mardi 18 janvier 2022

Dans quelques jours, l’année sera terminée…

Dans quelques jours, l’année sera terminée… Pis des fois, je pense que je suis bipolaire.

J’ai vécu à fond ma sobriété et maintenant, c’est le temps des festivités. Mon seul désir, terminer cette année, m’amuser, oublier, pis enfin me dire que j’ai passé à travers la feuille de papier.

J’ai le syndrome de la page blanche depuis quelques semaines. J’ai du mal à mettre en ordre les mots dans ma tête. C’est devenu une succession d’images, d'odeurs et de sentiments. De beaux souvenirs, mais aussi des souvenirs qui font mal. Mon coeur qui veut être léger et mon cœur qui veut se protéger.

J’ai beaucoup perdu dans les derniers mois. J’ai beaucoup souffert aussi. J’ai surtout tellement gagné. Mon sentiment de gratitude est tellement fort, ma résilience l’est encore plus. Pis il y a cette foutue pandémie qui me rappelle que je suis une fucking résiliente maganée.

Je me répète souvent qu’il n’y a rien de pire qui pourrait m’arriver…

À part la perte de mon père.

Dans quelques jours, l’année sera terminée et tout ça sera derrière moi... Pi des fois, je pense que je suis bipolaire.

À pareille date l’année dernière, je commençais tranquillement ma descente aux enfers. Une chute qui fut abrupte. J’ai même voulu mourir. La souffrance et la peine étaient beaucoup trop intense. Je ne pensais pas qu’il était possible d'avoir aussi mal. Ma vie n’avait plus aucun sens. En fait, la vie que j’avais venait de se terminer brusquement.

Pis, j’ai caché les couteaux de la cuisine. J’ai eu peur de ce que j’étais capable de me faire… 

Même si j’étais couchée par terre, la face sur la céramique de la cuisine, en dedans, ça bouillonnait. J’avais encore la capacité de me relever, pousser par cette force surnaturelle. C'est un peu pour ça que je pense que je suis bipolaire.

Pis je l’ai fait. C’est arrivé assez rapidement. Je me demande parfois comment, mais je l’ai fait. Je suis encore debout aujourd’hui. 

J’ai enfermé ma peine dans une petite prison à l’intérieur de ma cage thoracique. Un endroit où elle ne pourrait pas revenir. À l’occasion, je vais encore la visiter pour y ajouter un pansement dessus. Le temps a fait son œuvre et j’ai commencé à guérir.

Mes deux mois de sobriété m’ont fait le plus grand bien. J’ai finalement vu clair. Mes idées étaient davantage organisées. Je me sentais revivre. Je sentais les étincelles. J’étais revenue à moi-même avec mes papillons dans le ventre pour rien, ma succession de 11:11 pis mes coeurs partout, partout. Ou était-ce seulement mon pic de bipolarité?

Dans quelques jours, l’année sera terminée et ça commençait à bien aller.

Je l’ai reçu comme une claque en pleine face. Il avait refait sa vie rapidement comme si je n’avais jamais existé, comme s’il ne m’avait pas émietté le coeur. Comme si… de rien était, comme s’il n’avait rien fait de mal. Comme si…

Je suis tombée dans la noirceur de novembre. Seule…

Ce n’était ni de la douleur ni de la tristesse. C’était quelque chose, mais ce n’était rien. Je pense que c’était bipolaire.

Ma résilience a décidé de prendre une pause et d’être en crisse. Puis, elle est devenue bff avec l’orgueil. Un match malsain.  

Heureusement, je n’ai pas succombé à l’alcool.

J’avais juste une envie, d’être en crisse. Fâchée qu’il s’en sorte bien et que ce soit encore moi qui sois en train de recoller les morceaux cassés, en mode reconstruction. Fâchée que ça finisse bien pour lui et que ce soit encore moi qui vive des montagnes russes.

Pourtant, je n’envie pas du tout cette fille. Je pense que je suis bipolaire.

Dans quelques jours, l’année sera terminée et ce fera un an.

J’ai le syndrome de la page blanche depuis quelques semaines. J’ai du mal à mettre en ordre les mots dans ma tête. Je n’ai surtout rien à raconter. Je travaille comme une défoncée. Je ne « date » même pas. Je n’ai plus de « back up » de chaleur humaine, je les ai tous ghoster. En prime, je suis épuisée de toujours radoter les mêmes histoires. Alors, à la question « pis quoi de neuf » je lance rapidement « ben tranquille ».

Après le dernier épisode de mon père, je me suis enfermée dans la petite prison à l’intérieur de ma cage thoracique avec ma peine. Il faisait noir. J’ai collé un autre pansement. Puis, j’ai décidé d’ouvrir la lumière. J’ai regardé ma peine. Je l’ai serré dans mes bras. Je l’ai accueilli. Cette fois, le coup était moins dure.

Lorsque l’on enchaîne ainsi les fragilités, on débouche sur une force.

J’ai finalement fait le tour. J’ai vécu toutes les premières fois accompagnées de moi. Je me suis même préparée au pire, je suis devenue un ordinateur en vieille. J’ai vécu à fond ma sobriété et maintenant, c’est le temps des festivités. Mon seul désir, terminer cette année, m’amuser et passer à autre chose.

Cette année, j’ai souvent pensé que j’étais bipolaire. En fait, je suis loin de l'être. J’étais seulement en peine d’amour.

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