dimanche 28 mars 2021

Un café pour emporter?

Je n'ai pas envie de partir. Je n’ai surtout pas envie de me réveiller, sortir de son lit et affronter sa belle face avec ses « piercings » symétriques.

« fuck » J’ai pas le choix, il faut que j’aille faire pipi.

Double « fuck » où son mes bobettes?

Dans cette maison hors convention, il y a des miroirs partout. Donc, il a fallu que je m’affronte avant d’aller à la salle de bain. J’ai la face d’une fille qui a vraiment aimé sa soirée. Je prends mon courage à deux fesses et je me sors. Je me faufile telle une gamine qui pense vraiment que personne ne va la voir.

Mes cheveux sont un peu moins beau, mais j'ai un  « fucking » sourire niaiseux.

Il faut que je me serve un café avant de partir en guise de claque sur la « gueule ». Je ne me souviens plus si nous avons dormi. J’adore comment je « feel » et va falloir que je convainque mon entourage que je ne consomme aucune drogue. Mais j’aime ce sentiment. Je pense que c’est l’euphorie du moment présent.

Tu le veux dans une tasse pour emporter?

Sursaut, je venais de me faire pogner. En même temps, c’est pas comme si j’étais bien caché. Je m’étais « plugger » devant la machine à café vintage, filtre à café en essuie-tout, très créatif, à rire en silence des conneries que je racontais la veille ou mes péripéties rocambolesques aux premières personnes de ma liste de messages textes et tout ça en bobette. J’ai de la matière pour écrire au moins trois livres. Je me sens légère, j’ai 38 ans, sans horaire et mon cœur fait des coups de tambour en me disant : j’existe encore grosse conne!

Il va falloir qu’il se calme lui d’ailleurs. Je vais bien et je n’ai pas envie de retomber. Après tout, je peux encore décider de le remballer, de le cloitrer ou même de l’empaler si je veux. 

Je ne sais toujours pas comment je suis rentrée chez moi comme si ma voiture s’était téléportée trente-cinq minutes plus loin.

J’ai faim, j’ai « fucking » faim, je suis en carence dans tous les sens du terme. Incapacité à faire face à mes responsabilités et absence ou insuffisance d’éléments indispensables à la nutrition. J’ai besoin de mon trip de bouffe et de mon lit nuage pour aller rêvasser et étirer cette euphorie qui ne me déplaît pas du tout. Stephanie secondaire 5 n’est plus, j’ai régressé en secondaire 3 quand je repense à tout ça.

On est supposé se revoir ce week-end.

« Fuck » la journée va être longue.

Double « fuck », on est juste lundi.

Je sais plus trop qu’est-ce que je peux faire pour passer le temps. C’est le moment de sortir le ukulélé. Je veux faire un spectacle à mon père pour lui montrer comment je suis bonne d’enchainer deux accords et de chanter en même temps. Stephanie secondaire 3.

Je vais en avoir pour un bon deux minutes.

Papa, je ne consomme aucune drogue, j’ai juste un sourire niaiseux et je veux que le temps passe.

Est-ce que s’est permis, à ce point, de lui dire que j’ai déjà hâte de le revoir? Je suis vraiment pas « game ». Je me sens légère, j’ai 38 ans, sans horaire, rien à faire et mon cœur fait des coups de tambour en me disant : j’existe encore grosse conne!

Ce qui est sympathique, c’est qu’il m’écrit souvent ce qui me trotte dans la tête… Merci de me devancer.

-          Dommage, j’aurais bien apprécié la présence d’une jolie patineuse ce soir…

Et puis là tu as toutes les questions qui défilent dans ta tête : Trop tôt? Trop vite? Faudrait être raisonnable? Et j’en passe. La vie n’attend pas, c’est maintenant. Le pire qui pourrait m’arriver c’est que mon sourire niaiseux va avoir fendu jusqu’à mes oreilles et que je passe pour une « crisse » de débile demain. Papa, je te jure que je ne consomme aucune drogue.

Je me sens légère, j’ai 38 ans, sans horaire, disponible et mon cœur fait des coups de tambour en me disant : j’existe encore grosse conne!

« Fuck » que c’est agréable tout ça…

Double « fuck », ça fait deux jours que j’ai pas dormi…

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