mardi 22 décembre 2020

Un cadeau mal emballé

Je n’arrive pas à dormir, je tremble beaucoup trop. L’émotion vient de ressurgir et cette fois, je n’ai aucun contrôle. Je ne me souviens plus la dernière fois que j’ai mangé. À jeun dans tous les sens du terme. Je n’ai pas succombé à la bouteille car honnêtement, cela n’en valait pas la peine.

Je fume par exemple, je fume en « criss ».

J’ai peur de moi. Je sais de quoi je suis capable dans ces moments-là, autodestruction et flagellation. C’est moi contre moi. Toi tu n’as été que la cerise sur le Sunday.

C’est que je l’ai eu en pleine face. Je n’ai rien cherché, c’est arrivé comme un cadeau mal emballé. Maintenant, je tremble, je suis secoué, je ne peux contrôler mon corps en choc. Je « shake » en « câlisse ».

Dans mes deux textes précédents, je vous ai dit que j’avais craqué, qu’il y avait quelque chose qui avait basculé, mais là, je suis achevé. Complètement à terre. 2020, n’aura pu être qu’un cauchemar interminable. En thérapie, on dit un cadeau mal emballé question que tu puisses ravaler ta pilule plus facilement. Pour être très transparente, la pilule ne passera pas comme ça. Alors, je me donne le droit de ne rien contrôler et de « shaker » comme une personne atteinte de la maladie de Parkinson. J’essaie de me calmer… Comme j’ai été beaucoup trop raisonné aujourd’hui, le corps te rattrape et là, tu dois te faire une raison.

Va falloir que tu te relèves, que tu t’aimes et que tu te soignes fille. Lâches-toi pas, il te reste juste toi.

Je suis chanceuse, je suis « fucking » bien entouré et mon amie dort dans mon lit. Elle travaille demain, venue me donner du réconfort. J’ai de la valeur pour elle et elle m’aime. Le lit tremblait sous mes  « spams » et elle mérite son repos avant le travail, car travailler en ce moment il n’y a rien d’évident. Je me suis permis un petit passage dans son « gin » par ce que rien ne me fera dormir à par l’ivresse qui fait oublier. Je ne voulais pas me rendre là. J’ai résisté. Rien ne me fera dormir sauf une caresse avec l’alcool. C’est nul, je sais, mais l’insomnie et les mouvements incohérents de mon corps m’empêchent de tomber profondément.

Je m’allume une autre « clop », j’essaie de me raisonner. Je m’enfarge dans ses affaires au milieu de l’entrée, car je veux qu’il parte le plus vite possible et que je me réveille de cette histoire que je vais avoir oubliée.

Ça aura été une journée comme ça aujourd’hui. Je me suis réveillé tout croche en pleurant. J’avais du mal à trainer ma carcasse, mais je devais me lever, j’avais un rendez-vous, un moment pour moi, une façon de relaxer et une manière de reconnecter avec moi-même. C’est un peu ça le travail d’une fille qui a eu une grosse année et qui est en arrêt de travail. Ça l’air qu’il faut que je prenne soin de moi, mais pour l’instant j’ai l’impression qu’un poignard m’a traversé et qu’on s’amuse à faire un va-et-viens pour que mes entrailles sortent. Je ne sais pas si c’est un fantasme, mais j’aurais besoin de sortir de mon corps, de ma tête. Il y a rien qui peut faire plus mal en ce moment. Il me faut un plan.

Tsé, quand tes amis te disent que la vie est bien faite et que tu as juste envie de leur sacrée une claque au visage même si tu sais qu’ils ont raison. Mais, comme je vais me raccrocher à ce qu’il me reste, des amis extraordinaires, ma force,  mon village, parce que « osti » que je suis bien entouré. Je me dis qu’ils ne peuvent qu’avoir raison. Je vais me sortir de là avec eux et je ne serais jamais seule. Des fois, il m’arrive de douter de moi, mais ils sont toujours là pour me dire que je suis incroyable. Il faudrait bien que je commence à les croire.

Je m’allume une autre cigarette, c’est tout ce qui peut rentrer depuis quelques heures et le gin sans tonic, sans glace et sans diluant. J’aimerais me réveiller et croire qu’aujourd’hui n’a jamais existé. Mais, « tsé », rien n’arrive pour rien et tout fini par ce savoir. Mon intuition m’a guidé sans que je cherche. C’est arrivé comme ça, sous mes yeux, comme un cadeau.

Ok, j’ai envie de jamais me réveiller, mais il y a une petite voix, une présence en moi qui me dit que je dois m’accueillir et prendre soin de moi. J’ai « crissement » hâte de voir ce qui se cache derrière ce cadeau mal emballé parce que je ne sais pas qu’est-ce que peut être la belle surprise. En ce moment, je vois noir et j’ai vraiment envie de voir le fond de la bouteille. J’ai envie de me faire mal, mais une infime partie de moi me dit de ne pas lâcher, que je ne suis pas seule.

Je vais aller me refiler, comme un ivrogne qui doit atteindre le bas fond afin de faire sortir le méchant. Et pourquoi pas une autre « clop » au passage. Tant qu’à se faire du mal, aussi bien le faire comme il faut. Je sais qu’il n’ y a rien de correct là-dedans, mais c’est la seule solution pour le moment. Anyway, je ne contrôle aucun de mes tremblements. En plus, je dois toujours traverser la barricade, ses affaires qui trainent dans l’entrée et qu’il doit venir chercher au plus sacrant, car je vais mourir de devoir les enjamber à tous les jours. Il y a quand même des limites au masochisme.

Je l’ai trouvé par hasard, comme ça, sur un plateau d’argent. Mon copié-collé comme j’aime bien dire. Est-ce que l’on dit lâche quand la chair est faible? Je me pose encore la question. En ce moment, je remercie le ciel de n’avoir jamais été enceinte. Cela m’aurait tué en toute franchise. Je m’aurais probablement avorté moi-même. La douleur aurait été trop grande. Même le gin cul sec ne me fait rien, je suis de marbre.

Impossible de dormir là-dessus. Mon corps veut me faire souffrir. Parce que oui, ma belle, tu vas finir 2020 en douleur. Joyeux Noël à ce qu’il dise. Ton « fucking » ça va bien aller, je vais te le faire ravaler en ! »/$%?&. T’as beau pas être seule ma fille, et une chance que tu l’es pas, clairement tu sais très bien que cela aura été ta mort.

Fait que, Docteur Docteur, je vais devoir venir vous voir, mon pénis est en constante érection faudrait remédier à ça. Quand le message est adressé à une fille « shooter » qui doit avoir 10 ans de moins que toi et qui ressemble à tout ce que tu « stalkes » sur Instagram. Ça fait mal en « câlisse ». Qu’en moins de quelques heures ta vie bascule et que ce n’est même pas toi la cause. C’est l’osti de lâche qui aime que tu parais bien dans son décor. Faut tu pardonne ma fille. Faut que tu t’aimes. Que tout à coup que ton corps à lâcher, que tu ne peux rien contrôler, c’est ben normal. Je me donne quand même se droit là. Mais va falloir que je me relève.

Je me trouve quand même bonne de ne pas avoir disjoncté sur celle-là. Ça servait à rien que je me donne plus de gorgées sures. Je me demande encore si au moins ça en valait la peine? Par contre, j’ai bien pris soin de répandre la nouvelle. Parce que s’il fallait que l’on me voie en sa présence, je veux que quelqu’un aurait la décence de me « crisser » une claque. J'ai épargné sa mère. Je me suis dis qu'il serait pas mal fière de lui dire comment il est un homme. 

Alors, il est où le cadeau mal emballé de 2020, parce qu’après que mon père à un cancer incurable, les traitements hormonaux qui donnent des « mood swing », les déceptions récurrentes chaque fois que tu as tes règles et cette découverte, elle est où la super surprise que je devais recevoir, parce que là tu me scies en deux. 

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