Bon, c’est bien beau la vie en monochrome de gris, j’ai
comme une soudaine envie de changements. C’est bien beau de « runer »
deux kits, mais là je pense que j’ai fait le tour. J’ai envie d’un nouveau
départ…
Ce qui arrive avec les « fresh start » c’est qu’on
ne sait pas toujours par où commencer. Je regarde les dizaines de « to do
list » qui trainent dans mon appartement. J’en ai littéralement partout.
Je dors même avec des cahiers de notes au cas où. Le problème c’est que je dois
décortiquer mes listes parce qu’il y a pleins de gribouillis et des notes qui
m’inspirent pour mes prochains textes. C’est toujours dans ses moments-là que
tu pognes un deux minutes et que la procrastination te prend par la main…
J’ai fini devant mon téléphone. 150$ de linges mous plus
loin, toujours dans les mêmes tons, j’avais fait ma folie, j’avais eu mon
« fix » et je me sentais bien. Exactement le sentiment que je
recherchais d’une nouveauté qui allait arriver bientôt. En plus, ça va aider à
parfaire mon nouveau personnage, Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en
criss » dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en
soulier blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, je m’aime.
D’ailleurs, cette année, avant la découverte du patient en rut, j’avais appris les vrais fondements du mot gratitude
et j’avais constaté que je pouvais m’aimer. Ça faisait monter en moi une
émotion vive à chaque coup pi je trouvais ça « kétaine » Wow, que
j’étais chanceuse d’avoir une si belle vie : des amis extraordinaires qui
me font découvrir à chaque jour, une famille incroyable avec qui je suis très
proche et un « chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». C’est
certain qu’il y avait bien plus que ça … J’en aurais encore pour plus de quatre
pages. Fallait que je retourne à ma « to do list » C’était ça le plan
initial avant que madame procrastination se « match » avec TDAH.
En fait, je sais très bien ce que j’avais en priorité sur ma
liste. Après avoir vidé mon appartement de ses affaires, rangé les restants de
cette vie sur la plus haute tablette de ma garde-robe, nettoyer ma demeure de
long en large, me réapproprier les lieux, vidé et vendre mon chalet, je n’en
pouvais plus que mon téléphone me renvoie toujours nos deux grosses faces
heureuses dans un contexte du passé. Ça me ramenait au petit bateau perdu que
je suis. Je ne veux plus être le naufragé à la dérive…
Opération disque dure : Je transfère tout et repart mon
téléphone à zéro. J’appelle le dossier une autre vie. Je ne les regarderai
probablement jamais jusqu’au prochain ménage de mon disque dure. Quel exutoire!
Le seul hic, il a quand même fallu que je les regarde en
partie les maudites photos. Les petites bulles festives d’occasion m’étaient un
peu montées à la tête. J’allais dormir là-dessus le temps que l’opération des
2347 photos soit complétée.
Au petit matin, la procrastination était partie, l’opération
complétée et la lucidité revenue. Je fais un dernier « scroll » de
cette belle vie que je vivais et que plusieurs enviaient. Vous étiez nos
« prefs » qu’on jalousait en secret à ce qu’il disait…
Je n’ai pas pu me retenir, je l’ai texté. Au moins un texto
du matin et non un « drunk » texto de fin de soirée.
-
Je fais le ménage de nos photos et je n’en
reviens toujours pas comment tu as pu cracher là-dessus.
Pas réponse… Je comprends… En fait, je n’en aurais pas de
réponse à mes questions et c’est bien ainsi. Je réembarque dans mon petit
bateau perdu qui dérive.
Ça lui aura pris la journée avant de me donner une suite.
J’imagine qu’il devait la construire et la déconstruire dans sa tête.
- J’ai pas envie d’entretenir ce genre de
discussion là, mais moi, je n’effacerais pas la vie que nous avons eue ensemble.
Tu vas toujours faire partie intégrante de ma vie malgré tout. Si toi ton
remède c’est la lobotomie, ça t’appartient. Je garde un très beau souvenir de
notre vie commune et même si j’ai fait des choix douteux, je ne
« deleaterai » pas ce que nous avons été. J’te souhaite d’avoir
trouvé du réconfort dans cette action. Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. À
chacun son remède « I guess ».
Encore une fois, J’ai pris soin de corriger les fautes. Je
n’ai jamais vécu autant de colère en un seul moment. Assez violent comme
réaction.
« Moi, ça m’a blessé… mais tu t’en fous. » Pi toi,
tu penses pas que tu m’as pas blessé? Tu m’as démoli au moment de ma vie où
j’en avais le plus besoin de support… Tu m’as convaincu que de faire une famille
avec moi serait « us against the world » Tu m’as laissé prendre des
traitements hormonaux pendant que tu baisais une fille en plastique. Pour une
personne qui disait m’aimer, sais- tu qu’est-ce que ça fait des traitements
hormonaux ??? Ça « fuck » un système en T« /$%?&*. Tu joues encore à la victime c’est toxique en
« criss ». Tu es tellement toxique que tu en ai chimique. Malgré la féroce agressivité que je ressens et que je vais
délivrer dans un très long « workout », je me sens sereine.
Ironiquement, aujourd’hui, j’ai encore plus de gratitude
malgré les coups durs et je m’aime encore plus d’être capable de me donner de
la douceur, de m’écouter et de me guérir. Pour les mêmes raisons, exit :
« chum que j’aime à la folie depuis 10 ans ». Par contre, j’aimerais
lui dire quand même merci. Ok, merci pour la belle vie que nous avons eue, mais
surtout merci de comment je me sens présentement. Cela peut sembler un
cheminement court pour certain, mais la succession de son œuvre m’a fait
comprendre ce que je ne voulais pas, mais surtout que je méritais mieux. Des
réponses comme celle-là, je vais la mettre sur le bateau qui n’est plus le mien
et je vais le pousser à la dérive.
Le voilà mon nouveau départ. Une lobotomie par ici? Non, car
je n’ai pas de trouble psychiatrique. Je suis seulement un nouveau personnage
plus lucide : Stef la milléniale. Pi elle, à « fit en criss »
dans mon nouveau film. Habillée en monochrome, habillée en mou, en soulier
blanc dans la « slush » les chevilles à l’air, embrassé par la gratitude,
je m’aime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire