mercredi 8 décembre 2021

Je ne veux pas penser à toi au passé...



Je ne veux pas penser à toi au passé. Je veux continuer de parler de toi au présent, car malheureusement je ne pourrai pas le faire au futur…

L’être humain est un peu con parfois. Il oublie. Il oublie vite. Il oublie quand le temps passe. Il oublie quand il pense que tout va bien…

Puis il tombe dans le tourbillon de la vie et ne voit plus rien.

Pourtant, le temps défile. Le temps file rapidement. Il me rappelle que le froid s’installera et qu’il sera dans l'indicatif omniprésent.

Je ne veux pas penser à toi au passé. Je veux continuer de parler de toi au présent, car malheureusement je ne pourrai pas le faire au futur…

Je te regarde encore avec mes yeux de petites filles, toi mon héros des héros. Je te regarde toujours de mes yeux bleus pétillants comme si j'avais huit ans. Toi, qui a été le premier homme de ma vie. Toi qui es encore le plus important. Toi qui ne m'a jamais laissé tomber.

Les traitements ont agi sur toi comme un ravage. Tu as perdu beaucoup de poids dans les deux dernières semaines. Tu titubes. Tu oublies certaines choses. Tes yeux manquent de leur éclat passé. Ton visage a changé. 

Je te trouve encore beau.

Quand je te vois, je veux rire. J'ai envie de te faire oublier. Je me force, je me force en crisse pour pas pleurer. Mais cette fois, ça été comme une claque en pleine face. J'ai pas été capable de rire et la seule chose d'intelligente que j'ai trouvé à dire c'est, câlisse. Puis j'ai craqué...

Je ne me rappelle plus la dernière fois que j'ai pleuré comme ça.

Cancer, maudit cancer, tu répètes souvent. Sortant de ta bouche comme une mélodie, limite poésie satirique.  

Un diagnostic, qu’est-ce que c’est ? Des symptômes, de l'incompréhension, une maladie, une limite de temps…

Ça nous plonge dans le moment présent, ça nous ramène directe dedans. C'est plate, mais la maladie ça rassemble, ça unit. Cependant, le temps reste conditionnel.

Il y a la peur. La peur de manquer quelques choses. La peur d’oublier. La peur de ne plus exister. Il y a aussi les questions. Toutes ses questions que nous nous sommes jamais posées. Il y a les questions de vie et les questions de mort, douce oxymore.

Je ne veux pas penser à toi au passé. Je veux continuer de parler de toi au présent, car malheureusement je ne pourrai pas le faire au futur…

Depuis peu, tu dors. Tu dors tout le temps. Ta morphologie a changé. Ton corps à besoin de se reposer. Ton corps exige une pause. Il est fatigué.

Ça fait déjà un petit moment, je n’arrive pas à écrire. Je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens. En réalité, je ne sais pas si je peux encore sentir quelque chose. Maudite protection. J’ai remis mon scaphandre pour plonger dans le plus-que-parfait. Cet endroit où l’être humain est un peu con. J’ai l’air insensible, que rien ne m’affecte, que tout est beau. Je suis consciente que le pire s’en vient, mais je me sauve dans cette figure de style où il fait bon rire ici et maintenant. Là, où la douleur n'existe pas. 

Le temps défile. Le temps file rapidement. Le tourbillon de la vie me rappelle que je dois en profiter pleinement maintenant et ne pas remettre à demain, car des demains, il n'y en aura sûrement pas beaucoup. 

Je ne veux pas penser à toi au passé. Je veux continuer de parler de toi au présent, car malheureusement je ne pourrai pas le faire au futur…

J'étais là. Je suis là. Je suis encore là pi je vais tenir ta main. Puis quand tu auras envie de la lâcher, je serai là pour te bercer.

Passé, présent ou futur, je t'aime papa.

 

dimanche 7 novembre 2021

Mélodie d'automne

 


L’automne c’est des chandelles qui sentent bonnes, des couvertures trop lourdes avec trop d’oreillers. La difficulté à sortir du lit et vouloir y traîner toute la journée. C’est aussi une douche trop chaude suivie d’un kit mou en monochrome de gris. Puis des fois, c’est avoir le cœur qui a froid.

L’automne c’est charnel.

J’ai envie de faire un énorme « bed in » à regarder des films toute la journée. À manger des cochonneries, à boire du vin ou des bulles jusqu’à baise s’en suivre…

C’est tellement intime.

Même si je suis phéromonale, je vais jeter mon dévolu sur ma tisane relaxante. J’ai fait une pause de tout ça.

L’automne c’est une douce nostalgie des souvenirs passés, un présent un peu frisquet et des souliers blancs qui vont rencontrer la sloche dans un futur rapproché. C’est aussi, les jours derniers et ne plus avoir envie de danser ni de chanter. Puis des fois, c’est avoir le cœur qui veut rêver.

L’automne, c’est le temps qui ralentit.

Dehors, l’air est frais, doux, la brise est caressante. Mon lit nuage m’appelle, m’engouffre afin que je me perde dans mes rêveries, dans cette mélancolie douce et apaisante. Un repos bien mérité. Une saison au rythme de Vivaldi.

J’ai envie de frencher, d’être embrassée. D’enlacer, de dévorer l’autre et ne faire qu’un. Je veux quelque chose de vrai et non une chimère.

L’automne c’est l’été qui est passé. C’est présentement l’odeur d’un mijoté et un futur qui sentira la cannelle. C’est aussi le froid et la noirceur qui s’installent. Puis des fois, c’est le cœur qui est triste.

L’automne, c’est mon temps de réflexion.

Le fantasme d’une balade en amoureux qui réchauffe le cœur. Les joues rougies par le froid et le sentiment du moment. Avoir comme vers d’oreille Automne d’Alexandra Streliski, douce émotion passée. Sortir de cette utopie et ressentir l’étroitesse dans la poitrine. C’est aussi penser à tout ça dans un futur rapproché et d’avoir le cœur gros.

Le temps est triste mon amour, le temps est lourd. Tout comme lui, je me liquéfie. C’est la nostalgie. C’est une mélodie selon Vivaldi.

 

samedi 30 octobre 2021

Ma vie en paréidolie.

 

Sur un divan du Ikea, j’ai attendu pendant un moment que l’homme de ma vie vienne s’asseoir à côté de moi. Je regardais autour de moi. Je cherchais les personnes qui ne suivent pas les flèches par terre. Quel bel endroit pour une première date. Si moindrement tu as l’imagination un peu débordante, tu peux facilement te projeter dans une autre vie à travers ton salon rêvé ou la future chambre d’invité.

Entre deux rêveries, j’ai remarqué un défaut de fabrication sur le divan que j’avais choisi. Un cœur.

Après le coup de cœur Renaud-Bray, le coup de cœur Ikea.

Depuis ma convalescence, ma vie se passe dans un paréidolie. Je vois des cœurs partout, partout, des bonhommes sourires et une succession de 11:11. Pi des fois, je me trouve spéciale d’avoir cette chance. Je sais, nous choisissons bien ce que l’on veut voir, mais c’est tellement récurrent… Je ne sais plus si c’est simplement un hasard.

L’hiver dernier, au moment où je pensais que j’étais morte en dedans, mon visage vide, les yeux tristes, les cernes creusées, mes deux pieds chaussés de mes souliers blancs dans sloche… Il y avait au moins ça pour me rappeler que j’étais encore vivante. Du moins, j’aimais penser que j’étais sur le bon chemin. Depuis, ça me suit.

Encore aujourd’hui, les journées où que je plonge dans une zone un peu grise, mon flou artistique comme j’aime l’appeler, je me lève la tête pour trouver un peu de soleil et j’aperçois un nuage en forme de cœur dans le ciel. Ça me donne toujours des papillons dans le ventre, ce genre de petit sentiment de bonheur pour aucune raison. Pi je me dis que je n’ai vraiment pas besoin de personne pour me sentir bien.

Depuis ma convalescence, je vis ma vie dans un paréidolie. Je vois des cœurs partout, partout, des bonhommes sourires et une succession de 11:11. Ça m'a donner le courage d’affronter l’année le chest bombé, de me donner la force de me lever ou plutôt de me relever… Même si certains croient encore que je cache un fond de tristesse ou que j’ai un masque avec un étrange sourire…

Je pourrais continuer à brailler sur l’homme que je considérais comme l’homme de ma vie, sur l’abandon, voir la continuelle succession de trahisons et les vérités non dites ? De continuer à brailler sur la maladie de mon père, d’anticiper sa mort ? Dans ses moments où je broie du noir, je me retourne pour aucune raison et j’aperçois une énumération de bonhommes sourires portant comme message espoir, sourire, amour, danse ou make noize et j’ai subitement envie de chanter, crier, rire aux larmes et d’aimer. Souriez! vous êtes en vie que l’artiste nous rappelle. Et là, je baisse la tête. Équipée de mon sourire niaiseux et je remarque un cœur sur le trottoir. Fallait que je sois là.

Parfois, les gens me disent que je suis folle, que j’invente. Je me sens toujours dans l’obligation de me justifier, photos à l’appui. Ce n’est pas de ma faute si j’ai le cœur dans sauce, sur ma toast ou dans mon café. Ce n’est pas de ma faute si le bonhomme sourire porte le message dont j’ai besoin aujourd’hui entre espoir et amour. Ce n’est pas de ma faute s’il est 11 :11 le 11 novembre. Ce n’est pas de ma faute si je pense à toi à 2 :22, que mon téléphone résonne et que j’ai une décharge électrique des orteils aux cheveux. Depuis toi, je vois tout ça.

Sur un divan du Ikea, pendant que j’attendais que l’homme de ma vie vienne s’asseoir à côté de moi et que je cherchais les personnes qui ne suivent pas les flèches par terre. J’ai remarqué un défaut de fabrication sur le divan que j’avais choisi. Un cœur. Je sais que personne ne viendra s’asseoir à côté de moi, mais derrière mon masque, j’ai quand même les yeux qui sourient. C'est simple, ma vie est magnifique en paréidolie.



dimanche 24 octobre 2021

Vas-y bubbly. Fonce!

 

        

Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade. Je pense que je peux me partir une business.

« Des fois, on oublie presque que la vraie vie c’est pas les bières pétillantes pi les fausses fiertés pis les minutes de retard. Des fois, on oublie que c’est nos défauts qui sont beaux, que c’est quand on est vulnérable que c’est beau, que c’est quand on se trompe pis qu’on sait pas trop. C’est ça qui est beau. »[1]

Merci Fourchette.

J’ai relu mainte et mainte fois ce passage que j’ai reçu comme une gifle au visage. J’aurais aimé avoir écrit ces mots, car ils expliquent très bien ce que j’ai réalisé à la fin de l’été. Des fois, ça me prend du temps avant de digérer les choses. Par contre, quand je plonge de l’autre côté, il n’y a pas de point de non-retour.

Maintenant que je suis devenue le guru de la sobriété, je veux juste finir l’année. D’ailleurs, le 17 décembre, cela fera un an que j’ai découvert le patient en rut. Un an de reconstruction. Un an à répéter : Oui, je vais bien. J’ai mis à la porte la pourriture qui me faisait de l’ombre. Un an de première fois, seule. Un an de dates et de déceptions. Un an.

Pour l’occasion, je vais m’organiser un dance party. Je veux de la musique, de la musique forte. Des bulles qui pop! Je veux ça bubbly. Mes amis qui dansent partout. Des rires en background pi des gens qui frenchent. Mon ultimate revival party.

Dans moins de trois mois, l’année va finir. Maudit que ça l’a passé vite. Un an à répéter : Oui, je vais bien. Je me suis mise en avant plan. Un an de reconstruction. Un an à recoller les morceaux. Un an à me poser des questions et à essayer de comprendre. Un an.

Malgré tout, depuis quelques temps, j’ai un fantasme qui me trotte dans la tête. Ça doit être parce que je t’ai halluciné sur la rue Rachel. Tu viens cogner à ma porte. On se saute dessus. Je te trouve beau. Clairement, je suis à ton goût aussi. On french pour la dernière fois. Fuck les blessures. On fait l’amour. Fuck la douleur.

Tu sens le bon déo. Je suis en extase. Je panse mes cicatrices dans notre échange corporelle. Cette douce sensualité éphémère, cette sensualité réparatrice…

Mon cerveau oublie tout. Mon cerveau efface tout. J’ai soif de toi. On se dévore. C’est mon happy ending, ma grande finale. Je sais que demain je vais me dire que c’est avec moi que je devrais faire l’amour. Pas avec mon passé. Mais des fois, c’est si bon.

C’est ça l’automne… de la nostalgie à l’état brut.

Pendant les dernières semaines, je me suis réitérée le même discours : Vas-y bubbly. Fonce! Un an à me demander ce que je veux. Un an à répéter : Oui, je vais bien. Un an à faire mes propres choix et mes propres projets. Un an à la découverte de ma nouvelle vie. Un an.

Depuis que je suis devenue le guru de la sobriété, je vois la vie plus légèrement. J’ai réussi à digérer le dernier morceau qui passait plus difficilement. Je l’ai finalement eu mon tête-à-tête. J’ai finalement réussi mon rendez-vous avec moi-même. Malgré les autres déceptions que j’ai eues cette année, j’ai atteint mon objectif. Je me suis lancée. J’ai arrêté de me définir à travers mes dates en pensant que c’est de tomber amoureuse qui pourrait me sauver. C’est avec moi que je vais faire l’amour pi c’est juste moi qui peux me libérer.

La sobriété me va si bien…

Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade. Je pense que je peux me partir une business. Vas-y bubbly. Fonce!



[1] Sarah-maude beauchesne, Les fourchettes une vingtaine complexe et sensuelle, Éditions Hurtubise, 2020, 239 p.





dimanche 17 octobre 2021

Cette nuit, j’ai rêvé à toi…


Ce doit être surement parce que je t’ai halluciné sur la rue Rachel hier. Même grandeur, même démarche de gars trop grand qui prend trop de place. Même coupe de cheveux, si on peut appeler ça une coupe. Même stature.

Je me suis baissée sous mon volant. Je ne voulais pas que tu me vois. Même si je savais très bien que c’était impossible que tu sois-là.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu un peu mal en dedans. Tsé, ça m’arrive occasionnellement de m’ennuyer de mon ancienne vie. Avec le temps, c’est devenu qu’un simple souvenir et c’est très bien ainsi.

Je me suis revue étendue par terre, la face sur la céramique de la cuisine et j’ai eu un frisson, un sentiment qui s’apparente à la peur.

Je suis revenue chez moi et j’ai fait le tour de l’appartement, celui que je me suis appropriée. J’ai regardé partout. Pratiquement plus de traces de toi, mais il en restait tout de même quelques-unes. J’ai repris le vieux mot que tu avais griffonné et que j’avais gardé en back-up sous le levier de la cuisine. Tsé, celui où il est marqué que tu me trouvais dont ben belle quand je dormais et qui se termine par ch’t’aime en criss. Ben, je l’ai pris et il est allé rejoindre ses compagnons dans laboîte situer dans la plus haute tablette du garde-robe.

Fait que, j’ai eu une folle envie de repeindre ma chambre. Cette couleur que j’avais choisie pour toi. Même si tu chialais continuellement que je décidais toujours tout, en vérité, je te demandais toujours ton avis. Pour qu’au final, tu finisses par me dire que tu t’en fous…

Ça fait partie du processus. J’ai lavé les murs, trié les armoires pour vérifier qu’il ne restait plus aucun back-up nulle part. Je t’efface un peu plus, une journée après l’autre. Certainement qu’il m’arrive de penser à toi, spécifiquement lors de mon premier coup de rouleau de peinture. Je me suis rappelée lorsque nous avons aménagé dans notre premier appartement, que nous avions fumé du cannabis et que nous nous prenions pour des maîtres peintres à rire comme deux vieux ados. C’est devenu qu'un simple souvenir et c’est très bien ainsi.

Je suis sobre depuis quelques semaines. Un grand besoin de lucidité après un été où je me suis pas mal étourdie. Il était nécessaire que je me retrouve, dans ma tête. J’ai envie d’être encabané dans mon cerveau. Du ménage et une nouvelle couleur de peinture aide toujours à replacer les esprits. J’embrasse ma solitude et je vis avec mes souvenirs.

Depuis, j’ai une petite pensée pour toi. À chaque fois que les gens me demandent si j’ai eu de tes nouvelles, je leur réponds avec une drôle de face. Pourquoi j’en aurais !? En occurrence, j’ai tout de même de belles images qui me viennent en tête. Parfois, j’aime imaginer que tu te sors le supposé privilège que tu as dans les culottes pi qu’à chaque fois, tu penses à moi. Pire, que tu penses à moi qui prend des hormones ou pire encore qui porte ta progéniture.

Pi là, dans ma face, j’ai un sourire mesquin…

J’espère que tu sens mon parfum partout et que tu m’hallucines tout le temps. J’ose espérer que je hante ta conscience, que je suis un paréidolie continuel dans ta vie.

Pi là, je me ressaisie. Je ne suis pas une personne méchante. Je préfère penser au maître peintre entre deux coups de rouleau sur le mur en me disant, tu n’es qu’un souvenir et j’aimerais que tu restes ainsi.

 

 

dimanche 10 octobre 2021

Cœur d’artichaut



Je m’invente des histoires dans ma tête. C’est pour ça que j’écris. Il faut que ça sorte. Je m’invente des histoires tout le temps pi des fois, j’ai l’impression que c’est moi.

Mes idées tourbillonnent sans cesse entre mes deux oreilles. Mon imagination déborde. Souvent, je me sens comme dans un film de Ricardo Trogi. J’aime ça m’inventer des scénarios à l’eau de rose. J’ai un cœur d’artichaut.

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

Sur la piste cyclable qui relie Masson jusqu’au parc Jarry, j’ai un rush de dopamine. Il faudrait que je rencontre un vieux. Tsé, un vieux qui a déjà fait sa vie. Comme ça, il ne m’achalerait pas pour avoir des enfants. Faudrait aussi qu’il aille déjà des enfants. Comme ça, il ne peut pas être un trou d’cul. Pi certainement, faudrait qu’il aille au moins une fille parce que là, il ne peut vraiment pas se permettre d’être un trou d’cul… Je pense…

J’étais déjà partie dans une nouvelle histoire. J’aime l’image, j’aime la rêverie, j’aime l’imaginaire. J’anticipe déjà être en amour, le rush qui va avec. Mon cœur qui palpite, les sueurs froides dû à la nervosité, ma dyslexie vocale, sorte de bégaiement, les yeux qui brillent et mon éternel sourire niaiseux. Je suis un cœur d’artichaut.

Quelques kilomètres plus loin, je croise un dude avec qui j’ai échangé quelques phrases sur une application et j’éclate de rire. La vie c’est en live que ça se passe, parce que de règle générale sur les réseaux c’est rempli de pas games ou de fantômes. Son pace de réponse était établi sur quelques jours et comme la plupart, il avait probablement oublié de me répondre après quelques temps. Même la personne avec qui nous avions conclu la transparence m'a fait le coup. 

La question, pourquoi as-tu swipé à droite alors ?

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

J’envisage un film à la Xavier Dolan. Ce serait plus intéressant. Le vent dans la face sur ma trottinette, à défaut d’avoir un longboard. Longue histoire courte, j’ai commencé à faire du longboard après avoir vu le film Mommy. La marque de guerre sur ma cuisse droite me rappelle le succès que j’ai eu. L’option qu’il me restait pour vivre mon scénario, la trottinette.

Dans cette histoire, sur ma trottinette, je serais libre. Je serais amoureuse avec des papillons dans le ventre pi toutes, pi toutes. C’est le syndrome du cœur d’artichaut.

Il me semble qu’il n’y a aucune chanson d’amour qui s’appelle Stéphanie…

Je pourrais en inventer une, un peu trouble, mais au combien intense.

Je pourrais tomber par hasard sur un sexy facteur. Tsé, avec des beaux mollets, en quête identitaire avec qui je pourrais me reconstruire. Un genre de Laurence Anyways saveur Stéphanie. Je pourrais montrer à mon sexy facteur comment je suis magique. C’est inconsistant un cœur d’artichaut.

Derrière mes écouteurs, j’ai l’impression d’être seule au monde, dans mon monde…

Ma vie, c’est de la rêverie, de l’imaginaire, une comédie musicale. Quand je vais à l’épicerie, je m’amuse à me mettre une playlist jazzy. Et Hop! Me voilà dans La la Land dansant parmi les humains qui ne savent plus par où marcher depuis qu’ils ont enlevé les flèches au sol. Puis dans le rayon des céréales, je foncerais sur mon mini wheats en faisant ma grande finale de pas chassés.

Je m’invente des histoires dans ma tête. C’est pour ça que j’écris. Il faut que ça sorte. Je m’invente des histoires tout le temps pi des fois, j’ai l’impression que c’est moi.

J’ai le cœur qui fait facilement trois tours. Je m’en veux d’être un peu fleur bleue et de penser que tout ça reste encore possible. Je suis en amour avec l’amour. Je suis un cœur d’artichaut.


dimanche 3 octobre 2021

La diagonale parfaitement croche…

 

                                             

Le rôle des vacances dans une vie est de passer ridiculement trop vite. Mine de rien, le petit vent frais me rappelle que l’automne commence à être bien installer. Ma cure de détox est commencée et je m’apprête à faire un september sober.

Ce n’est pas toujours facile de se guérir…

J’ai fermé les yeux tout l’été. J’ai chanté et dansé comme la cigale. J’ai butiné comme l’abeille. Et en chemin, je me suis mise de côté et je n’ai pas du tout travailler sur moi. Je n’ai pas du tout travaillé sur mes sentiments. Je n'ai pas soigné ma blessure. Pantoute…

Pi quand j’ai réalisé tout ça, entre quelques verres de vin, je me suis sentie toute croche.

Une diagonale parfaitement croche.

Fallait que ça l’arrête. 

Les gens oublient vit, mais moi, je n’ai pas oublié cette douleur. Pas mal écœurer de toujours vivre le jour de la marmotte.

-          T’as l’air bien!?

-          Oui, je vais bien…

-          Non, mais pour vrai!? T’as l’air vraiment bien…

Crisse, oui je vais bien. Par contre, ça l'arrive des rechutes. Je suis aussi un être humain. Ça reste toujours un peu un sujet tabou. Faut surtout pas montrer que nous avons un côté vulnérable, qu’on est faible ou que nous avons eu un échec. À force de me le faire demander, j’arrive même parfois à douter. Est-ce que je vais vraiment si bien? Surtout que ça me remet sans cesse, tout ça, en pleine face. Là, exactement où je ne veux pas aller. Pi ça me rappelle que je suis encore la personne tout seule qui n’a plus rien. Crisse, oui je vais bien sauf que des fois, ta yeule.

Une diagonale parfaitement croche.

Alors,  le "break" social s’impose aussi.

Quand ça fait 10 ans que tu es avec la même personne et que tu retournes à :

-          C’est quoi ta couleur préférée ?

-          Noir Calisse.

Il se peut que tu pognes ton deux minutes et que tu t’ennuies un peu de ton ancienne vie. Le pire dans tout ça, c’est plus que tu t’en fous, plus qu’ils te tournent autour comme des mouches. Je n’y comprends toujours rien. Je sais que c’est con les applications, ça reste quand même utiles quand tu as envie de frencher sous la brise froide de la saison à venir. Mine de rien, le petit vent frais me rappelle que l’automne commence à être bien installer. Fuck.

Une diagonale parfaitement croche.

Je vais finir seule à rêvasser dans mon lit nuage. Que j’en vois un autre chialer parce qu’il y a trop d’oreillers et trop de couvertures. C’est mon abri les soirs de tempête et mon exutoire pour les prochains jours. Ma cure de détox est commencée et je m’apprête à faire un september soberl.

Tsé dans la vie, je mange toute croche. J’aime ça quand quelqu’un me le fait remarquer en rougissant, en me nettoyant la joue. 

Je me brosse aussi les dents toute croche. Ça revole partout et il faut que je lave ma salle de bain à tous les jours. 

Certainement, je crache aussi toute croche. J’ai souvent l’air d’un lama qui ne sait pas viser. Pi en plus, ça m’arrive de me cracher dessus, mais je m’améliore avec le temps. 

Surtout, j’aime ça dormir en diagonale dans mon grand lit nuage quand je suis toute seule, mais j’aime encore plus ça quand il y a une autre personne. C’est pour avoir son souffle dans mon cou ou que je puisse un peu toucher sa jambe avec mon pied. Je suis une diagonale parfaitement croche, avec un cœur d’artichaut[i]

Le rôle des vacances dans une vie est de passer ridiculement trop vite. Mine de rien, le petit vent frais me rappelle que l’automne commence à être bien installer. Ma cure de détox est commencée et je m’apprête à faire un september sober.

C’est comme ça lorsque tu es une diagonale parfaitement croche.

 

 



[i] A l'image d'un artichaut que l'on déguste feuille par feuille, le cœur d'artichaut tomberait souvent et facilement amoureux distribuant son amour de façon inconsistante.



lundi 27 septembre 2021

Le pénis privilège

 


Il me semble que l’été passe comme un coup vent. J’anticipe l’automne avec impatience : chandail de laine, vin rouge et feu de foyer. L’automne, même ta douche chaude goûte meilleure…

Je vais traverser les prochains mois pour amorcer un nouveau chapitre. Les gens oublient vite, mais moi, je n’ai pas oublié cette douleur. J’ai appris à vivre avec. J’ai appris à être en paix avec.

Comme je ne veux pas avoir l’air d’un scarabée qui roule sa boule de marde, je décide d’aller profiter des derniers rayons chauds sur une terrasse non loin de chez moi. Une petite bière au soleil, ça fait toujours du bien…

En même temps, je reste disponible et je regarde un peu les gens qui m’entourent. Depuis mon delete du catalogue humain et de toutes les applications, j’ai décidé que je prendrais mon courage à deux mains. Si quelqu’un m’intéresse, j’allais simplement lui dire en vrai. La vie, c’est en live que ça se passe. Mais rien ne m’accroche pour le moment. Rien n’attire mes yeux.

Soudainement, j’entends deux dudes près de moi discuter de leur dernière date. 

Intéressant… 

J’ouvre grand les oreilles en faisant semblant de niaiser sur mon téléphone.

-          Puis là ben… J’ai gâté la cocotte!

WTF !!!! Comme si le dude avait un pénis privilège. Sérieux !? Le seul privilège que tu as, c’est qu’elle ait consenti à ce que tu lui montres ton supposé « engin magique ».

Avec toutes les histoires de tromperies que j’ai entendues, pire, que j’ai vécu, ton privilège tu peux bien le garder dans tes culottes. Personne n'a besoin de ton engin à tout prix, personne n'a besoin de ta "dick pic". C’est un peu pour ça mon fuck them all.

Franchement! Je suis bien contente d’être abstinente de ce temps-là. Anyway, j'ai un womanizer. Je suis convaincue qu'il a été inventé par une femme décourager de tous les tatas qu’elle a rencontré sur son passage. C’est un bel outil de dépannage quand tu décides de faire une petite pause sexu.

La discussion de ma table voisine c’est arrêtée là. 

Par chance pour eux, j’avais un peu envie de m’en mêler, mais je me souviens que je faisais à semblant de niaiser sur mon téléphone… 

En payant leurs factures, les deux dudes me font un beau grand sourire. 

ARK! Je ne veux pas être impolie et j’essaie d’en créer un dans mon visage. Fuck, c’est certain que ça avait l’air vraiment forcé mon affaire. Heureusement, aucune conversation n’a été engagée. Merci, surement que ma face m’a trahi.

Il me semble que l’été passe comme un coup vent. J’anticipe l’automne avec impatience : chandail de laine, vin rouge et feu de foyer. L’automne, même ta douche chaude goûte meilleure… 

Je me souviens de mon été. Je me souviens de toutes les fois où je me suis couchée trop tard. Je me souviens de toutes les soirées bien arrosées. Je me souviens de toutes les nuits torrides que j’ai eues. J’ai pensé à plusieurs reprises que je ne m’étais pas respectée, mais bon. Cependant, je crois que c’est comme un choix obligé après une longue relation suivie d'une rupture. Il fallait que je me prouve que j'étais encore bonne.

Malgré tout, je pense encore que je suis du fucking bon matériel girlfriend. C’est pour ça que j’ai fait une pause de toutes rencontres. La prochaine fois, je veux être renversée. Je veux perdre l’appétit et le sommeil pour les bonnes raisons. Je veux voir la vie en rose. 

Même si tu me fais miroité l’idée que tu as un engin magique, ton privilège tu peux bien le garder dans tes culottes. Le seul privilège que je vois ici, c’est moi.

dimanche 19 septembre 2021

Majeure, grimée et vaccinée…

 

                                            

Aujourd’hui, direction stade olympique pour ma deuxième dose. Je me suis arrangée comme si j’allais dans une date. Sait-on jamais, peut-être que je vais croiser un sexy infirmier ? Trottinette en main, mes énormes écouteurs, de la bonne musique, mes éternels souliers blancs avec le vent dans la face. Je suis prête!

Je me remets tranquillement de mon week-end de fête. Jusqu’à présent, le 30 aout est une superbe date. Je pense que je vais garder la même l’année prochaine. En revanche, c’était probablement le seul samedi de l’été où il a mouillé. Fuck you dame nature. Fête pluvieuse, fête heureuse. J’ai bu des bulles. Elle est ma bulle la vie!?

Honnêtement, c’était parfait. J’étais entourée des personnes que j’aime le plus au monde, qui me font me sentir bien et qui m’ont aidé dans mon processus de guérison intérieur. En plus, j’avais l’impression d’avoir 18 ans dans le sous-sol de chez mes parents. La vibe était éclectique. Merci mes amis d’embarquer dans mes folies et de m’aimer avec toutes mes conneries.

Je me suis quand même réveillée le lendemain avec un énorme hangover, mais aussi avec le cœur gros. Je suis choyée dans la vie. Cependant, je suis de nature très intense et je sais clairement qu’il me manque quelque chose. « En cherchant quelqu’un, je me suis rendu compte que je ne cherchais pas l’amour. Je cherche un bouleversement »

Emilie Kahn dans les oreilles, le vent dans la face, malgré toutes les personnes qui fourmillent dans la rue, je me sens seule au monde pi j’aime ça. Je suis en vacances cette semaine. Sans plans précis, mon seul fantasme : lire et écrire. « Une claque. Le bord d’un précipice. Puis un saut. Un volcan en flamme. Une crise d’angoisse inversée. Une brûlure de cigare »

Direction le stade, mon rouge à lèvre flamboyant, mes cheveux en afro frisée, mes pensées tourbillonnent comme des montagnes russes. Mon nouveau chapitre commence cette semaine. Il faut que je change de sujet. Je vais m’assurer que le tout soit en évidence tel un exergue. Il va falloir que je sorte de ma crise romantique. Je me donne le devoir de déconstruire cette idée. « Une âme qui m’appartient dès le premier regard, dès la première parole. Un corps qui m’a déjà fait l’amour avant de m’avoir vue nue. Un être qui m’écoute pleurer lorsque je lui souris et qui caresse mes joues de petite fille. L’amour ne me suffit pas. » Tsé ce chavirement existentiel, c’est avec moi que je dois le partager et non à travers de personne d’autre.

Je sillonne l’intérieur du stade en trottinette. Quelle bonne idée! Ça va nettement plus vite. Les yeux grands ouvert sur les gens autour de moi. Je confirme, pas de sexy infirmier en vue. Pi ça, ben ça me fait rire. Mon histoire d’amour improbable, c’est avec moi que je la veux.

Je ferme mon deuxième livre cette année, celui de mon été. J’entame un nouveau chapitre de celui qui se nommera : Majeure, grimée et vaccinée.

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Les citations ont été prises sur https://ladelicatessedesmots.fr/



lundi 13 septembre 2021

Je vois la vie en mode curly

 

                                                  

Depuis peu, le flou artistique s’estompe…

En fait, probablement que j’apprends à vivre avec tout simplement. J’ai mis une croix sur toutes les applications de rencontre et je suis très bien sans. J’apprivoise ma solitude bien tranquille à la maison en semaine. J’évite d’aller faire mon tour à la SAQ avant le vendredi. Ma tête se porte mieux. Mon cœur commence à être un peu plus léger. J’apprends à me retrouver. Je vis ma vie en mode curly.

J’ai donc décidé d’affronter mon naturel et je laisse mes cheveux bouclés. Ça me donne un petit air de boîte à surprise. Je suis comme un Happy meal. Il y a toujours une surprise de cachée. Fuck, je suis frisée en crisse. Probablement que ça part twister dans mon cerveau pour ressortir curly as fuck.

Depuis peu, le flou artistique s’estompe…

En fait, probablement que j’apprends à avaler la pilule. J’ai mis une croix sur toutes mes déceptions des derniers mois. J’apprivoise mon reflet dans le miroir. J’évite toutes de petites bières par-ci par-là en semaine. J’économise mon énergie pour le vendredi. J’enfourche ma trottinette, le vent dans la face. J’apprécie ce bref moment de liberté. Ma tête se porte mieux. Mon cœur commence à être un peu plus léger. J’apprends à me retrouver. Je vis ma vie en mode curly.

Des fois, j’aimerais ça être normale. J’ai l’imagination beaucoup trop débordante. C’est probablement pour toutes ses raisons que j’écris des histoires, que j’aime m’inventer des scénarios et que je vais fêter ma fête le 30 aout cette année. De règle général, ma fête c’est en hiver entre Noël et le jour de l’an. Ça suck. Ça suck a lot…

Je me suis même créée un lexique personnel que je m’amuse à appliquer aux situations qui peuvent survenir :

1-   Faire un Stéphanie : a) s’endormir de façon subite sans préavis. b) S’éclipser en douce sans aviser autrui.

2-      Faire un sexy professeur : nous allons nous revoir certes, mais probablement moins souvent qu’avant.

3-      Faire un ma sœur : Dire je te rappelle, mais ne jamais le faire.

4-      Faire un Ju : Ne jamais répondre ou presque.

Lexique que j’ai répertorié dans mon petit dictionnaire personnel et qui me permet de teinter des événements de ma vie en dédramatisant les situations que je pourrais qualifier de néfastes, plates ou décevantes.

En fait, probablement que j’apprends à rendre les choses plus drôles. J’ai mis une croix sur toutes mes attentes, ce qui m’empêche d’avoir des regrets ou d’avoir de l’amertume. J’aime mes choix. J’apprivoise que la vie ne peut pas toujours être un « ultimate » party. J’évite de regarder les terrasses des petits bars de mon quartier avant le happy hour du week-end. Je me concentre sur ma petite routine de semaine et sur mon training pour me vider l’esprit. Ma tête se porte mieux. Mon cœur commence à être un peu plus léger. J’apprends à me retrouver. Je vis ma vie en mode curly.

Fait que,  j’ai fait un Stéphanie lors de mon dernier Piknic Electronik. J’ai filé en douce. Je ne me sentais pas bien et j’étais épuisée. J’avais un gros été à mon actif. Il fallait que je me sauve.

Fait que, j’ai fait un sexy professeur de moi à quelques reprises. Premièrement, avec le petit dude.

-          On dirait que tu m’évites ?

Je n’arrivais pas à lui dire que je n’avais plus envie de rien, que je voulais être emballée. Je suis comme ça, une amoureuse passionnée qui voit des cœurs partout et des 11h11.

J’ai fait de même avec « lui ». Je lui ai même donné une échéance, comme une date d’expiration. En fait, le prochain qui va me toucher, je vais en avoir le souffle coupé et je vais me demander si je vais mourir d’une crise de cœur.

Fait que, j’ai fait un sœur à un de mes ex qui voulait que nous nous revoyons autour d’une bière pour se raconter nos vies.

-          Hey ! On est plus ami Facebook

-          T’inquiète, c’est probablement une erreur. Oui, oui… Je te rappelle…

Honnêtement, j’ai pas du tout envie de lui raconter ma vie et je me fous un peu de la sienne.

Fait que, j’ai fait un Ju au dude qui parle espagnol qui continue de m’envoyer des :

-          Hermosa, estas siempre presente en mi.

Ça fait depuis janvier que je l’ai « flushé ». Qu’est-ce que tu ne comprends pas. Criss, je ne réponds pas. Pi en plus, je l'ai bloqué.

Probablement que j’apprends à aimer la vie seule. J’ai mis une croix sur toutes les applications de rencontre et je suis très bien sans. J’apprivoise ma solitude et le temps m’appartient. J’évite les dates, ce qui m’aide à nettement à ne pas réduire le nombre de bouteilles dans mon cellier. J’ai envie que le temps s’arrête et que j’aille le souffle qui coupe lorsque je serai prête pour une éventuelle nouvelle rencontre. Ma tête se porte mieux. Mon cœur commence à être un peu plus léger. J’apprends à comprendre ce que je veux réellement. Je suis curly.

 

 



dimanche 5 septembre 2021

Fuck them all!



Hier, j’ai dormi 20h d’affilée. Ma boule dans l’estomac, monflou artistique comme j’aime l’appeler, était devenue trop grosse. Et ma petite voix intérieure me rappelait que c’en était assez…

Il faut que l’été finisse…

J’ai atteint l’autre bas fond. Celui du 8 mois plus tard, après s’être fait rejeter à multiple reprises.

Dans ma belle robe blanche et mon rouge à lèvre couleur de festival, je suis dans le métro chemin du retour. Il est à peine 16H. Je m’endors. J’aimerais pouvoir me téléporter jusqu’à mon lit nuage, mais je ne vis pas encore dans un film de science-fiction. FUCK!

Je me répète sans cesse. Il faut que l’été finisse... 

Là, je ne me reconnais plus. Il me reste encore un peu de conscience.

Je ne me respecte plus. Je ne me sens pas respectée. Je n’en peux tout simplement plus… Mes histoires de « dates » étaient bien drôles au début de l’été, mais là ça devient du pareil au même. Dans le même cercle vicieux, lorsque je suis blasée, je delete et je shoot NEEEEEXT!

Qu’est-ce que j’ai à prouver ? Qu’est-ce que j’ai à me noyer ? Le fond m’a absorbé tout comme mon lit nuage quand je suis arrivée.

Je pensais simplement faire une sieste pour continuer sur mon "beat" de nuit. Finalement, j’ai dormi 20H. J’imagine que mon corps en avait besoin. Ma boule dans l’estomac, mon flou artistique comme j’aime l’appeler, était devenue trop grosse. Et ma petite voix intérieure me rappelait que c’en était assez…

J’ai le motton…

Le crisse de motton…

Va falloir que tu apprennes à vivre seule. Tu n’as même pas été capable de réussir celle-là, toi qui réussis toujours tout. Lâche… Même pas capable d’affronter la réalité en face entre une bouteille de vin et deux mélatonines.

Va falloir que tu apprennes à vivre seule. Sans application, sans dates, sans dudes, sans maudits tatas. Je pense que c’est encore possible. Tu es peut-être un peu dans le fond, mais jamais aussi profond que la dernière fois.

J'ai le syndrome de l'imposteur. J'ai réussi à me tromper moi-même. J'ai réussi à me mentir...

Dans ma belle robe blanche et mon rouge à lèvre couleur de festival, je suis dans le métro chemin du retour. Il est à peine 16H. Même si je m’endors, il me reste encore un peu la capacité de réfléchir. Ma petite voix intérieure me répète que c’en est assez. Que j’ai peut-être perdu mon ancienne vie… Que je me suis peut-être un peu trompé de chemin depuis… Je me console en me disant que je n’ai pas tout perdu. Il reste encore une petite étincelle de moi. J’ai noyé et fermé les yeux sur plusieurs choses. Présentement, j’ai envie de voir comme il se doit, j’ai envie d’avoir les idées claires. Je veux memettre à nu, mais pas pour les autres. Je veux me mettre à nue devant moi. Me sentir vulnérable avec moi. Je vais me prendre dans mes bras et me consoler en me disant je t’aime et arrêter d’attendre que ce soit les autres qui le font.

Hier, j’ai dormi 20h d’affilée. Ma boule dans l’estomac, mon flou artistique comme j’aime l’appeler, était devenue trop grosse. Et ma petite voix intérieure me rappelait que c’en était assez…

Il faut que l’été finisse…

Effectivement, c’en est assez.

J’ai ma cure de détox pour septembre et je suis en sevrage des plaisirs charnels par choix. Sans applications, sans dates, sans dudes, sans maudits tatas. Bye, bye « lui », bye, bye « petit dude » et je suis en désaccoutumance du sexy professeur.

Fuck them all, je restart!

 

dimanche 29 août 2021

En mode flou artistique…

 



-          Prochaine fois, tu viens dans mon coin!

-          Relance-moi quand tu seras près…

J’ai commencé à jouer au PING PONG. C’est moi le PONG qui renvoie la balle. Comme ça c’est plus facile. En fait, je me déresponsabilise complètement et j’aime ça.

Depuis, pas plus de nouvelles que ça. Notre rencontre m’a donné la petite dose d’inspiration qui me manquait. J’ai recommencé à écrire et j’ai une nouvelle énergie. J’ai donc eu mon fix.

Je niaise encore occasionnellement avec « lui » et je revois quelquefois le « petite dude ». Cependant, il y a toujours ce sentiment en dedans qui me ronge, comme une zone grise. Quelque chose qui me fait mal qui s’apparente au feeling d’un affreux souvenir. Je n’arrive toujours pas à dire ce que c’est. Le seul truc que je sais, c’est que je ne me sens pas aligné avec moi-même, je ne me sens pas super top. Je l’appelle mon flou artistique.

Ce n’est pas nécessairement que je m’ennuie du sexy professeur, car j’ai plein de gens qui me tournent autour pour me désennuyer, mais c’est une des seules personnes avec qui je me sens moi-même à 100% et avec qui j’ose être transparente. En fait, je me sens bien quand il est là. POINT.

Mes histoires de « dates » étaient bien drôles au début de l’été, mais là ça devient du pareil au même. J’ai l’impression que je radote toujours les mêmes trucs. Ça fait sensation, les « dudes » sont emballés, ont « french », ont baise puis ils me rappellent tous. Pi là quand je réalise ça, la zone grise me fait mal en dedans, je tombe en flou artistique.

Je brûle la chandelle par les deux bouts, je travaille comme une désaxée, il est toujours l’heure pour un 5 à 7, c’est une succession de vendredi… Maudit pattern va… Je commence à me dire que j’ai hâte que l’été termine afin de devenir un peu plus tranquille. Je me suis achetée une cure de detox aujourd’hui. Je me prépare tranquillement pas vite pour septembre.

Qu’est-ce que je veux bien oublier ? Qu’est-ce que je ne veux pas affronter ?

Pi tout ça me rappelle l’autre fille que j’étais en décembre dernier. Je n’ai aucune envie de retourner là, mais je sens que la ligne est mince. Il faut que cette première année finisse…

C’est assez simple. Je ne suis pas ce genre de fille qui succède les histoires de dates : les « dudes » sont emballés, ont « french », ont baise puis ils me rappellent tous. En fait, je suis une amoureuse, passionnée, qui voit des cœurs pi des 11h11 partout pi toutes pi toutes… J’aime ça avoir des papillons dans le ventre et un sourire niaiseux.

Je pense que c’est ça qui fait le plus mal, quand tu réalises que tu joues le rôle de l’imposteur. Pi là quand tu comprends ça, la zone grise se manifeste comme une boule dans l’estomac. Je navigue en flou artistique.

Même si je préfère le sexy professeur, je niaise encore occasionnellement avec « lui » et je revois quelquefois le « petite dude ». Cependant, il y a toujours ce sentiment en dedans qui me ronge, comme une zone grise. Quelque chose qui me fait mal qui s’apparente au feeling d’un affreux souvenir. Je sais que je ne me sens pas aligné avec moi-même, je ne suis pas super top. C’est devenu un cercle vicieux : J’ai l’impression que je radote toujours les mêmes trucs. Ça fait sensation, les « dudes » sont emballés, ont « french », ont baise puis ils me rappellent tous. J’ai toujours ce besoin d’attention. Je suis le flou artistique.

samedi 21 août 2021

Rebound? Ami? Amireux ? Amoureux?



Matin encore un peu « scrap » en me préparant pour aller travailler. Mon téléphone me fait signe que j’ai un message.

Sexy professeur. (Sur mon téléphone, c’est le seul qui porte son vrai nom)

Je me sens soudainement pas bien. Même pas « game » de prendre mon appareil pour lire ce message un peu inattendu.

-          Salut toi, c’est faux. Je ne m’en fous pas, je pense souvent à toi. Je vais bien, quoique ces temps-ci, je fais un peu d’anxiété, ça devrait se placer… Toi, comment ça va ? Tu aimerais faire un truc bientôt ?

Fuck c’est vrai. J’ai un vague souvenir en tête. D’une soirée bien arrosée où je n’étais pas seule. Où j’y étais de corps et non d’esprit. Un souvenir flou où l’émotion avait pris le dessus sur la raison. Ce qui me rappelle que les messages textes ne s’effacent jamais.

Ouin, ça me revient : Je sais que probablement que tu t’en fous, mais moi je m’ennuie.

Je n’ai même pas fait ce genre de truc avec mon ex. Je me sens un peu conne et nerveuse à la fois. En même temps, j’ai simplement le goût de lui répondre spontanément avec tous les scénarios que je me suis fait dans la tête, mais je me ressaisis. Prend le temps et réfléchi un peu avant d’écrire quoi que ce soit, même si je meurs d’envie d'être impulsive.

Tout pour me rappeler que c’est encore un matin où je suis un peu « scrap » et que son message me rend un peu toute croche. Bref, je m’affiche un beau grand sourire, je mets ma face de représentante et je pars pour une journée sur la route. Ça va me changer les idées et je vais pouvoir penser à ce que je vais lui répondre.

-Salut, moi ça va super. Dsl pour le texte. Je l’ai effacé par la suite en pensant qu’il ne se rendrait pas. Ça me rappelle que quelquefois, je peux avoir des petits moments de faiblesses aussi. Je suis un être humain après tout. Sinon, je profite pas mal de l’été qui est magnifique.

Fuck, j’aurais pu faire mieux. Mais bon, c’est fait. Il devrait me relancer pour faire quelques choses durant mes vacances. Je me sens pas mal conne. Je suis énervée comme une enfant de 10 ans.

Pourtant, je n’ai jamais été capable de le mettre dans une catégorie. Rebound ? Ami ? Amireux ? Amoureux ? Tout ce que je sais c’est que « J’aime » cette personne : qualités, défauts, tics nerveux, anxiété, participe passé…

Je vais attendre qu’il me relance avant de lui réécrire. Il y a un côté de moi qui n’est pas capable de le lire et je doute qu’il ne vienne jamais à réapparaitre.

Je me suis bien trompée. Il a tenu sa promesse et nous avons rendez-vous le dimanche avant mon retour de vacances. Nous avons prévu aller faire un pique-nique. Dame nature a décidé de faire chier alors ce sera un petit brunch dans un petit resto sans prétention de mon quartier.

Comme d’habitude, il est à l’heure.On aime. Il se ressemble et ne se ressemble pas. Plus grosse barbe, 2-3 kilos en trop. Cute à mort. J’étais un peu nerveuse, mais je crois que rien ne paraissait. C’est comme si nous nous étions vus hier. Naturel.

On a parlé de nos vies, on a ri…

Je me sentais un peu conne de ne même pas lui en vouloir d’être disparu sans me donner signe de vie. Mais bon, j’oublie vite.

Pour ceux qui me connaissent, je mange toute croche. Même pas besoin d’être alcoolisée, ça fait partie de mon personnage.

-          Tu as quelque chose dans les cheveux…

-          Hein ? C’est quoi ?

-          D’la sauce. Vient par ici…

Je voulais fondre sur ma chaise. Petite attention toute délicate. J'étais rouge tomate et lui aussi. Nous avons mangé, nous nous sommes promenés et nous avons terminé au parc près de chez moi pour boire un petit orange bien sympa. Comme quoi dame nature n’était pas si à chier que ça.

J’ai senti que c’était le bon moment. Non, nous n’avons pas « frenché ». Je ne voulais vraiment pas le brusquer même si j’en avais réellement envie. Mais je voulais davantage savoir pourquoi ?

-          Est-ce que je peux te poser une question ?

-          Bien sûr...

Son non verbal s’avait très bien ce que j’allais dire.

-Pourquoi tu es disparu dans la brume, sans nouvelles. Je vais parler au « Je ». Comment tu penses que je me suis sentie ? Je me suis mise à nue dans tous les sens du terme et en plus tu connais ma blessure d’abandon. J’imagine que c’est parce que tu avais l’anxiété dans le tapis ? Tu aurais pu quand même être transparent. Est-ce qu’il y a juste moi qui a inventé l’énergie qu’il y a entre nous deux. Tu sais qu’on pourrait s’élever là (en pointant très haut) toi et moi.

- Non tu ne t’inventes rien.

Cependant, j’ai eu quand même une réponse, un peu flou. Qu’il avait besoin d’un temps de recul, d’être seul. Ce que l’on savait pas mal déjà. Le plus important, je me suis délivrée.

Ensuite, comme si de rien était. Nous avons bu du vin, on a parlé de nos vies, on a ri…

Soirée un peu "scrap" qui a fini par une grosse caresse sur le bord de la porte. Le sexy professeur est reparti. Et puis moi, le cœur gros, je me sens pas mal conne. Pourtant, je ne suis pas capable de le mettre dans une catégorie. Rebound ? Ami ? Amireux ? Amoureux ? Tout ce que je sais c’est que « J’aime » cette personne : qualités, défauts, tics nerveux, anxiété, participe passé…

dimanche 15 août 2021

Fuck delete...



Depuis quelques semaines, je suis vraiment moins inspirée. J’imagine que c’est la faute de l’été. Trop occupée à virer dans la ville avec des amis et de profiter de ce bref moment de liberté tant attendu. Nous avons quand même été enfermé depuis plusieurs mois. Alors, YOLO.

Bien que je sois toujours à droite et à gauche, j’ai réalisé aussi que je m’ennuyais de ma "porn intellectuelle" avec le sexy professeur. En fait, en toute honnêteté. Je m’ennuie de lui. Pi je me trouve conne d’encore penser y penser, même s’il est disparu dans la brume. Avec un peu de recul, je constate qu’il me faisait réellement du bien. Il m’inspirait, m’alimentait pi mon petit cœur me rappelait qu’ilétait encore là, qu’il n’était pas mort. Mais surtout, qu’il était encore possible d’être impressionnée par une rencontre dans ce monde. Pi ça, ça m'aidait à avancer sans regarder en arrière.

Donc, j’ai mis à off mon petit cœur. Je veux le protéger et j’ai envie de m’amuser. Je niaise encore occasionnellement avec « lui ». En revanche, j’ai besoin de plus de divertissement. J’ai le besoin d’attention dans le tapis et les hormones qui s’amusent à faire tout autant. Alors, j’ai fait une petite pause sur « lui » et je suis allée explorer ce qui se passait de nouveau sur les « apps » de rencontre. Misère, même vieux stock.

Après plusieurs « swip » à gauche, je tombe sur le « petit dude ». Beaux tatouages, semble aimé la musique, à un petit look un peu marginal, j’aime. It’s a match. Dommage que ça soit rendu si simple et compliqué à la fois avec les applications de rencontre.

C’est un peu comme ça que nous avons commencé à discuter. Il était parti en camping avec des amis alors c’était vraiment par parcimonie. C’est l’été alors, je ne m’en fais pas avec ça. Anyway, ce n’est pas comme si les gars entretenaient une longue conversation avant de te « ghoster ». Même que souvent, ça l’arrête à une simple salutation. J’ai quand même le « deleate » facile. Alors, je vais attendre quelques jours pour voir s’il finit par me répondre.

Et là je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais sa photo de profil Tinder c’est changer pour un « dude » version thug. My god, est-ce que c'est ça la nouvelle tactique. Fuck pi delete.

Plus tard, dans la semaine, je reçois un message sur Messenger du petit « dude » qui me dit :

-          Allo!!

J’espère que t’as journée c’est bien passée.

Je viens de voir une notification Tinder qui m’indique que tu m’as envoyé un message pi je viens de me rendre compte que tu as supprimé le match.

Je voulais savoir si j’avais fait de quoi de pas correct?

Et il m’a envoyé une photo de lui afin de prouver qu’il n’était pas un thug. En fait, je pense que c’est l’application qui déconne.

-          On ira prendre un verre et je te raconterai ça en vrai. Trop drôle.

Une belle rencontre, j’ai même été agréablement surprise. Depuis, on se voit occasionnellement. C’est rafraîchissant.

Le problème, c’est que là, je ne veux plus aucune implication émotionnelle. J’ai rangé mon petit cœur sur la plus haute tablette de ma garde-robe, le temps d’un « break ». J’ai encore le sexy professeur dans la tête et, pour être honnête, il n’y a personne que j’ai rencontré qui lui arrivait à la cheville. Je me trouve un peu niaiseuse.

En fait, je ne suis pas une niaiseuse, je suis rêveuse. Il faut que j’arrive à comprendre pourquoi cette disparition. À moins que ce soit seulement moi qui ai inventé de toute pièce ce que je vivais. J’avais pourtant l’impression que c’était partagé.

-          Je sais que probablement que tu t’en fou, mais moi je m’ennuie.

Mais qu’est-ce que je viens de faire calisse? « Delete ». Fuck des messages textes ça ne disparait jamais. Misère.