lundi 28 décembre 2020

Joyeux Noel à ce qu’ils disent…

Honnêtement, ce n’est vraiment pas parce que c’est Noël, mais la douleur est très grande aujourd’hui. Je me suis réveillé de même, c’est tout.

Noël, c’est quoi en 2020? Une journée comme une autre. Il pleut, même pas de neige. Noël se cherche autant que moi.

Pour mon père c’est important, car c’est peut-être son dernier. Je suis sortie pour lui faire plaisir. J’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’ai rien… à part ma peau… Malgré cela, il est content. Il s’est mis beau pour moi. Je ne suis pas capable de le regarder dans les yeux. Je me sens coupable. De gâcher probablement encore plus son dernier Noël.

« J’suis pas capable de croire qu’y faut que je m’arrête icitte…  Mais je suis tout seule, pi de toute façon ça  m’fait trop mal»

Je n’étais pas prête. C’est arrivé trop vite. J’ai juste une face. Un "fucking smocky eyes". En plus, je ne me trouve pas si laide. La seule façon que j’ai trouvée de me donner de l’allure, mais surtout, la seule façon que j’ai trouvé de me donner la force de sortir. Rendu au « outfit » j’ai flanché. Papa cette année, c’est en mou que tu vas me recevoir. Mais j’ai une face qui essaie d’affronter la réalité.

« Mon corps c’est un pays en guerre sur le point de finir(…) J’ai faim, j’ai frete… Je suis trop faible pour me lever deboute… On vahisser le drapeau blanc, un point c’est toute…. »

Tout ce que voulait c’est  boire vite pour m’endormir vite. Fallait j’arrive chez mon père. J’ai essayé papa de te donner ton Noël. C’était supposé d’être moi qui te recevais en grand. Je t’ai dit de rien calculé pour moi. Mais tu ne m’as pas écouté. Tu voulais me faire plaisir. Mais il y a rien qui va me sourire. J’allais juste faire acte de présence. Rien capable de manger, mais le liquide rentrait bien. Je me sentais démuni vis-à-vis de cette fête de l’amour, vis-à-vis de mon père. Tout ce que j’avais à offrir c’est ma carcasse faible qui braille au bout d’une table. J’ai quand même bien été accueilli. Cette année, fallait faire à semblant de tellement de choses. On se les dit, on parle de rien. Une heure plus tard, je dors. J’ai même dit à ma sœur : Occupes-toi de tes petits, montre leur la magie de Noël, moi je n’ai rien de magique en ce moment. Je ne voudrais pas qu’ils associent Noël au négatif. Encore un peu de conscience ici.

Ils ont tous fait pour que je me sente bien, même si je n’avais pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… rien… à part ma peau…. J’ai essayé, je voulais lui faire plaisir, je ne voulais pas le tué. J’ai quand même encore un cœur dans mon désespoir.

 « J’entends le téléphone qui hurle, j’ai des amis. J’voudrais tellement pouvoir me lever pour leur parler. Leur dire allô! C’est moi, j’suis correct…chu toujours en vie »

Mon père est allé me coucher durant le souper. Je ne pouvais rien donné de plus, même pas alcoolisé, juste dans la réalité. Il voulait tellement que je « tof » mais qu’est-ce que je pouvais donner… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… rien… à part ma peau….

« Ces derniers jours, j’ai dû vieillir de quatre milleans(…) chu pas pressé… j’attends la mort… »

Il est encore tôt. Tout le monde dort. Mon père est sur le divan et je m’en veux. Je m’en veux qu’il doit s’occuper de moi quand cela devrait être le contraire. Moi, je suis réveillé. À qui parler??? Faut encore que je vive avec moi. J’avais envie de réconfort, mais je me sens tellement démuni.

Je mets mes écouteurs, j’écoute de la musique question de ne pas être tout seul. . J’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’ai rien… à part ma peau… Je sors fumé, c’est beau dehors, le brouillard. Il me fait penser à toi. J’ai encore tellement d’amour pour toi et je m’en veux. C’est contre moi que je suis fâché. C’est là que je m’en veux. De ne même pas te haïr. D’encore penser que c’est  un mauvais rêve duquel je vais me réveiller. En plus, je sais que nous ne sommes pas loin. Je bois le vin que personne ne voulait question que je ne fais pas de connerie. « Joyeux Noël mon cœur » c’est le poignard qui m’a tué ce soir.

J’ai tout gâché papa. Ma faiblesse, et je m’en voudrais toute ma vie. Pi la je te flatte les cheveux sur le divan et j’en ai autant dans les mains. Je m’en veux d’avoir gâché « ton » Noël. Probablement, ton dernier… Je vais m’en vouloir toute ma vie. Pi toi, tu me lances  « Je suis content que tu sois là » Sais- tu comment ça fait mal Papa? Oui, il y a mon poignard en ce moment, mais il y a toi. Ça quand même été toi le premier homme de ma vie. Mais là tu dors et je viens de te border. Probablement, la meilleure action que j’ai faite aujourd’hui. Je t’aime, c’est Noël et je bois le vin que personne ne voulait. .

 J’avais rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe… J’avais rien… à part ma peau…

Comme dans mon petit monde, ma musique dans mes oreilles. Il faudrait que j’aille dormir. Mais il y a encore quelqu’un au bout du fil qui veut savoir comment je vais. Non, je ne suis pas seul et il y a aussi mes regrets qui m’accompagnent. Sinon j’ai rien… pas de cadeau… pas de vin… pas de bouffe…  rien… à part ma peau…

 (Inspiration: Mon père et Les Colocs-Dehors Novembre- Dehors Novembre)

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