samedi 12 décembre 2020

Welcome en 2020

  Peut-être que tu n’as plus envie de faire l’amour avec moi?

-          Peut-être!

WTF!!! La bombe était larguée. Il me semble avoir manqué un bout de ma propre vie….

Il faut dire que cela fait longtemps que je ne suis pas venue par ici. Sans oublier que cette année, nous y avons quand même gouté. J’ai peur. Je pense que je n’ai jamais eu peur de cette façon auparavant. Mais peur de quoi? D’affronter la réalité?

J’ai vécu cette année dans mon petit monde de licornes. J’ai même perdu ma petite flamme et de ma créativité tel un robot. Un super mécanisme de défense que je me suis construite au fil du temps et qui me rend, selon moi, indestructible. J’ai cette façon de me mettre des lunettes roses, de devenir un personnage fictif, de me mettre en veille et de n’avoir aucune place pour moi. Cette façon de m’inventer que tout est positif, que nous apprenons des situations en mettant sur une tablette inaccessible mes émotions et mes sentiments. Cela finit toujours par nous rattraper.

Pour revenir au sujet principal, j’ai figé. Je sentais que le divan voulait m’avaler. Au sens figuré, j’aurais rêvé qu’il m’aspire afin que je disparaisse. Je ne l’avais jamais senti venir. C’est vrai que depuis quelques semaines, nous avions beaucoup de difficultés à nous retrouver. Nous avions perdu cette proximité qui fait de ses couples qu’ils sont si forts. Nous nous étions perdu en chemin dans une sphère ou le travail, la routine et le quotidien sont rois. C’est probablement le plus grand défi des couples d’aujourd’hui.

Moi, je n’en voulais pas des enfants… Beaucoup trop peur de mettre au monde un mini humain qui sera rongé par le mal du monde, par mon propre mal. J’ai toujours pensé que c’était injuste de faire cela à un petit être pur et innocent. Puis un jour, l’homme a semé une graine… non, je ne suis pas tombé enceinte, mais il m’a fait comprendre que pour lui c’était vraiment important. J’ai tourné dans une spirale pendant quelques années entre la peur et le désir. J’ai longtemps cru que c’était de ma faute. Soi qu’il n’était pas suffisamment voulu, soi que j’étais effrayé à l’idée d’être incapable de pouvoir m’en occuper ou même de l’aimer.

Puis un jour, j’ai eu l’appel… J’ai eu envie d’utiliser le super pouvoir qu’ont les femmes de pouvoir donner la vie. De ressentir cette magie dans mon ventre. Encore à ce jour, je n’ai jamais été enceinte… Il faut imaginer le lot de déception accumuler. Sans doute que cela n’a pas aidé à notre cause….

Avec raison, je suis toujours hanté par le même souvenir. Mon père qui me prends la main en me disant : Toi, ce serait vraiment spécial si tu avais un enfant. Je crois que je n’avais jamais vu mon père aussi ému. Dans mon souvenir, je lui faisais comprendre que ce n’était pas pour moi afin qu’il ne soit pas déçu si je ne pouvais pas lui offrir ce qu’il souhaitait du plus profond de son cœur. Il y a eu les enfants de ma sœur pour panser son manque. En parallèle, j’ai cet autre souvenir qui me fait mal en dedans. Mon père qui me prends par la main et me dit : j’ai peur de mourir ma fille…

En début d’année, nous avons reçu la nouvelle qui fait basculer la vie, un cancer des poumons très avancé. Mon père avait trop attendu avant de se rendre à l’hôpital. J’ai beaucoup pleuré et pour être honnête, je pleure encore beaucoup. Malgré que vivre le moment présent prend tous sons sens, l’angoisse finit par te saisir en chemin car tout peut se terminer du jour ou lendemain. J’ai souvent cette réflexion entourant la mort. Personne n’est à l’abri car c’est la fatalité de chaque être humain. Pour certain, cela arrive beaucoup trop tôt.

Fais que j’ai enlevé mes lunettes roses qui me faisaient voir des arcs-en-ciel où s’était indiqué « ça va bien aller » parce que non, ça ne va pas. Vous comprenez que le sujet principal m’a fait chavirer. J’ai essayé de m’accrocher à ce que je considérais mon pilier, mais je suis incapable de l’atteindre. Mes repères sont disparus et mon corps a commencé à me parler. Avant que lui aussi me lâche, je me suis donc accorder le droit de mettre une pause, de prendre du recul et de prendre du temps pour moi. Une décision qui ne fut pas facile, car je suis de ceux qui ne savent pas arrêter.

Je veux reprendre mon souffle, respirer à nouveau et essayer de vivre mes émotions au gré de mes réflexions. Probablement que de cette façon, je trouverai les réponses.

 

Bye bye 2020, j’ai vendu ma vie sur kijiji pour retrouver qui je suis.

« Un appel à redonner un peu de sens à nos vies. On s’étourdit. On va trop vite. On oublie d’être là (…) C’est… comme… ça…qu’on… est… censé… vivre. Mais on oublie tout le temps » Léa Stréliski

1 commentaire:

  1. Message droit du cœur. Je respecte énormément ton courage pour ce partage. Merci.

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