
Je me sens un peu mieux depuis 2-3 jours. Je savais que
j’avais un feu en dedans, mais là, il brûle en « crisse » Faut pas je
me lâche, faut pas je me lâche. Quelle force, probablement ma plus grande
qualité. Je sais quand je tombe, mais je sais vraiment quand il est temps de me
relever. Ça dure jamais vraiment longtemps… Je ne me le permets pas… Je ne suis
pas un déchet et j’ai encore de la considération pour moi. Je suis une belle
personne qu’il faut découvrir. Quoique je sais que je vais avoir besoin de
temps cette fois-ci. Beaucoup de temps…
Honnêtement, je me demande d’où elle vient cette force? Je
dois bien être la seule à avoir été capable de se sortir d’une dépression avec
angoisse et anxiété à 22 ans, sans parents, sans amis, sans antidépresseur,
juste avec moi. C’est la première fois que j’ai reconnu ma force. J’en suis
encore très fière aujourd’hui et elle m’aide à avancer tous les jours. Mais ça,
tu ne l’as jamais vu.
Je suis sur la même soupe depuis deux jours. Une
« patante » congelé que ma mère m'a gentiment amenée. En plus, c’est
bon. C’est juste rendu plus long mangé maintenant. J’ai mal au cœur assez
facilement. J’en mangerais encore, mais je préfère la garder en
« backup » au cas où. Pi là, il y a un « dude » qui rêve
juste de me faire à manger et j’ai peur de seulement être capable de prendre 2
bouchées. J’ai vraiment rien à luidire, j’essaie. Ça ben l’air que je suis intéressante quand même. Il y
a vraiment juste toi qui ne le savais pas. En plus, j’ai vraiment l’impression
qu’il n’est pas juste là pour mon beau derrière. Pi ça, malgré la victoire, ça
me fait mal. Fait que, je vais continuer à prendre mes douches d’acide pour me
nettoyer. Éliminer l’odeur qui reste sur mon corps et mes vêtements. C’est
comme si je vivais dans un camp de concentration depuis quelques jours. Il y
aura Stephanie avant et Stephanie après. J’ai tellement hâte que ses deux-là se
croisent, car je crois qu’elles seront exceptionnelles.
Le pire, c’est que malgré tous les stimuli qui m’entourent,
je m’ennuie. Il n’y avait rien de plus « fun », ma vie avec toi. Mais
ça, il y avait juste moi qui le savais. J’ai la peau qui chauffe… en guise
d’exorcise… de désintoxication… Faut que tu sortes de ma tête, faut que tu
sortes de mon cœur, faut que tu sortes de ma peau. Mais, je ne sais pas quand
je vais être capable d’y arriver. Même si je chante Noël en espagnol et que
j’ai l’impression d’être en voyage, c’est pas assez… je pense à toi et je
m’haïs. Au moins, je suis en voyage dans ma tête. Pendant qu’il me regarde
frissonner, je n’arrive pas à le regarder dans les yeux. Je prends plaisir de
ce qu’il me donne. Et ça, ça me change les idées.
Pi toi? Tellement de questions sans réponses…
Je fais juste t’imaginer avec la fille en plastique… Je me
regarde dans le miroir. Qu’est-ce que tu me trouvais? je n’ai vraiment rien de
comparable avec elle, elle est refaite de « A à Z ». Avec les
faux cils qui ballotent pi toutes…Tout ce que nous haïssions… Pourtant, je t’ai souvent
répété que c’était ton genre de fille… Tu me disais que non… Tu chialais quand
je mettais du maquillage pour que tu me regardes… Qu’est-ce que je dois
comprendre? Quand as-tu commencé à me mentir ?? Quand?
Le maudit miroir… Il est critique à 38 ans.
« Anyway », il l’a toujours été. Pi l’autre « dude » me
regarde et il se jette par terre. Je pense que je ne dois pas être si mal. Par
contre, le foutu miroir me rappelle quand même tous les jours que je ne suis
pas en plastique comme elle. Que je vieillis. Que c’est supposé être beau.
Qu’est-ce que tu en penses maintenant?
En bonne maso, j’ai enregistré sa photo et ton beau message de patient en rut
dans mes photos. C’est tout ce que j’ai à raconter, mais je ne lui dirais pas
quand il me fera à manger. « Anyway », pour l’instant, j’ai pas grand-chose d’autre à raconter.
Comme une bonne vendeuse, c’est moi qui pose les questions…. Et il n’y a même
pas de blanc… pi lui, il me regarde… Des filles comme moi dans le catalogue humain, ça reste pas
longtemps. Aussi, je ne cours pas plusieurs lapins à la fois, ce n'est pas moi. Je
vais garder l’autre « dude » qui veut me faire manger pour ma survie.
Tant qu’il me regarde avec intérêt, je vais le garder. Mais ça, toi tu y arrivais
même plus.
Pi toi, tu ne voyais pas ce que j’essayais de te montrer?
Que la vie était belle? Dans les chansons ou les films qui me faisaient
vibrer… Au lieu de tout ça, tu m’as fait
à croire que je n’allais pas. Et je t’ai cru. Je te faisais tellement
confiance, je t’aurais suivi partout…. Fallait juste être patient. Mais ça,
c’est juste moi qui l’avais la patience.
Qu’est-ce que tu fais? C’est le « fucking »
réveillon et je suis seule… Pi je m’ennuie. Ma douche d’acide m’a déjà fait
oublier le bel après-midi que j’ai passé. J’en voulais plus parce que je veux
tout oublier ce que je ne peux dire. Les voisins se sont calmé en haut. Je vais
peut-être capable de dormir. Tsé l’appartement que tu haïssais… Ben je suis
encore dedans… Pi je le haïs en « criss » depuis que tu n’es plus
dedans…
Je suis contente de me voir fondre sur la balance. Tu sais,
je me trouvais grosse… Je pense que tu le savais, je te le répétais tous les
jours. Finalement, tu as choisi plus petite que moi, une fille en plastique,
une fille qui est loin de me ressembler… Pourquoi tu voulais que je ne porte
pas de maquillage? Que j’étais belle sans supposément? Que je n’avais pas
besoin d’artifices?
Fais-toi s’en pas! L’autre « dude » va me faire
manger. Je ne devrais pas disparaitre. Réponds-moi donc pour mes questions sans
réponses… Tout ce que je voulais c’est un au revoir en adulte civilisé. Une
dernière soirée, sans amertume, comme dans le bon vieux temps. Parler, manger,
mais surtout rire… Faire assemblant…. Pi t’effacé le lendemain… Mais juste une
« crisse » de dernière soirée. Je ne demandais pas grand-chose, juste
ça. Je l’ai même pas eu. Et j’essaiede ne pas regarder la porte… Je commence tranquillement à être capable.
Je sais que tu es lâche et que tu ne veux pas affronter mon regard.
Pour une fois, je ne suis même pas soûl. J’ai envie de le
vivre cul sec. Dans 20 minutes, je vais mourir… Je vais écrire un autre
chapitre à mon histoire. Cette fois-ci la mienne. Je vais commencer à regarder
ce que je veux, sans toi. Regarder de l’avant à ce qu’ils disent. Même s’il n’a
rien à boire, je n’ai même pas succombé au vin « cheap » d’épicerie.
Je veux être juste là, le vivre bien comme il le faut. Je suis assis à ta
place. J’essaie de me rapproprier l’endroit…
Neuf minutes, je divague dans mes pensées… Tellement que
j’arrive même à oublier le temps qu’il est. 12h01, j’ai traversé l’autre bord
et je viens de recevoir ton message « cheap » en mangeant le restant
de mon bel espagnol. « Bonne année Stephanie, j’te souhaite que 2021 soit
clémente avec toi, que l’amour que tu as à donner te soit rendu au centuple. J’espère
qu’un jour, on sera prêt pour passer une soirée ensemble entre amis. D’ici là,
je t’embrasse. » J’ai eu la décence de corriger les fautes. Même son
meilleur ami m’a envoyé un message plus profond. Pourtant, je n'avais pas bâti 10
ans de vie avec lui.
Merci, tu viens de me faire réaliser comment que je méritais
mieux et que je t'avais donné beaucoup trop d'attention jusqu'à maintenant. En plus, aucune larme. Juste lucide… J’ai beau être seule, mais je ne
suis pas entouré de mondes qui s’en foutent comme toi. Ma vie n’est pas vide, elle est bien remplie. J’essaie de me contrôler, c’est mon corps qui réagit, pas ma tête.
Et je me rappelle que ça fait deux fois que tu me répètes
les mêmes conneries. Mais au final, tu changes pas. C’est toujours moi qui ai évolué. Tu tournes en rond depuis tellement longtemps. Je sais que c’est plus
facile de jeter la faute sur les autres. Surtout, quand on n’est même pas
« game » de s’affronter soit-même. Mais ça, maintenant t’appartient. Je
suis déjà ailleurs et je ne l’avais pas encore réalisé.
J’enlève ce qu’il me reste de toi sur mon dos. De tout ce
que tu m’as fait à croire depuis 10 ans. De la façon que tu regardais les
autres filles quand j’étais à côté de toi et que je faisais semblant que je ne
voyais rien. De toutes les fois que je t’ai attendu seule à la maison sans
avertissement. Des fois où j’avais besoin de support, mais que je t’ai laissé
parler. Je me déculpabilise du fait que toute notre vie tournait à l’entour de
toi, même si c’est en quelque sortes de ma faute. Je ferme les yeux sur le
projet d’avoir des enfants parce que tu ne seras pas dans le décor. Je mets à
la poubelle ma responsabilité d’avoir baisser les bras depuis trois mois, car
oui, c’est moi qui portait ce couple à bout de bras et je commençais à être
fatigué. Je m’en veux un petit peu de t’avoir jeté dans la « gueule du
diable » même si je savais ce qui s’en venait. Bref, je viens de m’enlever
10 ans de vie et pour une fois, je me sens soulager et un peu plus légère.
Je reprends la soupe que j’avais en « backup » et
je réfléchis à tout ça. Alors, 2021… J’ai réussi à traverser l’autre bord. Une
partie de moi est morte, mais l’autre n’a jamais été aussi en vie.