lundi 15 février 2021

Une lobotomie par ici.

 




Bon, c’est bien beau la vie en monochrome de gris, j’ai comme une soudaine envie de changements. C’est bien beau de « runer » deux kits, mais là je pense que j’ai fait le tour. J’ai envie d’un nouveau départ…

Ce qui arrive avec les « fresh start » c’est qu’on ne sait pas toujours par où commencer. Je regarde les dizaines de « to do list » qui trainent dans mon appartement. J’en ai littéralement partout. Je dors même avec des cahiers de notes au cas où. Le problème c’est que je dois décortiquer mes listes parce qu’il y a pleins de gribouillis et des notes qui m’inspirent pour mes prochains textes. C’est toujours dans ses moments-là que tu pognes un deux minutes et que la procrastination te prend par la main…

J’ai fini devant mon téléphone. 150$ de linges mous plus loin, toujours dans les mêmes tons, j’avais fait ma folie, j’avais eu mon « fix » et je me sentais bien. Exactement le sentiment que je recherchais d’une nouveauté qui allait arriver bientôt. En plus, ça va aider à parfaire mon nouveau personnage, Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en criss » dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en soulier blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, je m’aime. D’ailleurs, cette année, avant la découverte du patient en rut, j’avais appris les vrais fondements du mot gratitude et j’avais constaté que je pouvais m’aimer. Ça faisait monter en moi une émotion vive à chaque coup pi je trouvais ça « kétaine » Wow, que j’étais chanceuse d’avoir une si belle vie : des amis extraordinaires qui me font découvrir à chaque jour, une famille incroyable avec qui je suis très proche et un « chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». C’est certain qu’il y avait bien plus que ça … J’en aurais encore pour plus de quatre pages. Fallait que je retourne à ma « to do list » C’était ça le plan initial avant que madame procrastination se « match » avec TDAH.

En fait, je sais très bien ce que j’avais en priorité sur ma liste. Après avoir vidé mon appartement de ses affaires, rangé les restants de cette vie sur la plus haute tablette de ma garde-robe, nettoyer ma demeure de long en large, me réapproprier les lieux, vidé et vendre mon chalet, je n’en pouvais plus que mon téléphone me renvoie toujours nos deux grosses faces heureuses dans un contexte du passé. Ça me ramenait au petit bateau perdu que je suis. Je ne veux plus être le naufragé à la dérive…

Opération disque dure : Je transfère tout et repart mon téléphone à zéro. J’appelle le dossier une autre vie. Je ne les regarderai probablement jamais jusqu’au prochain ménage de mon disque dure. Quel exutoire!

Le seul hic, il a quand même fallu que je les regarde en partie les maudites photos. Les petites bulles festives d’occasion m’étaient un peu montées à la tête. J’allais dormir là-dessus le temps que l’opération des 2347 photos soit complétée.

Au petit matin, la procrastination était partie, l’opération complétée et la lucidité revenue. Je fais un dernier « scroll » de cette belle vie que je vivais et que plusieurs enviaient. Vous étiez nos « prefs » qu’on jalousait en secret à ce qu’il disait…

Je n’ai pas pu me retenir, je l’ai texté. Au moins un texto du matin et non un « drunk » texto de fin de soirée.

-          Je fais le ménage de nos photos et je n’en reviens toujours pas comment tu as pu cracher là-dessus.

Pas réponse… Je comprends… En fait, je n’en aurais pas de réponse à mes questions et c’est bien ainsi. Je réembarque dans mon petit bateau perdu qui dérive.

Ça lui aura pris la journée avant de me donner une suite. J’imagine qu’il devait la construire et la déconstruire dans sa tête.

-         J’ai pas envie d’entretenir ce genre de discussion là, mais moi, je n’effacerais pas la vie que nous avons eue ensemble. Tu vas toujours faire partie intégrante de ma vie malgré tout. Si toi ton remède c’est la lobotomie, ça t’appartient. Je garde un très beau souvenir de notre vie commune et même si j’ai fait des choix douteux, je ne « deleaterai » pas ce que nous avons été. J’te souhaite d’avoir trouvé du réconfort dans cette action. Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. À chacun son remède « I guess ».

Encore une fois, J’ai pris soin de corriger les fautes. Je n’ai jamais vécu autant de colère en un seul moment. Assez violent comme réaction.

« Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. » Pi toi, tu penses pas que tu m’as pas blessé? Tu m’as démoli au moment de ma vie où j’en avais le plus besoin de support… Tu m’as convaincu que de faire une famille avec moi serait « us against the world » Tu m’as laissé prendre des traitements hormonaux pendant que tu baisais une fille en plastique. Pour une personne qui disait m’aimer, sais- tu qu’est-ce que ça fait des traitements hormonaux ??? Ça « fuck » un système en T« /$%?&*.   Tu joues encore à la victime c’est toxique en « criss ». Tu es tellement toxique que tu en ai chimique. Malgré la féroce agressivité que je ressens et que je vais délivrer dans un très long « workout », je me sens sereine.

Ironiquement, aujourd’hui, j’ai encore plus de gratitude malgré les coups durs et je m’aime encore plus d’être capable de me donner de la douceur, de m’écouter et de me guérir. Pour les mêmes raisons, exit : « chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». Par contre, j’aimerais lui dire quand même merci. Ok, merci pour la belle vie que nous avons eue, mais surtout merci de comment je me sens présentement. Cela peut sembler un cheminement court pour certain, mais la succession de son œuvre m’a fait comprendre ce que je ne voulais pas, mais surtout que je méritais mieux. Des réponses comme celle-là, je vais la mettre sur le bateau qui n’est plus le mien et je vais le pousser à la dérive.

Le voilà mon nouveau départ. Une lobotomie par ici? Non, car je n’ai pas de trouble psychiatrique. Je suis seulement un nouveau personnage plus lucide : Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en criss » dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en soulier blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, embrassé par la gratitude, je m’aime.





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