment que je recherchais d’une nouveauté qui allait arriver bientôt. En plus, ça va aider à parfaire mon nouveau personnage, Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en criss » dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en soulier blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, je m’aime. D’ailleurs, cette année, avant la découverte du patient en rut, j’avais appris les vrais fondements du mot gratitude et j’avais constaté que je pouvais m’aimer. Ça faisait monter en moi une émotion vive à chaque coup pi je trouvais ça « kétaine » Wow, que j’étais chanceuse d’avoir une si belle vie : des amis extraordinaires qui me font découvrir à chaque jour, une famille incroyable avec qui je suis très proche et un « chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». C’est certain qu’il y avait bien plus que ça … J’en aurais encore pour plus de quatre pages. Fallait que je retourne à ma « to do list » C’était ça le plan initial avant que madame procrastination se « match » avec TDAH.

En fait, je sais très bien ce que j’avais en priorité sur ma liste. Après avoir vidé mon appartement de ses affaires, rangé les restants de cette vie sur la plus haute tablette de ma garde-robe, nettoyer ma demeure de long en large, me réapproprier les lieux, vidé et vendre mon chalet, je n’en pouvais plus que mon téléphone me renvoie toujours nos deux grosses faces heureuses dans un contexte du passé. Ça me ramenait au petit bateau perdu que je suis. Je ne veux plus être le naufragé à la dérive…

Opération disque dure : Je transfère tout et repart mon téléphone à zéro. J’appelle le dossier une autre vie. Je ne les regarderai probablement jamais jusqu’au prochain ménage de mon disque dure. Quel exutoire!

Le seul hic, il a quand même fallu que je les regarde en partie les maudites photos. Les petites bulles festives d’occasion m’étaient un peu montées à la tête. J’allais dormir là-dessus le temps que l’opération des 2347 photos soit complétée.

Au petit matin, la procrastination était partie, l’opération complétée et la lucidité revenue. Je fais un dernier « scroll » de cette belle vie que je vivais et que plusieurs enviaient. Vous étiez nos « prefs » qu’on jalousait en secret à ce qu’il disait…

Je n’ai pas pu me retenir, je l’ai texté. Au moins un texto du matin et non un « drunk » texto de fin de soirée.

-          Je fais le ménage de nos photos et je n’en reviens toujours pas comment tu as pu cracher là-dessus.

Pas réponse… Je comprends… En fait, je n’en aurais pas de réponse à mes questions et c’est bien ainsi. Je réembarque dans mon petit bateau perdu qui dérive.

Ça lui aura pris la journée avant de me donner une suite. J’imagine qu’il devait la construire et la déconstruire dans sa tête.

-         J’ai pas envie d’entretenir ce genre de discussion là, mais moi, je n’effacerais pas la vie que nous avons eue ensemble. Tu vas toujours faire partie intégrante de ma vie malgré tout. Si toi ton remède c’est la lobotomie, ça t’appartient. Je garde un très beau souvenir de notre vie commune et même si j’ai fait des choix douteux, je ne « deleaterai » pas ce que nous avons été. J’te souhaite d’avoir trouvé du réconfort dans cette action. Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. À chacun son remède « I guess ».

Encore une fois, J’ai pris soin de corriger les fautes. Je n’ai jamais vécu autant de colère en un seul moment. Assez violent comme réaction.

« Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. » Pi toi, tu penses pas que tu m’as pas blessé? Tu m’as démoli au moment de ma vie où j’en avais le plus besoin de support… Tu m’as convaincu que de faire une famille avec moi serait « us against the world » Tu m’as laissé prendre des traitements hormonaux pendant que tu baisais une fille en plastique. Pour une personne qui disait m’aimer, sais- tu qu’est-ce que ça fait des traitements hormonaux ??? Ça « fuck » un système en T« /$%?&*.   Tu joues encore à la victime c’est toxique en « criss ». Tu es tellement toxique que tu en ai chimique. Malgré la féroce agressivité que je ressens et que je vais délivrer dans un très long « workout », je me sens sereine.

Ironiquement, aujourd’hui, j’ai encore plus de gratitude malgré les coups durs et je m’aime encore plus d’être capable de me donner de la douceur, de m’écouter et de me guérir. Pour les mêmes raisons, exit : « chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». Par contre, j’aimerais lui dire quand même merci. Ok, merci pour la belle vie que nous avons eue, mais surtout merci de comment je me sens présentement. Cela peut sembler un cheminement court pour certain, mais la succession de son œuvre m’a fait comprendre ce que je ne voulais pas, mais surtout que je méritais mieux. Des réponses comme celle-là, je vais la mettre sur le bateau qui n’est plus le mien et je vais le pousser à la dérive.

Le voilà mon nouveau départ. Une lobotomie par ici? Non, car je n’ai pas de trouble psychiatrique. Je suis seulement un nouveau personnage plus lucide : Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en criss » dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en soulier blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, embrassé par la gratitude, je m’aime.





dimanche 7 février 2021

Ma vie en monochrome de gris.

« Il faut que j’écrive. J’écris parce que je ne sais pas quoi faire d’autre. J’écris parce que c’est mon seul talent. Il est impératif que je ponde une suite de mots fascinants au sein d’une structure formidablement singulière (…) Sinon, ma vie pourrait tout aussi bien s’arrêter ici. Sinon, je ne sers à rien. Sinon, je ne suis rien. »[1]

Toujours dans l’optique de réécrire le film de ma vie, j’arrive à me gérer depuis quelques jours. J’ai recommencé l’entrainement et j’ai une alimentation quasi normal composée de soupe Gatuso et de soupe Lipton. Je travaille mon apport en sodium. Je « run » deux « kit » de mou, un noir et l’autre en monochrome de gris. Je prends bien soin de les laver régulièrement et comme ça, j’ai juste à les alterner. Wow! Qui m’avait dit que la vie de célibataire pouvait être si simple.

Je passe beaucoup de temps avec une amie que j’avais perdue de vue, mais qui habite maintenant dans mon quartier, MC. Elle est super-rafraichissante et « bubbly ». Elle m’apprend les bases du célibat à l’air de 2021. Déjà que j’en avais manqué un bout, en pleine pandémie on en reparlera. Pour revenir à MC, elle m’aide à passer à autre chose, mais surtout, elle m’aide à penser à autre chose. Pi des fois, on boit un peu de gin tonic assis sur le tapis du salon. Pi des fois, on boit un peu trop de vin et on va se coucher à 19 heure. C’est parfait ainsi.

Je me suis encore réveillé en pleine nuit hier. J’ai hésité à reprendre du vin rouge. Je me suis dit : « ça fait un mois… st’assez… » Faque je suis allé cacher le vignier de rouge afin que j’oublie que cette possibilité existe. Un beau 4 litres cuvée spéciale qui se boit tout seul et qui ne donne pas mal à la tête que mon ami Dom a laissée ici. On passe maintenant aux tisanes relaxantes. Je ne pense pas que la tisane relaxante fait radoter, en tout cas je l’espère. Je suis pas mal tanné de me poser les même questions en boucle:

Est-ce que je le connaissais vraiment?

Est-ce qu’il m’aimait?

Est-ce qu’il ne m’aime plus?

Du cul, c’est du cul… qu’est-ce qu’il lui a traversé l’esprit?

Est-ce qu’il regrette?

Pourquoi les traitements hormonaux?

Pourquoi il ne m’en a pas parlé avant?

Quand est-ce qu’il va revenir?

C’était quoi ses 10 ans là?

Pi il est pas mal temps que je le vide mon sac à marde comme il le faut, pas juste en surface. Fait que je vais prendre congé du vin jusqu’au prochain « party » et je vais boire des eaux calmantes pour me relaxer les méninges. Sage décision de ma part.

J’apprends encore l’espagnol à l’occasion. J’ai mis un frein là-dessus parce qu’il est vraiment trop gentil et clairement, je ne suis pas prête à m’investir dans rien. Je lui ai fait croire que j’avais la grippe. J’ai aussi envie d’avoir quelques choses à lui dire la prochaine fois que je vais le revoir. J’ai encore de la difficulté à me lever le matin car il n’y a aucun sens à ma vie et que j’ai le TDAH dans le tapis. J’ai encore perdu mes gants pour la Xiem fois et je dois faire comprendre que pour moi c’est réellement essentiel en montrant mes mains mauves. Donc, retourner au travail n’est toujours pas une option considérable. Je veux me donner la chance d’exister, de laisser la poussière retombée et de me retrouver pour une fois en tête à tête avec moi-même. Je le sais que ça s’en vient.

Alors, je ressors mon « kit » de monochrome de gris en me prenant pour une milléniale de 38 ans avec mes beaux souliers blancs dans la « sloche » pi j’aime ça. Je me sens bien dans ce personnage qui se cherche et je me trouve belle, même en mou. Ça fait du bien de pouvoir se soigner tranquillement.

Ok! Ça fait juste un mois et il y a probablement un peu de mon ego qui entre en ligne, mais je sais clairement que le pire est passé. J’accepte de ne pas avoir réponse à mes questions, mais je suis capable de trouver les miennes de mon côté. J’accepte de devoir prendre un moment de recul, une pause, car je suis loin d’être guérie et qu’il y a encore des épreuves assez difficiles qui s’en viennent vu la santé de mon père. J’accepte d’avoir mis un gros X sur le projet des bébés et qu’à la place je vais avoir des bébés abdos. J’accepte que je vais avoir à gérer mes émotions montagnes russes et que c’est normal qu’il y ait des journées plus difficiles que d’autres. Pi tout ça, j’accepte que ma vie soit en monochrome de gris.



[1] Demers, Marie, Les désordres amoureux, éditions Hurtubise inc. Montréal, 251 pages.

lundi 1 février 2021

J’entends mes pieds sur la neige, je marche…


J’ai l’impression que je vis un film. Le personnage que je joue c’est le mien… Titubant, je marche droit devant. Je réalise que maintenant, plus rien ne nous rattache. Notre maison n’est plus la nôtre… Pourtant, il y a mes « bobby pines » d’imprimer sur le comptoir en guise de marquage de territoire. Mais bon, demain ce ne sera plus chez « nous ». 

Je continue de marcher vers mon appartement, j’entends toujours mes pieds sur la neige et je me sens calme. Il y a la trame sonore de mon film en « background ». Dans cette histoire un peu triste, un moment donné la musique finie par te parler peu importe le poste que tu syntonises. Je me demande si ce sera un bon film?

Je cherche quelle émotion je devrais avoir. Malgré les quelques verres, je ne sens absolument rien. Je suis prisonnière de ma tête qui repasse en boucle les scénarios possibles. Il y en a des beaux et d’autres tristes, comme de bons et de mauvais souvenirs. Il y aura probablement beaucoup de « flashback » car le passé quand tu le regardes bien comme il le faut n’est vraiment pas si pire, même peut être très beau.

Pour l’instant, le son de mes pas sur la neige m’apaise. C’est réellement agréable à quelques minutes du couvre-feu. Les rues sont désertes. Il y a juste moi, mes réflexions et mon manque d’émotion. J’aurais marché toute la nuit si cela avait été permis.

Je vais faire tout de même le tour du bloc pour étirer ce moment de paix. En me disant en boucle : Tu mets toute ton énergie dans quelques choses, ça devient le centre de ta vie et après… rien… Qu’est-ce qu’il y a après rien? La douleur est partie pour faire place à la solitude. Malgré le fait que je me sens un peu plus légère, il y a quelque chose sur quoi je ne suis toujours pas capable de mettre de mots. Alors, je me concentre sur le son de mes pas sur la neige et je me sens bien.

Dans mon film, je reprends possession de ma vie et de ce qui m’appartient. Je suis le personnage principal et je crois que c’est déjà un bon début. C’est probablement là que l’histoire va commencer avec en « background » une « playlist » d’Alexandra Streliski, de Charlotte Cardin et le son de mes pieds sur la neige, un début doux et timide. Une personne qui se relève tranquillement. Pi avec cette musique-là, ça « fit » en « crisse ». C’est doux, c’est mélodieux et ça fait du bien. Exactement comment je dois me traiter en ce moment. Ça reste toujours plus facile à dire qu’à faire… À partir de maintenant, je dois me mettre au centre de mes priorités et prendre soin de moi. C’est pas mal là que je suis rendu. Je me suis fait assez de mal comme ça.

J’entends mes pieds sur la neige, je marche… J’ai l’impression que je vis un film. Mon film va être excellent sans toi même s’il ne fait que commencer.  La musique est douce. J’aime ce que je vois, j’aime comment je « feel », j’aime ce qui s’en vient. J’aime surtout que je commence à t’oublier et je me sens libre et légère. 

C'est ce que l'on appel l'acceptation: "Parce qu'à partir du moment où tu arrêtes de vouloir contrôler une situation et que tu commences à l'accepter, le plus gros du chemin est fait. Après, il te reste seulement à t'ajuster aux changements et à avancer un pas à la fois, en respectant ton propre rythme. Pi c'est souvent à cette étape-là que tu réalises que c'est beaucoup plus facile de marcher en acceptant la route sur laquelle tu es, que d'essayer d'avancer en mettant toutes tes énergies dans la mauvaise direction." WWW.SIMONLABELLECOACHING.COM